Mêlez-vous de vos affaires

Dans une semaine, 28 millions de Canadiennes et de Canadiens choisiront les 343 Députés qui formeront le prochain Gouvernement.

Lors de la dernière élection, en 2021, 62,6 % des quelque 27,5 millions d’électeurs ont exercé leur droit de vote. Cela signifie que 37,4 % des électeurs, soit 10,3 millions, ne se sont pas prévalu de cet important privilège que procure le système démocratique canadien, le droit de vote.

Mon droit de chialer

J’ai obtenu mon droit de voter en 1966. À cette époque, il fallait avoir 21 ans. Et depuis, je me suis toujours prévalu de ce privilège tant au fédéral, au provincial qu’au municipal.

Pour moi, voter, c’est acheter mon droit de chialer. J’avoue ne pas comprendre pourquoi des gens renoncent à exercer ce droit. Plusieurs se disent que leur vote ne sert à rien, que ça ne change rien et ainsi de suite. Si tout le monde pensait ainsi, qu’adviendrait-il de notre démocratie?

Je sais que notre système électoral n’est pas parfait et qu’il donne souvent lieu à l’élection de Gouvernements plus ou moins représentatifs de la volonté populaire. Mais ce n’est pas en se retirant du système que l’on va contribuer à l’améliorer. Les absents ont toujours tort.

Dans le monde, une majorité de citoyennes et de citoyens n’ont pas le privilège de choisir leurs dirigeants. Il y a des pays où le droit de vote n’existe tout simplement pas et il y a d’autres pays où les élections sont une grosse farce comme dans la Russie de Poutine.

Si vous décidez de ne pas voter, vous ne devriez pas avoir le droit de chialer.

Un vaste choix

À l’élection du 28 avril prochain, 16 partis différents sont en lice et 1 959 candidates et candidats se font la lutte pour obtenir l’un des 343 sièges de Députés. Il y aura plus d’appelés que d’élus.

En Beauce, cinq candidates et candidats aspirent à devenir Député. Par ordre alphabétique, il s’agit de Maxime Bernier pour le Parti populaire (PPC), Maryelle-Henriette Doumbia pour le Parti libéral (PLC), Jason Groleau pour le Parti conservateur (PCC), Annabelle Lafond-Poirier pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) et Gaétan Mathieu pour le Bloc québécois (BQ).

Si l’on analyse rapidement le programme de chacun de ces partis, il est facile de trouver des idées susceptibles de nous intéresser. L’éventail qui nous est offert offre un choix suffisamment large pour que l’on puisse y trouver un candidat qui s’approche le plus de nos intérêts.

Une campagne atypique

La présente campagne électorale fédérale a connu de nombreux rebondissements. Au 1^er janvier dernier, il était évident que l’on se dirigeait vers l’élection d’un Gouvernement conservateur majoritaire. En effet, tous les sondages donnaient une avance de plus de 20 % aux troupes de Pierre Poilievre.

Mais cela était sans compter sur la démission de Justin Trudeau survenue le 6 janvier, ce qui ouvrait la porte à une course à la chefferie au sein du PLC. Et voilà que l’arrivée de Mark Carney vient changer la donne. Son élection à la chefferie libérale modifie les stratégies des autres partis, notamment celle du PCC qui se limitait à attaquer Justin Trudeau.

Et, comme si ce changement n’était pas suffisant, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump à la Présidence des États—Unis, les menaces de ce dernier de faire du Canada le 51^e état américain et la mise en place de tarifs douaniers qui menacent notre économie viennent perturber du tout au tout le déroulement de la campagne électorale canadienne.

Donald Trump devient la question de l’urne et relègue au second plan les sujets nationaux comme les déficits astronomiques, le retour à l’équilibre budgétaire, l’immigration, l’environnement, pour ne mentionner que ces sujets.

Le déroulement de la présente campagne électorale fait en sorte que la victoire pratiquement assurée du PCC est maintenant remise en question. Le PLC, sous la direction de Mark Carney, peut maintenant être considéré comme un éventuel gagnant. Cette lutte à deux a relégué le NPD et le BQ à des rôles de figurants.

En Beauce

En Beauce, là aussi le déroulement de la campagne a été marqué par des bouleversements importants.

En premier lieu, le retrait de la course du Député conservateur sortant, Richard Lehoux, à deux jours du déclenchement de l’élection, a pris tout le monde par surprise. Le PCC a vite réagi en lui trouvant un remplaçant en la personne de Jason Groleau, un ex-hockeyeur aujourd’hui homme d’affaires.

Chez les Libéraux, on a été incapable de trouver une candidature de valeur dans le comté et on s’est rabattu sur Maryelle-Henriette Doumbia, une pure inconnue qui ne réside même pas dans le comté.

Même scénario du côté du NPD avec la candidature d’Annabelle Lafond-Poirier dont on ne connaît pas la provenance et le lieu de résidence. Dans son dossier publié sur le site internet du NPD, on peut lire qu’elle est au stade de sa résidence en médecine.

Au BQ, Gaétan Mathieu est un nouveau venu en politique. Originaire de Beauceville et retraité du monde de l’enseignement, il mène une campagne plutôt sobre.

Enfin, Maxime Bernier, le chef du PPC, tente à nouveau sa chance pour une septième fois en Beauce. Après quatre victoires en tant que Conservateur, Bernier a subi deux défaites sous les couleurs du PPC.

Selon les prévisions du site de l’agrégateur de sondages Canada 338 en date du 20 avril dernier, en Beauce, les intentions de vote seraient les suivantes : PCC : 63 %, PLC : 14 %, PPC : 11 % et BQ : 10 %. Rien à signaler du côté du NPD.

Alors, je vous en prie, prévalez-vous de votre droit de vote et, ainsi, achetez votre droit de chialer.

Courage

Il reste encore 1379 jours au mandat de Donald Trump.

Visionnez tous les textes de Pier Dutil

Pensée de la semaine

Je dédie la pensée de la semaine aux électrices et aux électeurs en les incitant à s’en rappeler au moment de voter :

«N’oublions jamais cette vérité fondamentale : l’État n’a aucune source d’argent que l’argent que les travailleurs gagnent eux-mêmes.»

-Margaret Thatcher (1925-2013) Ex-Première Ministre britannique