«Alors, on traverse au Morency?» Voila une question que l'on entendait souvent quand on «veillait» au Manoir le vendredi ou samedi soir. Il y avait un constant va-et-vient entre ces deux temples de la danse et de la musique. L'ouverture de la grande salle du Morency eut lieu en septembre 1956 (photo 1, vers 1965). De l'extérieur, faut reconnaitre que cet édifice ne payait pas de mine, très dépouillé comme immeuble. Mais c'était en dedans que ça se passait, la salle était très vaste et il y avait de bons groupes musicaux, en plus de nombreuses réceptions de toutes sortes. Il y avait vraiment de l'action les fins de semaine. C'est M. Frédéric Morency qui a été le fondateur de cette dynastie. Dans les années '60, c'est sa fille Georgette (mieux connue sous le nom de Georgette Jacob) qui en a été la propriétaire et administratrice. Si vous avez fréquenté cet endroit dans les années '60 ou '70, vous l'avez sûrement vue, elle était presque toujours assise sur son tabouret en arrière de la caisse enregistreuse, ayant la vue sur tout ce qui se passait dans son établissement. Sur la photo 2, nous voyons l'immense salle de réception qui pouvait loger 600 personnes assises. À l'époque, cette grande salle de réception occupait tout l'espace où sont aujourd'hui le Bar Jack Saloon et la Banque CIBC, en plus de la très populaire taverne du Morency qui se trouvait à l'autre extrémité, au sud de l'édifice, là où se trouve maintenant la micro-brasserie La Société. La photo 3 nous montre le même hôtel vers 1975, dont la façade a été complètement transformée puisqu'une partie de l'édifice a été amputée (côté nord) pour la louer à la Banque Canadienne Nationale qui y a établi sa succursale pendant plusieurs années.
Dans les années '80, il y eut la discothèque Chez Frédéric ainsi que le Bar le Jacob. Le choix des appellations des bars Morency, Jacob et Frédéric ne fut pas le résultat du hasard, on réalise que ce sont les noms ou prénoms de membres importants de cette famille. Sur la 4e photo, de 1938, une scène nostalgique de cette époque éloignée, où les gens pouvaient s'asseoir tranquillement sur le balcon pour jaser paisiblement et zieuter le passage des piétons et des véhicules sur cette partie importante de la ville. Remarquez l'enseigne de l'hôtel au-dessus du trottoir. De nos jours, bien sûr, on peut encore se prélasser dehors dans les secteurs achalandés quand la température le permet, sur ce qu'on appelle maintenant les cafés terrasses.
Photos 1 et 2 fonds Claude Loubier. Photos 3 et 4 du fonds Sylvia Jacob. Texte et recherches de Pierre Morin.
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