C'est en 1907 que les premiers trains arrivèrent à Saint-Georges. À peu près à la même époque, l'entreprise B.C. Howard Lumber Company s'installait un peu partout le long des chemins de fer pour bénéficier de ce moyen de transport pour acheminer son bois de sciage à ses moulins de Sherbrooke. Ils firent donc l'acquisition d'immenses terrains dans le secteur de la Famine, pour profiter de la voie ferrée qui s'y implantait. Ils vendirent ensuite une grande étendue de ces terrains à M. Jean-Baptiste Veilleux. Puis en 1919, c'est un homme d'affaire prospère et renommé à l'époque, M. Béloni Poulin qui acheta de M. Veilleux une partie de ceux-ci, situés entre la route de la Famine (qui a dû déjà s'appeler la «Cumberland Road») et la voie ferrée longeant la rivière Famine. En plus d'être un grand entrepreneur et ami d'Édouard Lacroix, M. Poulin est celui qui a le plus longtemps occupé la charge de maire de la municipalité d'Aubert-Gallion, soit de 1923 à 1931. Celui-ci y aménagea un véritable domaine qu'il ne cessa d'améliorer au fil des ans. Il lui donna le nom de «Villa des Sapins» (photo 1). Pour agrémenter ce site enchanteur, il y a planté des centaines d'arbres et fit bâtir un superbe chalet qui devint sa résidence d'été (photo 2). Il y a fait creuser en avant un lac qu'il ensemença de truites. Plus tard, il en ajoute trois autres. M. Poulin a aussi érigé un terrain de tennis et même un terrain de baseball, pour son équipe aux chandails à l'effigie de son domaine (photo 3). C'est devenu un lieu de pique-niques et de réceptions de tous genres, entre autres pour les clubs sociaux (photo 4, Béloni Poulin est debout à l'extrême droite). C'était un endroit de rêve et M. Béloni et ses proches en profitèrent pendant plus de 25 ans. Cette magnifique propriété passa ensuite entre plusieurs mains. En 1945 à M. Clovis Thibaudeau. En 1947, MM Paul-Émile Provost et Gaston Gagnon en deviennent propriétaires. On y organisa toutes sortes de divertissements dont des soirées dansantes et même des combats de lutte qui avaient lieu sur une arène flottante installée sur le lac principal. Puis la compagnie Kennebec Construction (appartenant à M. Pamphile Rodrigue) en fit l'acquisition en 1958. Celui-ci y a alors fait planter toute une érablière avec cabane à sucre, dans la partie sud-ouest du terrain. Des politiciens renommés y séjournèrent. Finalement, le 17 novembre 1965, ce domaine exceptionnel passa aux mains des Soeurs de la Charité de Saint-Louis qui en ont fait leur Maison Provinciale. Elles y sont encore aujourd'hui, comme c'est indiqué sur un panneau d'affichage situé à l'entrée. Plusieurs passent devant cette impressionnante villa sans le réaliser, tellement elle est bien cachée par les arbres. Elle est située au 1250 de la 90e rue (voisin inférieur de M.T. Mécanique).
Photos du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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