Semaine de l’alphabétisation populaire
Transformation numérique: Alphare réclame des alternatives pour tous
Après plusieurs mois à récolter sur le terrain des milliers de signatures, et à l’occasion de la 9e Semaine de l’alphabétisation populaire, l’équipe et les apprenants d’Alphare ont participé hier au dépôt de la déclaration Traversons l’écran : pour que l’humain demeure au cœur des services publics au gouvernement du Québec, à l’Assemblée nationale.
Le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) et ses alliés ont également participé à la rencontre. « Jusqu’à présent le gouvernement entamait sa transformation numérique de manière opaque. Mais, l’effet domino suscité par la sortie du rapport de la vérificatrice générale sur SAAQclic a levé le voile sur les ratés de cette transformation », a mentionné Martine Fillion, présidente du RGPAQ. « Notre regroupement, ses membres et ses alliés n’ont pas attendu ce fiasco pour s’inquiéter. »
D'après eux, les conséquences de la transformation numérique sur la population québécoise n’est pas une fatalité, il y a des solutions à mettre en place. Le RGPAQ, 328 organisations et 12 476 personnes signataires revendiquent le maintien des services en personne, la conservation d’alternatives au numérique (accessibles et de qualité), l’amélioration de l’accès aux technologies et la mise en place de mesures pour favoriser les apprentissages tout au long de la vie. Ils jugent ces solutions essentielles pour assurer le respect des droits de tous les citoyens, soit l’accès à tous les services publics (services de santé, assistance sociale, immatriculation, etc.).
De nombreux québécois concernés
Alphare souligne qu'au Québec, 22 % des adultes sont peu alphabétisés et plus d’une personne sur quatre trouve les interactions en ligne complexes. Pour l'organisme, ce quotidien restera constamment semé d’embûches pour ces personnes-là, et ce, avec parfois de lourde conséquences: rendez-vous médicaux non pris, démarches administratives inaccessibles, services non réclamés, etc. Et toutes ces embûches sont vécues non seulement par les personnes peu alphabétisées, mais aussi par les personnes aînées, handicapées, à faible revenu, etc. Voici des exemples difficultés vécues par les apprenants d’Alphare : « C’est impossible d’avoir un rendez-vous sans rendez-vous par téléphone, il faut passer par Internet, Les forfaits Internet, ça coûte cher. On n’est plus capable de parler à un humain. »
« Les apprenants d’Alphare ainsi plusieurs organismes partenaires de la Beauce ont travaillé fort et sont fiers d’avoir recueillis plus de 700 signatures papier sur le terrain. Toutefois, convaincre les gens étaient chose très facile, car toutes les personnes approchées sans exception ont vécu des difficultés avec le numérique. Tous étaient d’accord pour signaler haut et fort au gouvernement que le virage numérique doit ralentir, et surtout, que le virage doit être inclusif et humain », de préciser Annie Poulin, directrice d’Alphare.
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