Grève au Service des loisirs et de la culture de la Ville de Saint-Georges
Club de natation régional de Beauce: une saison fortement compromise
Il y a un an, les responsables du Club de natation régional de Beauce (CNRB) s'appropriaient avec enthousiasme les lieux du nouveau centre aquatique du Complexe multisport de Saint-Georges, qualifiant les installations de «supérieures» pour l'entraînement de ses membres et la préparation à la natation compétitive.
Douze mois plus tard, la nouvelle saison commence dans l'incertitude, comme une suite de faux-départs. En effet, la piscine qui est fermée depuis mars, en raison de la grève des employés du Service des loisirs et de la culture de la Ville de Saint-Georges, vient tout juste d'être rouverte cette semaine, avec un nombre restreint d'heures et de journées d'accès au bassin pour le club.
« Ça donne carrément l'impression d'être comme durant la pandémie, soupire au téléphone la responsable des communications du CNRB, Stéphanie Tremblay.
« Pour avoir du succès en natation, il faut constamment et régulièrement faire des longueurs. Ça fait six mois qu'ils (les membres du club) ont pas d'entraînement. Les exercices à sec, ça forme pas des champions de nage! », signale la porte-parole.
Pour leur entraînement, les 75 nageuses et nageurs du CNRB auront accès au plateau aquatique de Saint-Georges les mardis, jeudis et vendredis de 16 h 30 à 19 h 30. « Pour les débutants et ceux en progression, ç'est correct mais pour celles et ceux qui sont au niveau compétitif (environ le tiers des membres du club), c'est insuffisant. Ça prend au moins cinq jours de pratique en piscine par semaine », de dire Mme Tremblay.
Le CNRB a commencé sa saison à la piscine Yvan-Cliche de Beauceville, mais les cours réguliers ont repris à cet endroit, si bien que le bassin n'est plus accessible que le soir, à compter de 19 h. « C'est beaucoup trop tard pour nos jeunes en pleine année scolaire. En plus du voyagement pour s'y rendre », fait-elle remarquer. Qui plus est, la piscine beaucevilloise n'a que quatre corridors de nage, contre dix au complexe multisport.
La dame s'inquiète particulièrement des préjudices causés aux jeunes athlètes, ceux en plein élan de progression, et les autres installés au niveau compétitif. « Les conditions (d'entraînement) ont un impact très important sur leur vie. Ça paralyse, ça ralentit, ça empêche de progresser», soutient Stéphanie Tremblay.
Une situation expliquée la semaine dernière par Émile Soulières, un nageur de 16 ans membre du CNRB, dans un article de mon collègue Germain Chartier. « C’est sûr que la grève a changé beaucoup de choses pour moi. Je nageais au complexe sportif et c’était juste à côté de mon école. Maintenant, c’est à Beauceville et il faut compter 30 minutes aller-retour. C’est vraiment contraignant. Bientôt, nous devrons nous entraîner 5 à 6 fois par semaine, donc si c’est toujours à Beauceville, ça va être très compliqué de faire les trajets », avait-il confié.
Il a d'ailleurs décidé d’organiser une manifestation en faveur d’un règlement du conflit entre les salariés des loisirs et l'administration georgienne, ce lundi 23 septembre. L'heure et le lieu du rassemblement sont fixés à 18 h, au Complexe multisport. Le cortège se rendra ensuite à l’hôtel de ville pour la séance du conseil municipal prévue à 19 h 30.
Pas de frais d'inscription
Devant l'incertitude des prochaines semaines et l'impossibilité d'élaborer un calendrier de saison à long terme, le conseil d'administration du CNRB (présidé par Anne-Marie Roy) a décidé, pour l'instant, de ne réclamer aucun frais d'inscription pour les membres, jusqu'à un rétablissement de la situation, a indiqué Stéphanie Tremblay.
Aussi, un des moyens pour générer des revenus est l'organisation de compétitions à Saint-Georges, ce qui ne pourra pas être planifié avant que tout soit revenu à la normale. « Pour l'instant, on est très limité, on ne peut pas se projeter dans l'avenir. La saison est déjà compromise. Mais, nous restons positifs car on sait que la cause est bonne », a conclu la porte-parole.
N.D.L.R. — Ce lundi, 16 septembre, le tribunal administratif du Travail a ordonné à la Ville de Saint-Georges de cesser l'utilisation de briseurs de grève, dans le cadre du conflit de travail qui l'oppose à ses employés syndiqués du Service des loisirs et de la culture. Cela n'a pas empêché l'administration georgienne d'annoncer la même journée une réouverture, avec horaire restreint, des plateaux sportifs du Complexe multisport.
À lire également
Moins de toilettes, plus de sport : la Ville de Saint-Georges jongle avec la grève
Recours à des briseurs de grève: le syndicat obtient une ordonnance provisoire
Émile Soulières, 16 ans, lance un appel à la mobilisation pour mettre fin au conflit à Saint-Georges
Des conditions d'entraînement «supérieures» pour le Club de natation régional de Beauce (2023)
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.