La pire débâcle qu'a connue notre ville est survenue au mois d'avril 1896. Les pertes furent énormes. Le village fut en partie détruit. Les ponts furent emportés, dont le pont de bois de M. David Roy au centre-ville, rendant très difficile la traversée de la rivière. Cette photo fut prise le dimanche 26 avril 1896. Le calme est revenu mais le pont est disparu. Les gens de l'est, endimanchés, sont réunis sur la rive en face de l'église de l'autre côté de la rivière, où sont aussi assemblés les paroissiens de l'ouest pour assister aux offices religieux. Voici ce qu'a écrit à ce sujet M. Robert Vézina dans son livre «Histoire de Saint-Georges» publié en 1935: «Une photographie montrera au lecteur les prières publiques qui furent dites en plein air. Le clergé et les fidèles se tiennent près de l'église et chantent, tandis que les gens de l'est répondent. C'est le cas de la dire que les désastres démontrent qu'il existe une force supérieure devant laquelle il faut s'incliner».
L'église qu'on voit a existé de 1862 à 1900. Le presbytère a été érigé en 1890 et existe encore aujourd'hui. Le maison blanche, dans l'écore, semble avoir 3 étages, mais en réalité, le quatrième est caché par l'amoncellement de glaces. Elle fut érigée vers 1890 par les frères François et Ludger Bérubé, qui habitaient chacun 2 étages. Ils la démolirent vers 1903, craignant qu'une autre débâcle ne l'endommage à nouveau dans les années futures. Ils avaient bien raison, car lors de la terrible inondation du 31 juillet 1917, la rivière est montée de 30 pieds au-dessus de son niveau normal, et 98 bâtiments furent emportés par les eaux. Quels désastres!
Photo du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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