L’importance de l’éveil à la lecture et à l’écriture des enfants de 0 à 5 ans est mise de l’avant avec le programme d’aide à l’Éveil à la Lecture et à l’Écriture (ÉLÉ) du ministère de l’Éducation. En Beauce-Sartigan, un comité ÉLÉ a pris naissance en février 2006 et réunis plusieurs organismes oeuvrant avec les familles qui ont des enfants de 0 à 5 ans. Le mercredi 6 décembre avait lieu la quatrième rencontre de ce comité qui a la mission de faire se concerter le milieu, de sensibiliser à l’importance de cet éveil et de responsabiliser la communauté au rôle qu’elle joue dans cette étape cruciale. La coordonnatrice du comité, Yolande Faulkner, également responsable de la bibliothèque de Saint-Martin, a annoncé qu’il y aura dans les prochains mois plusieurs activités pour faire connaître leur mission. En janvier 2007, ils se «feront voir et connaître» et une activité ouverte au public est également prévue en mai.

Le programme ÉLÉ
Des études démontrent les liens entre la réussite éducative des enfants et les heures de lecture faites entre 0 et 5 ans. «Un enfant d’un milieu défavorisé aura vécu une moyenne de 25 heures de contact avec les livres entre 0 et 5 ans, alors qu’un enfant d’un milieu mieux nanti aura vécu 1700 heures de contact avec la lecture pour la même période», a souligné Mme Faulkner en citant une étude faites à Longueuil il y a quelques années. La mission de ce programme gouvernemental  est de soutenir l’intégration d’activités d’éveil à la lecture et à l’écriture dans les pratiques familiales et les différents milieux fréquentés par les enfants de 0 à 5 ans des milieux défavorisés et leurs parents. Le programme est implanté pour une période de deux ans dans les territoires ciblés en fonction du taux élevé de décrochage scolaire et surtout de l’indice de défavorisation des milieux, qui est en fait une cote sur dix.

Certaines écoles de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin ont été ciblés, les écoles primaires de Saint-Côme, de Saint-Georges (école Aquarelle), de Saint-Benoît, de Saint-Éphrem, de Saint-Honoré, La Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Théophile, Saint-Robert, Saint-Gédéon et Saint-Ludger. Ces écoles ont une cote de 8, de 9 ou de 10 sur 10 quant à l’indice de défavorisation qui se calcule avec le niveau de scolarisation de la mère et du taux d’activité de travail. Ce sont en fait toutes ces municipalités des secteurs Sartigan et Bélanger qui sont ciblées avec ce programme, a spécifié Mme Faulkner, qui rappelle qu’il s’agit d’un plan de concertation du milieu pour favoriser l’éveil de la lecture. Elle souligne que les douze municipalités concernées comptent au total trois bibliothèques et une bibliothèque de ville seulement.

Le comité ÉLÉ en Beauce-Sartigan
Sur le comité ÉLÉ en Beauce-Sartigan siègent une quinzaine de personnes qui représentent une trentaine d’organismes de la région. Les milieux de l’éducation et d’intervention, les milieux communautaires et de la santé et les milieux municipaux doivent être sensibles au développement de leur région, a souligné Mme Faulkner. L’Association des familles monoparentales et recomposées, le CSSS de Beauce, des Centres de la petite enfance, les bibliothèques, le Centre local d’emploi, la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (les écoles où il y a des programmes Passe-Partout et le Service de l’éducation des adultes) sont quelques-uns des organismes qui forment ce comité.

Rencontrées après leur 4e rencontre, la coordonnatrice Yolande Faulkner et la directrice de l’école Aquarelle de Saint-Georges, Josée Morin, ont affirmé que l’éveil à la lecture est garant d’un apprentissage plus facile à l’école. Mme Morin a rappelé que la lecture et l’écriture sont à la base de toutes les autres matières et a ajouté qu’un enfant qui a des difficultés à lire aura de la difficulté dans toutes les autres matières. Ce programme vise à identifier toutes les activités déjà en place sur le territoire qui favorisent l’éveil. Ces activités peuvent être le fait de toucher un livre, de voir les images, de se faire conter une histoire. Le but n’est pas d’apprendre à lire aux enfants avant le début des classes, mais bien de développer leur goût des livres et que le premier contact soit fait. Yolande Faulkner a indiqué que plusieurs activités d’éveil existent pour les enfants dans la région, principalement à Saint-Georges en raison de sa bibliothèque plus imposante que dans les villages environnants.

Les parents
Les heures du conte et autres activités de découverte de la lecture et de l’écriture visent les enfants. Le comité a convenu après avoir fait l’inventaire des activités qu’il y avait un manque au niveau des compétences parentales. Mme Faulkner a expliqué que plusieurs parents n’ont pas l’habitude de la lecture et que des trucs peuvent leur être donnés. L’éveil peut prendre différentes formes. Mme Faulkner rappelle que regarder les circulaires la fin de semaine avec son enfant le met en contact avec l’écrit, qu’il saura qu’on lit de gauche à droite, il apprendra à tourner les pages, etc. Le comité vise donc à sensibiliser les parents et tous les acteurs des milieux qui touchent les enfants et les familles. Des formations ont été offertes à des acteurs du milieux comme les animateurs et animatrices de la Passe-Partout, programme de pré-maternelle, afin de favoriser davantage l’éveil à travers leurs activités déjà offertes. Une formation sera également offerte au Service de l’éducation des adultes, pour les parents.

Les communautés
Les organismes verront à informer leur personnel sur la question afin de pouvoir sensibiliser et mieux outiller les parents qui ont des enfants de 0 à 5 ans. La coordination est également importante dans le comité qui désire que tous s’entraident et soient concertés. L’idée de créer des bibliothèques mobiles qui se baladeraient dans les villages et changeraient aux quelques mois a été mentionné par la coordonnatrice. Rien n’est confirmé, mais tous les projets ont pour objectif de rendre les livres accessibles à tous les enfants de la région.

Des idées, Mme Faulkner et Mme Morin ne semblaient pas en manquer. Un projet est en branle à l’école Aquarelle pour que s’y tiennent les rencontres de la Maison de la famille, afin de faire lire des contes aux enfants de ces familles par des élèves de 6e année. C’est le genre de projet qui touche plusieurs objectifs et qu’on voudrait voir se développer davantage, a indiqué Mme Morin. Elle semblait heureuse de voir se concerter plusieurs acteurs de la région pour l’éveil des enfants à la lecture et à l’écriture et était convaincue des effets positifs du programme ÉLÉ.

La semaine de 22 janvier 2002, Yolande Faulkner a annoncé que le comité se rendrait visible par de la publicité et autres moyens et qu’il y aurait un point culminant le 27 janvier, lors de la Journée de l’alphabétisation familiale. Chaque organisme concerté est invité à intégrer des activités d’éveil et une activité commune rassemblera le milieu lors d’une journée spéciale en mai. Entre temps, le message du comité est clair, «le plaisir de lire et d’écrire ça commence bien avant l’école!»

Julie Beaudoin
EnBeauce.com