LETTRE OUVERTE | « L’austérité : une fausse bonne idée »
Le 9 avril dernier, à la suite d’un un vote de grève au Cégep Beauce-Appalaches pour dénoncer les politiques d’austérité du gouvernement libéral, s’étant conclu à 53 % contre et 45 % pour (2 % abstention), plusieurs enseignant (e)s ont mis en place un comité de mobilisation contre l’austérité.
L’objectif d’un tel regroupement, qui demeure respectueux du choix de l’assemblée syndicale, est d’informer la population quant à ces politiques de rigueur budgétaires, tout en sensibilisant celle-ci aux impacts de ces choix politiques.
À ce titre, Philippe Racette, enseignant d’Histoire au Cégep Beauce-Appalaches, a rédigé cette lettre ouverte intitulée « L’austérité : une fausse bonne idée ». Celle-ci est cosignée par 42 enseignants (voir liste en fin de texte). Voici la lettre intégrale :
« L’austérité : une fausse bonne idée »
Le gouvernement libéral, de manière paternaliste et démagogique, nous dit que l’austérité est nécessaire pour la prospérité du Québec. On nous bombarde toujours des mêmes arguments : l’affreuse dette accumulée par les gouvernements successifs, l’omniprésence de l’État « gouvernemaman », les fonctionnaires trop nombreux qui ne servent à rien, les impôts trop lourds, le manque de productivité des Québécois. De manière lente, patiente, une partie de la classe politique a convaincu la population qu’elle vivait au-dessus de ses moyens « Pensez donc aux enfants! » nous disent ces politiciens. Le raisonnement est simpliste et insultant.
L’État n’est pas parfait; il est sain de réévaluer la pertinence des programmes et de s’assurer de leur efficacité, mais les mesures d’austérité prises par le gouvernement libéral mettent en danger la capacité de l’État de défendre les intérêts des Québécois. Contrairement à la saine gestion, l’austérité est une mesure radicale de réduction des dépenses publiques et de hausse de tarifs dans un contexte de crise. Or, le Québec n’est pas en crise. Le déficit représente 1,08 % du PIB (2014-2015), et bien qu’il soit important de le résorber, rien ne justifie la vitesse à laquelle le gouvernement s’y attaque ni les coupes aveugles qu’il pratique. Si la question de la dette est préoccupante, et sa gestion doit être surveillée de près, elle est toutefois stable depuis près de 20 ans (ratio de 57,7 % du PIB en 2000-2001 / 54,9 % du PIB en 2014-2015) selon le ministère des Finances du Québec. Par ailleurs, il est à noter que 85 % de la dette québécoise est détenue par… les Québécois (à travers les fonds de pension, les banques, les compagnies d’assurance, la Caisse de dépôt). Nous devons donc cet argent à nous-mêmes!
L’austérité n’a rien d’une idée neuve (elle fut appliquée de manière catastrophique dès la crise économique des années 1930) et a maintes fois prouvé son inefficacité. En fait, toutes les recherches sérieuses sont claires : l’austérité ne fonctionne pas (même le Fonds monétaire international appelle les pays à modérer les politiques de rigueur budgétaire). Pire, elle aggrave la situation des pays qui l’appliquent en ralentissant la reprise économique et, ce faisant, augmente le chômage, diminue les revenus fiscaux des gouvernements et accroit les inégalités. Les exemples sont nombreux et sans équivoque. Pourtant, malgré ses insuccès, elle s’impose en Occident depuis la révolution conservatrice de Reagan aux États-Unis, de Thatcher au Royaume-Uni et de Mulroney au Canada durant les années 1980. Devant les déficits et l’endettement, « There is no alternative! » disait la dame de fer. Il faut couper. Comme un zombie, cette fausse bonne idée ne veut pas mourir. Pourquoi? C’est que l’austérité est plus qu’une mesure économique, c’est un projet politique qui vise à restructurer de manière profonde et durable les institutions collectives issues de la Révolution tranquille. Essentiellement, elle vise à réduire la place de l’État, sa capacité d’action comme moteur économique, politique et social, par la dérèglementation, la réduction des services et les baisses d’impôts pour soulager les « créateurs d’emplois ». Le privé prendra ainsi la relève et par le miracle de la théorie du ruissellement (« Trickle Down Economics »), l’enrichissement des riches profitera à l’ensemble par le réinvestissement productif. Vraiment?
Le projet néolibéral dont l’austérité fait partie, et dans lequel l’État joue un rôle minimal, n’est profitable qu’à ceux qui se situent tout en haut de l’échelle socioéconomique. Depuis 1982, le revenu après impôts du 1 % des plus riches a augmenté de 86 % au Québec alors que celui de 99 % des Québécois a monté de 12 %. Si on ne tient pas compte des impôts et des transferts, la situation est catastrophique : augmentation de 271 % pour le 1 % et diminution de 2 % pour le 99 % selon les données de Statistique Canada compilées par l’IRIS. Le rôle essentiel que joue l’État en matière de redistribution de la richesse collective est sans équivoque. Dans ce contexte, atteindre le déficit zéro coûte que coûte n’est pas un projet de société, mais de l’aveuglement volontaire de la part de politiciens déconnectés qui ne seront jamais touchés par les conséquences de ce qu’ils mettent en place. Les plus riches s’en sortent toujours bien (ils ont de bons abris fiscaux), les politiciens aussi. Ils ne payent jamais la facture.
L’accessibilité aux services publics, sans parler de leur qualité, est en danger. Les hausses de tarifs (hydroélectricité, immatriculation, impôts fonciers, garderies, etc.) appauvrissent tout le monde. La classe moyenne, que le gouvernement dit vouloir défendre, paye le prix fort de l’austérité. Les plus démunis, qu’en tant que société avancée nous sommes censés protéger, sont dans une situation tout aussi précaire. Les politiques d’austérité engendrent un recul pour les femmes. Elles occupent majoritairement des emplois dans les services publics, qui sont particulièrement touchés par les compressions. La fermeture des CLD, des CRÉ, les coupures dans les CJE et la remise en question des commissions scolaires sont autant de façons inefficaces et arbitraires de « rationaliser » les dépenses qui auront des conséquences néfastes sur les régions : les décisions centralisées à Québec et à Montréal peuvent difficilement répondre aux besoins concrets de la population éloignée des grands centres.
L’austérité ne touche pas seulement les autres. Elle touche notre mère, notre enseignante, notre cousin, notre infirmière, notre éducatrice, notre plombier, notre contremaître, notre soudeur. Il existe des solutions qui visent le retour à l’équilibre budgétaire et le maintien du rôle social de l’État. Elles sont connues et concrètes, mais le gouvernement refuse de les appliquer, trop occupé à mettre en place son idéologie visant à transformer l’État : par exemple, revoir la fiscalité des grandes entreprises qui bénéficient de larges subventions, ajouter des paliers d’impôt pour les riches particuliers, imposer une taxe sur le capital des banques et des grandes entreprises (si elles peuvent se permettre de verser des bonis, primes et salaires exorbitants à leurs dirigeants, elles peuvent contribuer davantage aux coffres de l’État), investir dans les PME, véritable moteur du développement économique régional. Il faut expliquer aux politiciens que nous voulons un Québec prospère, bien administré et qui recherche l’équilibre budgétaire dans le respect de tous les citoyens et non au profit d’une minorité qui s’en sort déjà très bien. Ça, c’est une vraie bonne idée!
Signataires :
Philippe Racette, enseignant en Sciences humaines
Caroline Desjardins, enseignante en Arts et lettres
Myriam Dulude, enseignante en Langues
Sarah Bernard, enseignante en Arts et lettres
Denis Poulin, enseignant en Langues
Jean-Marc Labbé, enseignant en Techniques de l’informatique
Marie-Hélène Lebel, enseignante en Arts et lettres
Annie Champagne, enseignante en Techniques d’éducation à l’enfance
Steeve Gagné, enseignant en Éducation physique
Lisa Blais, enseignante en Langues
Marcelle Fontaine, enseignante en Arts et lettres
Marie-Claude Bolduc, enseignante en Arts et lettres
Robert Arcand, enseignant en Sciences humaines
Brigit Bourque, enseignante en Sciences humaines
Maddy Lacroix, enseignant en Arts et lettres
Marie-Esther Poulin, enseignante en Arts et lettres
Thérèse Morin, enseignante en Techniques d’éducation spécialisée
Linda Deblois, enseignante en Arts et lettres
Geneviève Guérin, enseignante en Arts et lettres
Vicky Vallerand, enseignante en Sciences humaines
Ida Rivard, enseignante en Techniques d’éducation spécialisée
Véronique Pouliot, enseignante en Éducation physique
Paul-André Bernard, enseignant en Arts et lettres
Yves Bizier, enseignant en Arts et lettres
Isabelle Cadoret, enseignante en Arts et lettres
Suzanne Houde, enseignante en Techniques d’éducation spécialisée
Jean-Sébastien Garceau, enseignant en Philosophie
Simon Poulin, enseignant en Arts et lettres
Michel Huot, enseignant en Sciences humaines
Renée-Claude Bilodeau, enseignante en Techniques d’éducation à l’enfance
Paul Rheault, enseignant en Philosophie
Étienne Groleau, enseignant en Philosophie
Julie Labonté, enseignante en Techniques d’éducation à l’enfance
Marie-Claude Poirier, enseignante en Techniques d’éducation à l’enfance
Alain Gilbert, enseignant en Langues
Jean-François Bossé, enseignant en Sciences humaines
Christine Hamel, enseignante en Arts et lettres
Mariane Demers, enseignante en Arts et lettres
Jacinthe Duchesne, enseignante en Arts et lettres
Marcel Cloutier, enseignant en Sciences humaines
Denis Tanguay, enseignant en Sciences de la nature
Nancy Lagueux, enseignante en Langues
Claire Blouin, enseignante en Mathématique
39 commentaires
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demander quoi que ce soit au gouvernement. Pour ma part, je les envoie tous au diable ces pseudos profs. Tous en sciences humaines, sociologie, Arts et Lettres... En fait, des rêveurs qui sont déjà gras durs avec 7-8 semaines de vacances par année.
Si seulement plus de gens se donnaient la peine de comprendre un peu ce qui se passe en ce moment... ce n'est pas seulement les professeurs, ni les étudiants et les fonctionnaires qui souffriront de ces mesures, mais certains ne se réveilleront que lorsqu'il sera trop tard malheureusement!
Cela dit, je trouve dommage qu'une majorité d'enseignant du CBA ait choisi de ne pas dénoncer l'austérité... Pour ma part, je trouve que c'est un manque de courage.
@Jediscequejepense Votre commentaire ne fait aucun sens...Avez-vous lu la lettre? C'est probablement pour vous que nous nous battons...
Sauf que.. nous vivons dans une dictature économique !
En résumé, vous n'avez même pas mis de l'avant un seul argument. À vrai dire, votre opinion n'aurait même pas méritée d'être répondu...
Un fonctionnaire se plaintde quoi au juste?
Les MEILLEURS fonds de pensions de la province?
Les plus longues vacances octroyées ?
Des salaires avantageux?
ou le fait qu'ils n'enseignent même pas 10h par semaine?
Ça donne le goût de devenir prof hein?
C’est scandaleux de même penser écrire cette lettre! Les professeurs sont dorlotés de tout les cotés et sa ose mordre la main qui les nourrit! À force d'être gras sa monte à la tête faut croire!!
C’est clair que certains professeurs ont peur de voir leur salaire réduit ou même de voir leur poste supprimé! Dans une entreprise privée, lors de déficits, on coupe! Même en temps de coupure, un employer n’a pas à avoir peur de perdre son emploi S’IL est vraiment utile a l'entreprise! Pourquoi on agirait différemment dans la fonction publique? Elle aussi doit être rentable! NOUS (car oui, plusieurs oubli que le gouvernement, c'est chacun d'entre nous) aussi devons être rentable! N'aller pas chercher pourquoi les impôts sont aussi élevés au Québec, la province est extrêmement mal administré en ce moment! VOUS PLAINGNEZ QUE CELA PROFITERA AU RICHE? 3% DE LA POPULATION DU QUÉBEC PAIE L’ÉQUIVALENT DE 30% DES REVENUES DU GOUVERNEMENTS GÉNÉRÉS PAR LES TAXES ET IMPOTS!!!!! En voilà des chiffres clair et représentatif qui parlent d’eux même(http://www.quebecoislibre.org/08/080515-17.htm) Pourquoi ces gens devraient ils supporter, à la sueur de leur front, 30% du Québec en entier?????? On veut taxer les plus riches? Ils vont tousse traverser la frontière si on continue de les abuser comme on le fait! Ce sont eux qui gèrent nos entreprises! Les fleurons québécois comme on les appelle! Maintenant vous dites: taxons alors les entreprises! Voila une preuve éloquente de votre imbécilité! Oui, car les entreprises vont simplement "sacrer leur camps" un après l'autre si on se met a les abuser eux aussi ! Et la faut tu j'explique les conséquences de sa... après avoir lu cette lettre ouverte, j'en déduis que oui malheureusement....Bon ok c'est simple, au revoir les emplois! Sa prend pas la tête à Papino pour comprendre sa! Mais bon, le ministère de l'éducation n'a pas le droit de faire de coupure lui! ON (nous, notre société chialeuse dans laquelle chacun ne voit que son osti de nombril) est dans le trou! C’est le gros bon sens qui parle ici! 1-2=-1, dépense plus que tu gagnes et t'es plein de dettes! Ok tout le monde a déjà été endetté c’est pas la fin du monde, mais fait ça 30 ans et la tu verras que t'en a plein le cul des dettes! Mais la c’est déjà trop tard pour comprendre ça, parce que nos dettes sont déjà virées en « marde » à force des accumuler! Ça fait qu'on est constipé depuis un boute déjà! À un moment donné, va falloir sa débloque! On a enfin un gouvernent responsable prêt sortir le Québec du gouffre! Parce que non, ce n’est pas une normalité que le fardeau de la dette soit stable depuis 20 ans (en réalité en hausse car l’émetteur de la lettre la quantifie avec un % du PIB qui, lui ,augmente à chaque année) Mobilisons nous une fois pour toute en appui à cette rigueur budgétaire (ce n'est pas de l'austérité, le terme est excessivement employé par les médias et c'est d'autant plus scandaleux) ! Faisons preuve d'ouverture face à cette initiative au lieu de baigner dans nos excès et confort HORS DE PRIX!
C'est triste de voir que se sont des enseignants qui présente cette lettre! ahh mais attendez! Aucun professeur d'administration n’à signer... fait étrange!! J’ai côtoyer certains professeurs d’administration et ne vous inquiétez pas; ils savent compter EUX! En effet je suis moi même étudiant au cégep Beauce-Appalaches et il est déplorable de constater la pauvre qualité de l’enseignement dans cette établissement (plus vite on en sort mieux c’est) JE SOULIGNE QUE: je ne veux pas intégrer tous les enseignants à cette remarque, car ,oui, certains sont plus qu’excellent ! Mais quand j'ai entendu un professeur signataire de la lettre dire (en parlant de sa correction): Je m'en fou, j'ai ma permanence ici!... SCANDALEUX! Que faite vous de votre crédibilité?!?!? Vous venez en quelques mots prouver votre inefficacité au sein du système! Pourquoi ne devriez vous pas être congédié? Au privé ce manque d'ardeur serait sans aucun doute sanctionné, mais le méchant gouvernement n'a lui pas le droit de chasser les parasites couteux. Ça c’est mis a part le manque d’impartialité des professeurs (en majorité de littérature). En effet, lorsque l’on aborde des faits historiques… Leur opinion, qui n’a pas lieu d’être exprimé dans le cadre du cours, est souvent et fortement mise de l’avant. Voilà à quel point l’éthique et la crédibilité de ces professeurs est à négliger… cette lettre n’a tout simplement pas lieu d’être! C’est une lettre de COMMUNISTE qui promeut la stagnation d’un peuple encré dans ses dettes et ses régimes publics hors de prix. En effet, en réclamant cette « égalité par la distribution équitable des richesses» vous négligez le rapport revenue/effort… en d’autres mots, le mérite! Comme je l’ai si bien dit plus haut… ces professeurs paresseux ne méritent pas leur emploi... Et ces entrepreneurs qui ont tout risqué méritent aujourd’hui les 2,3,4 cents milles qu’ils gagnent! Car EUX ils ont de l’initiative! ;)
excusez les fautes je ne prend pas le temps de corriger, c'est bien assez long comme sa pour le peu de gens qui l'iront jusqu'au bout...
En passant, Lucie, quand tu étudies au Cégep, tu as au minimum 17 ans, et à 17 ans, tu es capable de penser, de critiquer et de forger une opinion par toi-même. Laissez-faire les «enfants» !
Madame,
vous nous reprochez de promouvoir notre idéologie syndicale et séparatiste. Je vous rappelle d'abord que les enseignants ont voté contre la grève sociale. Donc,n'impliquez pas le syndicat là-dedans, c'est totalement faux.
Ensuite, en quoi la lettre de Philippe Racette fait-elle la promotion du séparatisme ? Vous faites fausse route Madame.
De plus, en écrivant votre commentaire, vous faites aussi la promotion de votre propre idéologie! Je sais maintenant que vous êtes fédéraliste, libéral ou caquiste et que vous approuvez les politiques d'austérité de ce gouvernement.
Moi, je pense que les politiques d'austérité nuiront plus qu'elles bénéficieront aux classes moyennes dont je fais partie. Même plusieurs économistes de droite reconnaissent maintenant qu'ils faut mettre la pédale douce sur ces politiques.
Et puis, ça fait du bien d'entendre un discours différent de celui des radio-poubelles, ne trouvez-vous pas? C'est bon pour la démocratie!
Bonne journée!
https://www.youtube.com/embed/SD2Ylq7Wd7s
Je crois que vous devriez (re)lire la lettre. À aucun moment il n'est fait mention des conditions de travail des enseignants. C'est de l'austérité et non des conventions collectives dont il est question. Quant à l'absence d'enseignants en administration parmi les signataires, je peux vous confirmer que certains d'entre eux étaient présents et solidaires des cosignataires dans la cour du cégep pour échanger avec leurs collègues et leurs étudiants.
Il faut prendre le temps de lire la lettre avant de commenter. Il n'y a aucune mention des conditions de travail des enseignants. Ça n'a rien à voir ! Il est question de mesures d'austérité et non de négociations avec les employés de l'État... Il faut parler du contenu réel de la lettre et non de frustrations imaginaires.
Je reste reste perplexe quand vous vous prononcez sur les mesures fiscales, sur la dette par rapport au P.I.B., sur les mesures à prendre pour protéger les bas et moyens salariés... etc.
J'aurais souhaité de vous la modestie nécessaire pour rester dans votre champ de compétence, que vous vous contentiez d'apporter les faits et développer chez les étudiants le sens critique.
Ce n'est pas parce que j'ai un doctorat en sciences sociales que je peux me prononcer sur l'efficacité du Tide pour faire partir une tache de graisse sur un tissu de coton fabriqué en Indonésie lors de la mousson... Pas plus qu'un prof d'histoire doive se mêler d'économie, de fiscalité et d'administration.
Je salue les profs qui n'ont pas endossé cette lettre, soit parce qu'il savait l'impertinence de ces propos, soit par prudence parce que leur opinion n'est pas encore faite.
Quant à aux co-sigataires, sans vouloir vexer je citerai cette phrase:
"Certains sont comme des mouches à feu, ils ont leur lumière dans le derrière et n'éclaire que les suiveux"
Je suis Charlie
Nous souffrirons tous du saccage qui se déroule sous nos yeux...
Donc, si on suit votre raisonnement, M.Couillard (en tant que médecin) ne devrait pouvoir s'exprimer sur aucun sujet autre que la médecine. De la même manière, la majorité des ministres et députés ne devraient pas pouvoir émettre d'avis (et encore moins mettre de l'avant des projets de loi) à moins qu'ils soient directement liés à leur champ d'étude. On est dans le trouble.
Il est tout de même curieux que vous preniez le temps d'écrire un long commentaire sur une lettre qui n'est pas dans votre champ d'expertise. Comment est-il possible que vous ayez une opinion et que vous jugiez même pertinent de la partager. Un peu de modestie tout de même.
Votre confiance aveugle en M.Coiteux est admirable. Son intelligence ne fait pas de doute. Vous devriez tout de même creuser un peu pour connaître son parcours professionnel et ses affiliations. Il est tout sauf neutre et objectif. Vous verrez que la lettre est très modérée en comparaison.
Je veux seulement soulever l'ironie de signer «Je suis Charlie» pour demander à quelqu'un... de se taire!
Aux fonctionnaires syndiqués à l'os... avec fond de pensions blindés... Le petit travailleur et l'entrepreneur privé paient encore les frais de cela et ils n'ont rien de ces conditions...
Je ne vois pas, il est où le problème... Est-ce quelqu’un ici de combien la dette québécoise augmente à chaque minute?
http://www.iedm.org/fr/57-compteur-de-la-dette-quebecoise