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BUREAU ET RÉSIDENCE DU NOTAIRE JEAN LAVOIE EN 1908

durée 04h00
2 novembre 2019
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Encore une superbe photo prise par le fameux J.A. Gagnon, plus célèbre photographe de l'histoire de Saint-Georges, à qui nous devons la majorité des photos prises dans le premier quart du siècle dernier: la résidence et les bureaux du notaire Jean Lavoie dans le quartier à la mode de cette époque, en 1908. Ils étaient situés sur la 1re avenue, à peu près là où se trouve actuellement le magasin Confection Simonne, non loin de la 125e rue, c'était un imposant immeuble de deux étages. Le rez-de-chaussée, logeait quatre bureaux. À côté de la porte, on remarque des plaques. Il y avait entre autres celle du notaire Lavoie et celle du Dr Georges Cloutier. On y trouvait aussi les cabinets de l'agent d'assurance Rodolphe Marcotte et de l'avocat Godbout, tous sur le même étage. En plus, nous avons l'avantage de voir, sur la galerie supérieure, les distingués personnages qui y vivaient, soit la famille Lavoie. Pour mieux les reconnaitre, j'ai agrandi cette section de la photo (photo 2). On y voit, de gauche à droite, Mme Ernestine Bolduc, épouse du notaire Lavoie, ses parents Mme et M Philippe Bolduc de Saint-Victor et le notaire Lavoie tenant dans ses bras leur fils de 4 ans Marie-Louis (qui est hélas décédé le 28 octobre 1918 à l'âge de 14 ans). À cette époque, le notaire Lavoie était un homme important de la vie mondaine, et cette visite de ses beaux-parents fit même l'objet d'un entrefilet dans l'hebdomadaire régional (photo 3). Et en prime: la photo (datant de 1903) de l'intérieur du bureau avec nul autre que cet important notaire trônant au milieu de la pièce. Une scène qui vaut qu'on s'y arrête pour mieux décrire ce qu'était un bureau de notaire il y a 116 ans. Au mur, le téléphone à cornet, qui était une invention relativement récente en 1903, seuls les gens importants détenaient un tel service. Plus remarquable encore: le crachoir, bien en évidence à côté du bureau, instrument très utile pour les fumeurs de pipe du temps, il fallait une certaine habileté pour bien viser le centre et éviter les éclaboussements. Pauvre femme de ménage qui devait le nettoyer régulièrement. Au mur, le diplôme du notaire et en-dessous, une carte géographique. Sur la petite table derrière, la dactylo à ruban et à chariot de marque Underwood, avec laquelle on ne pouvait faire d'erreur, car pas de traitement de texte et pas question de revenir en arrière. Et remarquez le nombre impressionnant de contrats pliés en quatre et empilés dans l'étagère dans le coin, les notaires avaient-ils alors l'obligation de conserver leurs contrats dans une chambre-forte ou un coffre-fort, comme c'est le cas de nos jours? Question vraiment pertinente quand on sait que ce bel édifice fut entièrement détruit par le feu seulement quelques mois après la prise de la première photo. Dix bâtisses du secteur furent la proie des flammes à 1h du matin dans la nuit du 29 août 1908. Aucun décès à déplorer, heureusement. La carrière du notaire Lavoie se poursuivit, même s'il est décédé assez jeune, le 15 avril 1921 à l'âge de 45 ans, de la tuberculose. Suite sur la prochaine publication.

Photos 1, 2 et 4 courtoisie de Bernard Poulin, petit-fils du notaire Lavoie. Texte et recherches de Pierre Morin.


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