Voyage à Oshkosh, WI (partie 4)
Hugues Drouin
Voyage à Oshkosh, WI (partie 4)
Bon ça y est, on est en route pour Oshkosh, dernière étape pour s’y rendre. Bien que ce ne soit pas la plus longue, c’est définitivement la plus intense. Si des pilotes vous mentionnent qu’il n’y a rien là, ne les croyez surtout pas. Que vous soyez pilote de ligne ou pilote privé comme moi, la traversée du lac Michigan, qui a environ 100 kilomètres de large, et surtout les procédures d’approche et d’atterrissage à Oshkosh nous demandent un haut degré de concentration.
C’est la 9e fois que je me rends à Oshkosh, et le sentiment d’excitation est toujours le même. Il existe un document que le EAA rend disponible aux pilotes désirant se rendre à Oshkosh pour nous aider à se familiariser avec les procédures, mais ça demeure intense croyez-moi!
Nous allons traverser le lac, notre seconde option était de passer par la ville de Chicago, ce sera pour la prochaine fois.
Notre traversée du lac Michigan se passe très bien, nous volons en formation élargie durant toute la traversée qui se fait à 8,500 pieds. Cette altitude nous permettrait un délai de 7-8 minutes en cas de panne moteur complète pour se préparer à un amerrissage. Même équipés de ceintures de flottaison, c’est la dernière chose que l’on souhaite. Mais, le moteur ignore complètement où nous sommes, donc on espère qu’il continuera son travail.
Seul ombre au tableau, on réalise rapidement que l’on a un gros vent de face de 25 nœuds (48 km/heure) au-dessus du lac, ce qui nous ralentit et surtout augmente notre temps de vol pour traverser le plan d'eau. Cela nous aura pris environ 25 minutes de vol. Simon prend ensuite les devants et on se prépare aux procédures d’atterrissage à Oshkosh qui nous obligent à se reporter à certains points où tous les avions se rejoignent pour entrer à la queue leu leu. C’est là que nous commençons à voir un nombre impressionnant d’avions nous rejoindre. Les contrôleurs au sol parlent constamment, il nous est impossible de parler sur les ondes. On doit leur faire savoir que l’on a bien compris leurs instructions en balançant des ailes! Nous avons décidé de faire le tout en formation serrée, comme si on était seulement un seul avion. Simon est le leader et moi son ailier.
On est identifié par les contrôleurs comme étant les two aircrafts in close formation. Lors des communications avec les contrôleurs, Simon branle les ailes de l’avion en signe de confirmation. Nous sommes plusieurs avions en ligne et nous devons tourner rapidement en approche finale sans dépasser le bout de piste du début. Sur la piste qui nous est assignée, il y a des points de référence de couleur qui nous indiquent l’endroit où se poser exactement. Notre Ipad indique beaucoup de traffic dans le coin, chaque marque verte représente un avion!
On se pose comme prévu et on se dépêche à quitter la piste en circulant sur le côté en herbe courte. Ouf, nous avons atterri! Ça semble simple dit comme cela, mais sur le petit vidéo qui suit, vous allez réaliser qu’il y a du trafic, pas à peu près. Il nous reste plus qu’à se diriger vers notre stationnement où on établira nos tentes.
Se rendre à Oshkosh, c’est un peu un exploit personnel que l’on répète à chaque fois. La destination est intéressante mais le voyage l’est tout autant. Je m’y suis rendu la première fois en 1980 et depuis ce temps, une dizaine de fois. C’est toujours pareil. Un sentiment d’excitation et un peu d’euphorie une fois au sol.
Maintenant regarder la courte vidéo qui montre notre approche. Visionner la vidéo
Évidemment, je ne pouvais pas filmer, c’est mon frère Jeannot qui avait ce mandat. Moi, je me concentrais sur mes points de référence de l’avion de Simon et sur les consignes radio des contrôleurs. Dès que les roues touchent le sol, on ressent un sentiment très étrange comme si l’on avait accompli quelque chose de très spécial.
Contrairement à ce que vous pourriez penser, il y a très peu d’accidents à Oshkosh, malgré le trafic incroyable. Chapeau aux contrôleurs qui dirigent tout ce beau monde d’une façon très professionnelle. Ils sont des équipes de quatre personnes, pour chaque piste et se relais aux cinq minutes, compte tenu de l’intensité incroyable nécessaire pour la gestion de tous ces mouvements d’aéronefs. J’ignore combien d’équipes de quatre personnes sont nécessaires pour la journée, mais cela doit représenter des centaines d’équipes. Ces contrôleurs sont bénévoles et sont choisis sur le volet parmi les meilleurs aux USA.
Après quelques moments de repos, on érige nos tentes et on s’installe pour les jours qui suivent. C’est presque pas croyable, Simon a décollé de Saint-Georges à midi et on est là pour souper sans problème. Notre voyage débute de la meilleure façon possible, on s'est rendu sans mauvaise météo ou bris mécanique quelconque. Good!
Dans mon prochain reportage, on assiste à tout un spectacle avant même le début de la convention en étant témoin des milliers d’avions qui vont atterrir, puis on visitera un peu les stationnements pour y dénicher des avions aussi spéciaux les uns des autres.
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