Vous saviez que nous avons déjà eu un presbytère anglican? C'était la religion pratiquée par les Pozer et tous leurs proches, qui ont toujours vécu dans un climat de parfaite harmonie et de grand respect mutuel avec tous les géorgiens. C'est le seigneur Pozer qui a fourni gracieusement, à même son vaste domaine, les terrains sur lesquels furent érigés leur chapelle, leur cimetière et leur presbytère, dans le secteur qu'on appelle encore aujourd'hui «le domaine». Les deux premiers étaient situés dans ce qui s'est appelé la rue de la Chapelle (aujourd'hui 15e rue), tandis que le presbytère fut érigé pas très loin, sur la rue Principale (1re avenue), là où fut plus tard le rue du Collège (16e rue). On aperçoit le presbytère à l'extrême droite sur la 1re photo (alors que les deux rues mentionnées n'existaient pas encore) aux environs de 1913. Il fut probablement construit vers la même époque que la chapelle protestante des Pozer, dont il n'était par très éloigné, soit 1889. La 2e photo nous montre l'immeuble de dos, vers 1925-1930, avec vue sur l'Est. Au fil des décennies, le nombre d'anglophones protestants diminua continuellement et vint un moment où il ne fut plus nécessaire de conserver un presbytère à plein temps à la disposition d'un pasteur, la population de fidèles ne le justifiant plus. L'édifice perdit alors sa vocation première et est devenu une simple maison d'habitation. Le dernier propriétaire en fut M. Gérard Dionne et sa famille qui y logèrent pendant longtemps. Ils y aménagèrent probablement dans les années '40. M. Dionne fut maire de Saint-Georges ouest en 1966 et 1967. À cette époque, sa résidence (l'ancien presbytère) était située sur le coin de la 16e rue, qui n'avait que deux voies, comme on le voit à la 3e photo. En 1970, on construisit le pont actuel qui fut ouvert à la circulation le 18 janvier 1971. La 16e rue était alors destinée à devenir la principale artère du secteur Ouest, devant accueillir un trafic important arrivant du nouveau pont. Il fallait l'élargir. Or la maison de M. Dionne se trouvant la première en plein trajet de la rue projetée, on a dû l'exproprier, de même que toutes les autres résidences situées du côté nord de cette rue, pour l'élargir à quatre voies. Sur la dernière photo, prise au printemps 1973, on constate que les travaux ont été mis en branle et que la maison Dionne est en voie d'être enlevée. Elle fut déménagée dans la Pente Douce (130e rue) dans l'Est, de même que deux autres maisons provenant de la 16e rue. L'autre résidence qu'on voit à droite de la même photo, au coin de la 15e rue, est celle d'Amédée Dionne (voisin et père de Gérard) qui sera elle aussi déménagée quelques années plus tard pour permettre l'érection sur ce site du restaurant PFK. Aujourd'hui, ce secteur est méconnaissable par rapport à ce qu'il était en 1970, avant la venue du nouveau pont David-Roy.
Photos 1 et 2 du fonds Claude Loubier. Photos 3 et 4 du fonds Gertrude Dionne. Texte et recherches de Pierre Morin.
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