Lorsque le premier pont de fer ouvrit en juillet 1912, David Roy a commencé le 11 juillet à démolir son pont de bois que l'on voit à l'avant-plan. Un court article a paru au cours de l'été 1912 dans le journal régional L'Éclaireur faisant état de sa démolition, qui suscitait une certaine nostalgie après avoir si bien servi les géorgiens pendant 30 ans.
Sur le fronton de son pont, à chaque bout, il y avait une affiche où il était écrit DÉFENSE DE TROTTER. Or, le 11 octobre 1885, un certain Alfred Martinette, maître-ferblantier, eut le culot de circuler en voiture beaucoup trop rapidement malgré l'interdiction. Roy lui fit délivrer une sommation l'accusant d'avoir circulé «plus vite qu'au pas». L'audition de la cause se tint à la Cour des Juges de Paix à Saint-Georges. Jugement fut prononcé le jour même par M. Jérôme Rancourt, juge de Paix, le condamnant à une amende de 2$ plus 5,95$ de frais. Malgré que toutes les procédures et le jugement soient écrits à la main, il est remarquable de constater que le procès eut lieu seulement 5 jours après le délit. À l'époque, on n'avait pas besoin d'une Charte des Droits pour spécifier que les accusés doivent être jugés dans un délai raisonnable. Ça bien changé !
C'est pour honorer la mémoire de ce M. Rancourt qu'on nomma le ruisseau qui traversait autrefois le secteur ouest (et qui fut enfoui en 1970) «Ruisseau Jérôme». En plus d'être Juge de Paix, il fut le quatrième maire d'Aubert-Gallion (Saint-Georges ouest) en 1862-1863. Il est décédé è 3 février 1914 à l'âge de 79 ans.
Photo du fonds Claude Loubier. Texte et recherche de Pierre Morin.
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