Le terme «ferronnerie» désignait autrefois ce qu'on appelle aujourd'hui une quincaillerie. L'une des plus fréquentées il y a 40 ou 50 ans était celle de M. Philippe Lacroix dans le secteur Ouest. Né en 1907 à Saint-Hilaire-De-Dorset, il fut initié au métier de la plomberie vers l'âge de 20 ans à Chicoutimi, où il oeuvra dans ce domaine pendant quelques années. Il revint ensuite dans sa région d'origine et ouvrit une boutique de plomberie à Saint-Samuel en 1934, où il exerça son métier avec succès pendant 10 ans, acquérant une expérience qui lui sera profitable par la suite. C'est en 1944 qu'il vint s'installer à Saint-Georges comme entrepreneur-plombier. Il se porta d'abord acquéreur d'une imposante maison au coin de la rue Saint-Jérôme (24e rue) et de la 1re avenue (photo 2). Puis il érigea à l'arrière de celle-ci son atelier et ses locaux commerciaux, et il y opéra durant 9 ans son entreprise de plomberie, ce qui eut pour effet de la faire connaitre auprès de toute la population locale. Sa réputation de travailleur honnête et compétent était établie et il était prêt à prendre de l'expansion. Face à l'essor que connaissait son commerce, M. Lacroix prit l'initiative d'acheter les deux maisons sur le coin de rue voisin et de les déménager ailleurs, libérant ainsi un vaste emplacement d'une importante valeur commerciale entre les 24e et 25e rues. En 1953, il construisit donc un magasin moderne de 31 par 62 pieds, comprenant deux logements au second étage. L'ouverture officielle de sa quincaillerie a eu lieu le 1re mai 1954 (photo 1). Peu de temps plus tard, il créa un rayon de petits appareils électro-ménagers (photo 3). En 1955, il ajouta aux départements déjà existants le commerce de matériaux de construction. Un an plus tard, manquant déjà d'espace, il dut construire un nouvel entrepôt de 40 par 60 pieds, juste à côté de son commerce (photo 4). Outre 4 de ses enfants qui y travaillèrent, son entreprise a employé au fil des ans une importante équipe de commis, vendeurs et livreurs dont le nombre augmentait pendant les périodes de pointe. On disposait aussi de plusieurs véhicules de livraison dont des camions de levage servant à soulever et manipuler les poids lourds, incluant des remises qu'on fabriquait au magasin et qu'on livrait directement chez l'acheteur. Ce fut pendant de nombreuses années un commerce florissant. Sa fermeture a eu lieu en 1992. M. Lacroix est décédé en 1998 à l'âge de 90 ans. Un modèle de courage et de persévérance.
Photos du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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