C'est au début de l'année 1950 que le maire Josaphat Poulin et le conseil municipal conçoivent le projet d'ériger un viaduc surplombant le ruisseau d'Ardoise et la rue St-Antoine (120e rue) pour finaliser le boulevard Lacroix. Auparavant, c'était la 2e avenue (très étroite) qui constituait la continuation de la route nationale 23 s'avérant l'axe routier Lévis-Jackman, traversant toute la ville et occasionnant une congestion sans cesse croissante, rendue à son point limite. Le trafic, en continuelle augmentation sur cette voie, associé à la circulation locale de plus en plus dense, devenait problématique.
À l'époque, le boulevard Lacroix faisait 66 pieds de large et traversait la ville d'une extrémité à l'autre. Mais il n'y avait pas de pont au-dessus du ruisseau d'Ardoise et notre beau boulevard était scindé en deux, occasionnant des détours désagréables dans les rues étroites du centre-ville. En 1952, avec la construction de l'église l'Assomption, le besoin d'un viaduc se faisait de plus en plus pressant. La nécessité de moderniser le système routier a toutefois entrainé la disparition du Moulin à carder de Maxime Brochu qui y existait depuis trois génération, soit depuis 1862. C'est ce vénérable bâtiment qu'on voit sur la deuxième photo (vers 1953-54). À l'été 1955, les travaux de construction, confiés à Komo Construction, sont en cours. La terre d'excavation produite par ces travaux est acheminée sur le terrain de stationnement le long de la rivière Chaudière en vue de l'agrandir car déjà à cette époque, on commençait à penser à cet autre projet.
L'inauguration officielle du viaduc a eu lieu en présence d'une cinquantaine de notables le lundi après-midi 21 novembre 1955, reliant désormais directement les deux extrémités de la ville, du pont de la Station jusqu'à Jersey-Mills. Le mérite en revient surtout au maire M. Josaphat Poulin qui a semé l'idée de sa construction et qui, par sa ténacité et son travail persévérant, a su convaincre les autorités gouvernementales de la nécessité de cette infrastructure. À l'époque, ce viaduc n'avait que deux voies, mais il fut élargi à quatre voies vers les années '90, et rénové vers 2010.
Photos du fonds Claude Loubier. Celle des travaux a été prise en 1955 par Rosaire Gamache. Texte et recherches de Pierre Morin.
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