Journée internationale des femmes : Les femmes de la Beauce vont marcher en 2010
Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, les femmes du Centre-Femmes de Beauce ont lancé hier la troisième année d’actions internationales de la Marche mondiale des femmes. Les féministes de la Beauce se joignent à celles du Québec se mobilisent et organisent des actions sous le thème « En 2010, ça va marcher! ». Dans les locaux du Centre-Femmes de Beauce à Saint-Georges, elles ont donné le coup d’envoi à cette marche tout en faisant part des revendications québécoises. « Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche », a précisé Luce Morand, directrice du Centre-Femmes et membre d’un comité local de la marche.
Le contexte socioéconomique inquiète les femmes et au Québec, elles marcheront pour exprimer leur désignation, colère et le ras-le-bol. « Dans un contexte où les gouvernements introduisent parfois directement et souvent insidieusement, une façon de voir le monde qui souvent nous apparaît consciemment inégalitaire, sexiste et injuste. L’heure est venue pour une grande mobilisation pour manifester notre ras-le-bol et proposer autre chose, indique Mme Morand. En 2010, nous avons la ferme intention de faire évoluer des dossiers et des choses qui nous préoccupent. C’est pourquoi toutes les régions organisent des actions avec des souliers comme symbole de lutte des femmes. »
« Les féministes québécoises sont profondément inquiètes devant le recul des conditions favorables à une réelle atteinte de l’égalité dans la société, a déclaré Alexa Conradi, porte-parole de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes et présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). On entend partout que l’égalité est atteinte, mais que ce soit le ressac antiféministe et les publicités sexistes, l’écart grandissant entre riches et pauvres, la place croissante du privé et la tarification dans les services publics, la place faite à la militarisation ou le fait que plusieurs femmes n’aient jamais bénéficié des acquis par la majorité, tous ces exemples nous démontrent bien l’urgence de remettre nos souliers de marche et de ne pas reculer. »
Toutes les régions du Québec se préparent à organiser du 12 au 16 octobre prochain des marches. Ces actions culmineront à un grand rassemblement national à Rimouski. En même temps se tiendra l’action internationale de clôture en République démocratique du Congo afin de mettre en lumière
Les revendications
La Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes a choisi pour 2010 des revendications regroupées sous le chapeau de 5 champs d’action. Le 8 mars a marqué le début d’une campagne de pression à travers tout le Québec afin que les revendications québécoises soient vues, entendues et répondues. Cette action prend le relais du lancement national de la Marche mondiale des femmes 2010 qui a eu lieu le 7 mars, à Montréal. Des centaines de personnes réunies devant le bureau du premier ministre du Québec ont sommé le gouvernement d’inscrire d’ici au printemps à son agenda politique les revendications du mouvement des femmes.
La première recommandation est sous le thème « Travail et autonomie économique des femmes : mesures urgentes de lutte contre la pauvreté ». Les femmes défendent l’accès à un salaire minimum juste soit 10,66 $ de l’heure et mettre fin aux catégories à l’aide sociale (apte et inapte) qui maintient des personnes dans une situation de pauvreté extrême. La seconde traite du « Bien commun et accès aux ressources ». Cela signifie que les femmes lutteront contre la privatisation et la hausse de la tarification des services publics.
La quatrième revendication porte sur la « violence envers les femmes comme outil de contrôle du corps des femmes ». Les femmes exigent du gouvernement du Québec qu’il légifère sur les publicités sexistes et en termes d’éducation à la sexualité dans les écoles. Les marcheuses visent aussi que le gouvernement du Canada garantisse le droit inaliénable des femmes de décider d’avoir ou non des enfants. Cela implique le maintien et la consolidation des services d’avortement gratuits offerts partout au pays.
Par le troisième aspect, « Paix et démilitarisation », les femmes se veulent de dénoncer l’impact de la militarisation de la société en exigeant que le gouvernement du Canada retire ses troupes de l’Afghanistan. Par ailleurs, elles souhaitent empêcher le recrutement militaire dans les établissements scolaires.
La dernière recommandation vise l’amélioration des « Droits des femmes autochtones ». Elles exigent que le Canada signe la Déclaration internationale sur les droits des peuples autochtones afin de mettre en œuvre les droits qui y sont contenus avec une attention particulière sur les droits des femmes et des enfants autochtones.
Bien sûr, les membres du comité local de travail de la marche endossent les revendications qui sont, d’après elles, réalistes. « On ne peut pas nous empêcher de dire des choses pour que cela change. On a fait des gains, mais malheureusement quand on ne bouge plus, on pense que c’est acquis. Cela n’est jamais acquis. Ces revendications ne seront jamais acquises et c’est pour cela qu’on porte le dossier en 2010, 2015 et 2020 et nos filles le feront également », soutient Marlène Gagné du Syndicat des professionnelles et professionnels de la Beauce-Appalaches.
Ces revendications seront d’ailleurs portées aux députés et ministre de la région par les différents groupes de femmes afin de leur demander leur appui. Déjà, une première rencontre s’est déroulée hier matin en présence du député et ministre Robert Dutil. Le groupe souhaite également rencontrer ultérieurement le député de Beauce au fédéral, Maxime Bernier.
6 jours de marche en octobre
À la suite du lancement national et des lancements régionaux des 7 et 8 mars, toutes les régions du Québec se préparent à organiser des actions du 12 au 16 octobre prochain. Ces actions culmineront le 17 octobre avec un grand rassemblement national à Rimouski. En même temps se tiendra l’action internationale de clôture de la Marche mondiale des femmes en République démocratique du Congo pour mettre en lumière les effets de la guerre et de la militarisation sur les femmes à laquelle participeront des milliers de femmes des cinq continents. La marche locale aura lieu le 12 octobre prochain.
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