Lorsqu'on examine les milliers de photos anciennes de la SHS, on fait parfois des découvertes surprenantes. J'ai déjà publié la description de la pire débâcle printanière survenue dans l'histoire de Saint-Georges (incluant 7 photos). C'était en avril 1896, débâcle qui a duré du 14 au 22 avril, des montagnes de glaces ayant envahi le secteur près de la rivière. Des dizaines de bâtiments ont été détruits ou emportés par les glaces. Je publie une photo de ce terrible désastre, prise vers le 20 avril 1896 par le photographe J. A. Gagnon. On y voit un secteur de la 1re Avenue, au centre-ville, où plusieurs résidences flottent à la dérive. J'ai mis deux flèches pointant deux résidences qui ont tenu le coup. Celles-ci sont faciles à identifier car elles ont toutes deux des toits à mansarde avec lucarnes, la no 1 ayant deux lucarnes et la no 2 (de couleur blanche) ayant 3 lucarnes. Je publie une autre photo (la 2e) qui date des environs de 1943, illustrant le secteur environnant, avec les deux mêmes maisons qui sont bien toujours là (dans le coin inférieur à gauche), plusieurs décennies après les catastrophes auxquelles elles ont survécu. Et finalement une 3e photo (en couleur) datant de 1966. Surprise: on y aperçoit nos deux maisons survivantes et semblant en bon état. En fait, la première (de couleur rouge) est l'ancienne maison dite de Marie-Tomiche à l'intersection de la 114e Rue et la seconde (blanche) est un peu plus à droite, elle a été pendant 2 ans le site du studio de photographie de M. Rouville Gagnon dans les années '66-'67, puis a été achetée par les ingénieurs Labbé et Dion qui y ont établi leur bureau (au niveau du rez-de-chaussée) jusqu'en 1988. Elles furent toutes deux démolies, la blanche en 1988 pour y ériger l'Édifice à bureaux Canam-Manac et la rouge en 1992 pour élargir la 114e Rue. Incroyable: elles ont été capables de survivre à cette monstrueuse débâcle ainsi qu'au terrible incendie de 1915 qui détruisit plus de 50 maisons au centre-ville, le feu ne s'arrêtant qu'à un coin de rue de ces deux miraculées. Triste de penser qu'après avoir servi pendant plus de 100 ans et avoir survécu à deux tels désastres, elles sont tombées bêtement sous le pic des démolisseurs. On n'arrête pas le progrès!
Photos du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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