Non ce n'est pas le bolide du célèbre Ghostbuster SOS-fantôme. C'est plutôt le véhicule de service du marchand René-Gilles Gamache, un Ford Ranch Wagon 1952, stationné devant son magasin sur la 1re avenue en 1957 (photo 1). C'est lui qui est au volant. Ceux qui ont connu cette époque reconnaitront facilement, à droite, le bout de l'édifice logeant le comptoir-lunch du fameux magasin Farmer dans les années '50. En 1956, René-Gilles et son frère Gilbert Gamache décidèrent tous deux de se lancer en même temps en affaires et louèrent un local double dans un secteur achalandé de la ville, voisin de Farmer. Il s'agit de l'immeuble commercial qui appartenait au cordonnier Méthot. Le cordonnier occupait la section gauche de l'immeuble, tandis que les frères Gamache se partageaient la section droite, comme on le constate à la 2e photo. René-Gilles y a établi son entreprise de vente et de réparation d'articles ménagers, nommée «Les Utilités Modernes enr». Quand à Gilbert, il aménagea juste à côté son studio de photographie (Studio Gilbert Gamache enr), où non seulement il faisait de la photo, mais agissait aussi comme vendeur de matériel et d'appareils photographiques. Le 1er juin 1956, ils procédaient à l'ouverture officielle conjointe en présence de nombreux curieux venus assister à la bénédiction solennelle, en bonne et due forme, avec un prêtre, l'abbé Léandre Morin, surtout qu'on y faisait tirer des prix de présence (photo 3). Voyez sur la 4e photo l'intérieur de l'établissement de René-Gilles, lequel trônait fièrement en arrière de son comptoir, où sont en montre sur les tablettes derrière lui de nombreux produits reliés à son domaine. Une photo plus récente (photo 5), dans les années '60, nous apprend que Gilbert s'est retiré des affaires, mais que, en contrepartie, René-Gilles a pris de l'expansion et occupe maintenant tout leur local, encore à côté du cordonnier Méthot. À la même époque, leur frère Rosaire avait son propre studio de photographie juste en face sur la 1re avenue. En fait, tous les trois frères firent de la photographie, mais c'est Rosaire qui a toujours occupé le haut du pavé en ce domaine au sein de la famille. Dans les années '50, '60 et '70, tous les habitués de cette artère commerciale achalandée ne pouvaient faire autrement que de s'arrêter devant les vitrines des photographes Gagnon ainsi que Gamache pour y admirer les nombreuses photos en montre, soit de mariages, de réceptions ou simplement de gens y ayant fait prendre un cliché personnel ou en couple ou même de toute la famille. Rosaire était réputé pour agir comme photographe officiel à l'église lors des mariages, il a photographié des centaines de nouveaux mariés sur le perron de l'église Saint-Georges ou dans les réceptions suivant la noce, dans les mêmes années. Ce ne sont plus maintenant que de bons souvenirs de l'époque glorieuse de cette mythique première avenue telle que l'ont connue nos ainés.
Photos du fonds René-Gilles Gamache. Texte et recherches de Pierre Morin.
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