Dans les années '30 et '40, Édouard Lacroix était l'un des plus importants hommes d'affaire au Canada. Il fut celui qui a eu le plus grand nombre d'employés (pour un particulier): plus de 6000 hommes. Il fut aussi l'un des plus grands entrepreneurs forestiers aux États-Unis, étant surnommé le «king» Lacroix. Il avait des bureaux dans plusieurs villes partout au Canada et même à Boston et jusque sur la 5e avenue à New York. Mais si vous pensez qu'Édouard Lacroix a eu la vie facile, vous vous trompez. Comme aujourd'hui, nos voisins du sud ne rendaient pas la vie facile aux canadiens qui y exportaient le bois. Tanné des incertitudes du marché américain, M. Lacroix déploya des efforts considérables pour trouver des nouveaux marchés outremer. Il réussit à dénicher de riches acheteurs japonais, pour devenir le principal fournisseur de pulpe pour les magazines de tout le Japon. Dans la soirée du 6 au 7 décembre 1941, un énorme navire quitta le port de St-Jean N.B. chargé à ras bord de pulpe provenant des chantiers du grand beauceron. Le lendemain, on apprit que les Japonais avaient bombardé Pearl Harbor pendant la nuit, provoquant une guerre historique. Comme il n'y avait rien d'indiqué au nom de M. Lacroix ni de l'une de ses compagnies, les 300,000$ ( équivalent à 3 millions $ aujourd'hui) déposés en garantie dans une banque de New York furent saisis par le gouvernement américain en représailles aux japonais et M. Lacroix ne vit jamais la couleur de son argent malgré ses réclamations insistantes. Ce fut un coup très dur, mais M. Lacroix ne se laissa pas abattre. Sa mentalité d'entrepreneur lui dicta de continuer et de foncer comme il l'avait toujours fait depuis ses débuts en affaire. Voyez la photo de couverture de l'une des deux biographies qui furent publiées à son sujet et qui sont palpitantes à lire.
Texte de Pierre Morin. Source: Biographie ÉDOUARD LACROIX, Éditions Québec Amérique, 2004.
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