Le film Top Gun Maverick (partie 1)
Hugues Drouin
Le film Top Gun Maverick
(partie 1)
Le premier film Top Gun est sortie en 1986, cela fait donc 36 ans et énormément de gens s’en souviennent encore très bien. Ce film avait littéralement battu tous les records au box-office, et ce pendant plusieurs semaines. Maintenant, c’est la sortie de Top Gun Maverick, qui se veut la suite logique du premier film. Avouez que pour une suite, c’est un peu long.
Pour bien comprendre les effets que ce film a eu sur la population, il faut se reporter au début des faits historiques qui sont sous-jacents à ce film. Donc faisons un petit voyage dans le temps.
La Navy Weapon School ou Top Gun a été fondée en 1969 sur la base militaire de Miramar tout près de San Diego (CA) avant d’être transférée à NAS Fallon dans le Nevada en 1996 et fait maintenant partie de la Naval Strike and Warfare Center (NSAWC).
Il faut bien comprendre que l’école fut créée suite à de nombreuses pertes de pilotes américains pendant la guerre du Vietnam. Bien qu’équipée des meilleurs avions, la US Navy faisait face à des pertes énormes et les USA se devaient de faire quelque chose pour mieux entrainer ses pilotes. (il faut expliquer ici que la US Navy a des avions qui sont basés sur leur porte-avion et que ces avions ne font pas partie de la US Air Force).
La perte des pilotes américains était essentiellement due à la doctrine mise en place par l’armée américaine qui consistait à se battre avec des missiles plutôt que de privilégier le combat rapproché, communément appelé ``Dodfight’’.
La politique américaine aérienne de l'époque était le « tout pour le bombardement » qu'il soit nucléaire ou conventionnel. Ce n'est que lorsque les ratios de pertes tombèrent à 1/2, puis, plus dramatiquement à 1/1 (un avion ennemi abattu pour un avion américain) que les états- majors prirent le Dogfight pour une activité à part entière.
Les statistiques montraient clairement que les pilotes US n’avaient pas l’expérience nécessaire pour mener à bien les combats rapprochés, mais qu’après environ 10 missions de combat, les ratios redevenaient plus normaux. Toujours fallait-il survivre à ces 10 missions …. Ouf!
Après une formation de six semaines, les pilotes sortaient transformés et le ratio victoire/perte était amélioré de 3,7/1 à 13/1. Durant 25 ans, Top Gun entraîna plus de 1 000 pilotes. Les meilleurs instructeurs de la US NAVY y sont présents pour former le top des top pilotes de la US NAVY.
La USAF a aussi son école qui est basée à Nellis AF Base au Nevada. Le Canada a l’escadrille 410 basée à Cold Lake, Alberta, qui donne une formation de trois mois sur le CF18, à raison de 10 étudiants pilotes pour chaque session.
Par contre, si l’on revient à 2022, la situation a bien changée. Les équipements électroniques à bord des avions de chasse, eux-mêmes guidés par des avions radar, peuvent maintenant envoyer leurs missiles, qui eux également sont devenus très sophistiqués afin d’atteindre leur cibles aériennes ou terrestres tout en restant à une très grande distance de l’ennemi, ce qui favorise moins le combat rapproché. Évidemment, la formation des pilotes est maintenant orientée en conséquence. S’ajoute à cela les combats entre plusieurs avions ou cibles simultanées. C’est là que l’informatique entre en ligne de compte et que les pilotes doivent être en mesure de bien maitriser leurs instruments et l’interaction avec les autres pilotes amis dans une mission de ce genre.
De plus, il existe maintenant des simulateurs très sophistiqués qui permettent aux pilotes de se connecter avec d’autres pilotes de d’autres nations pour effectuer une mission virtuelle afin d’aiguiser leurs réflexes et ainsi être en mesure de faire face à toute éventualité en cas de mission réelle. La base de Bagotville possède ce genre de simulateur. Finalement, il faut également tenir compte des drones qui sont de plus en plus utilisés pour des frappes aériennes très précises.
Revenons maintenant au film lui-même, avec un retard de presque deux ans sur sa sortie, le film bénéficie des plus hauts standards du point de vue technologique. On a utilisé un L 39 Albatros que l’on appelle maintenant le L39 cinejet pour lui installer une caméra sur le nez de l’appareil afin de prendre des vidéos d’une netteté encore inégalée.
On a également utilisé un Embraer Phenom 300 (un bizjet pour gens d’affaires) sur lequel on a installé une caméra à l’avant et une autre à l’arrière, principalement pour les prises de vues à haute altitude et au-dessus de l’océan.
Finalement on a également utilisé un hélico AStar H125 et une armada de drones pour certaines séquences plus risquées.
Comme on ne voulait pas utiliser d’images de synthèse, il a fallu faire de vrais vols avec les vrais avions.
La question est sur toutes les lèvres : Est-ce vraiment lui qui pilote ?
La réponse : oui et non … je m’explique
On le sait Tom Cruise veut absolument faire ses propres cascades.
Dans les scènes où on le voit piloter un P51 Mustang , c’est vraiment lui qui pilote, car c’est son propre avion (4 millions $ US).
Partie 2 la semaine prochaine
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