Vous avez peut-être déjà entendu ce nom «Fin Pépin», mais vous vous demandez qui était ce personnage. Jusqu'à récemment, personne ne pouvait nous confirmer avec certitude son véritable prénom, bien que la majorité de ceux qui l'ont connu opinaient pour «Joseph» sans en être certains. Nous n'avons en outre aucune photo, il n'était pas du genre «kid kodak». Il était célibataire sans enfant, de sorte que nous ignorions même sa date de naissance et de décès. Une grande énigme de notre histoire locale. Il a pourtant bel et bien existé, puisqu'il fut le chauffeur officiel d'Édouard Lacroix pendant 20 ans. Dans la biographie de Lacroix parue en 2004 on raconte (à la page 197) que c'est à Fin Pépin qu'Édouard Lacroix, hospitalisé à l'hôpital de Beauceville, téléphona dans la soirée du 27 juillet 1927 pour lui demander d'aller le chercher. Il fut aussi pendant quelques années le chauffeur de Ludger Dionne. Il résidait dans une imposante maison en briques brunes (qui existe encore) au coin de la 1re avenue et de la rue Saint-Gabriel (14e rue). Ses contemporains affirment que Fin Pépin était aussi mécanicien. Il est celui qui opéra le premier garage à Saint-Georges, en 1917, dans le secteur appelé «le domaine», dans l'Ouest, sur le rebord de la rivière en bordure de la 1re avenue, face à sa résidence. Une photo prise en direction ouest dans les jours suivant le terrible incendie de 1915 nous permet d'apercevoir son bâtiment, dont la section arrière était érigée sur pilotis dans l'écore. On sait qu'il opéra aussi un moulin à scie fonctionnant à la vapeur pendant au moins 20 ans à cet endroit. Son homme de confiance était «Gros Jean Morin» qui s'occupait de la chaufferie de l'engin à vapeur qui faisait fonctionner son moulin. Deux autres photos, prises pour nous montrer la rivière, ont également capté involontairement ce moulin dans des moments où il fonctionnait, puisqu'on voit la fumée émanant de la longue cheminée (photos 2 et 3). Les noms des dames sportives sur la 3e photo sont, de gauche à droite: Jeanne et Irène Fecteau, filles d'Odias, l'avant-dernière de droite, en jupe à carreaux, est Jeanne Baril. Les deux autres sont Claire et Germaine Pépin, soeurs de Clermont. Sur la dernière photo (vers 1935), on voit «la cour à bois» utilisée pour stocker ses planches et madriers sciés, en face de son moulin, entre la chapelle et le presbytère anglican, sur la 1re avenue. On réalise que la production était importante à en juger par la quantité considérable de bois accumulé. Vers 1939, M. Philias Poulin acheta les installations de scierie de Fin Pépin et les déménagea plus au nord, à la jonction de la route du domaine et de la 1re avenue. Plus tard, en 1943, c'est devenue la scierie des frères Rancourt. Fin Pépin, un personnage important mais mystérieux. En dernière heure, un ami vient de me fournir des documents nous donnant enfin son vrai prénom, ce qui fera le sujet d'une prochaine chronique. Une histoire à suivre.
Photo 1 du fonds Victor Rodrigue. Photo 2 et 4 du fonds Claude Loubier. Photo 3 courtoisie de Victor Baril. Texte et recherches de Pierre Morin.
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