La rivière du Loup (dite Linière) vient se jeter dans la rivière Chaudière au sud de Saint-Georges dans le secteur de Jersey-Mills. La route 204 (menant à Saint-Martin) la traverse. Plusieurs ponts ont été édifiés à cet endroit au fil des décennies. Le premier, en bois, fut emporté par les glaces de la débâcle du 24 avril 1885. Le deuxième a subi le même sort en 1896. On en reconstruisit un nouveau en 1897, sous la direction de M. Louis Gendreau (à Godfroy) qui fut aussi maire d'Aubert-Gallion de 1891 à 1894. On le voit sur la 2e photo, prise lors de son inauguration, à l'été 1897. Ce pont fut solidifié par une structure métallique en 1909, car on a pris la décision de le transformer en pont couvert. La photo 3 nous montre le pont Gendreau sous un autre angle, avant qu'il ne soit couvert, à comparer avec ce qu'il est devenu en 1911 après qu'on eût terminé le recouvrement (photo 4). Remarquez que les photos 3 et 4 montrent le même pont, avec les mêmes piliers et au même endroit, avec une grosse différence: Il est devenu un pont couvert. Or, son point faible était les culées et piliers qui étaient constitués d'énormes caissons de bois remplis de grosses pierres. Hélas, en raison des terribles débâcles printanières, ces bases étaient continuellement érodées par les forts courants, ce qui provoquait à la longue leur affaiblissement entraînant leur effondrement. Le pont couvert de 1911 fut donc lui aussi arraché par les glaces en 1921. On rafistola tant bien que mal les culées et on y installa un pont temporaire qui ne dura que cinq ans. Mais il était devenu si dangereux que les autorités municipales réclamèrent la construction d'un vrai pont sécuritaire, ce qui fut accordé par le ministère de la colonisation en 1926. Ce fut cette fois un pont en acier à poutres triangulées à tablier inférieur, soit celui qu'on voit à la 1re photo. C'est un peu le même genre de pont que celui du centre-ville en 1929, sauf que celui de la rivière du Loup était un peu plus étroit et n'avait qu'un seul arche au lieu de deux.
Ce beau pont de fer fut dynamité le 16 octobre 1990, dès que le pont actuel fut inauguré. En plus d'ériger un superbe pont moderne, on a modifié les approches pour redresser la route des deux bouts, évitant aux utilisateurs d'avoir à freiner pour y circuler. Ceux qui ont plus de 40 ans se souviennent des deux derniers ponts, soit celui sur lequel on circule aujourd'hui et le précédent pont de fer détruit en 1990.
Photo 1, 2 et 3 du fonds Claude Loubier. Photo 4 de ville Saint-Georges. Texte et recherches de Pierre Morin.
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