Selon une enquête de l'APES
Pénurie de pharmaciens dans les hôpitaux: les soins affectés en Chaudière-Appalaches
Le manque de pharmaciens dans les établissements de santé au Québec, notamment en Chaudière-Appalaches, entrave les soins aux patients, selon les résultats de la dernière enquête sur les effectifs de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.).
Ainsi, 89 % des besoins en pharmaciens sont non comblés dans les urgences en Chaudière-Appalaches, ce qui nuit à l’offre de soins pharmaceutiques et à l’usage optimal des médicaments. De plus, selon l'Association, cela prive le réseau de professionnels en mesure d’améliorer l’accès aux soins de santé.
Les données révèlent aussi qu'aux unités de soins intensifs et coronariens, 55 % des besoins en pharmaciens pour donner des soins pharmaceutiques sont non couverts. Il s’agit pourtant d’un secteur de soins aigus nécessitant l’usage de médicaments complexes pour lesquels le pharmacien détient l’expertise.
De même, en dialyse rénale, 50 % des besoins en pharmaciens sont également non comblés, en dépit de la vulnérabilité aux médicaments des patients dialysés dont la capacité de filtration des reins est diminuée.
Les besoins en soins pharmaceutiques subissent une pression toujours croissante, notamment en raison du vieillissement de la population et de la multiplication des maladies chroniques, selon le groupe. Signalons que les pharmaciens d’établissement prennent en charge toutes les activités professionnelles liées à la prise de médicaments.
«La situation est d’autant plus préoccupante que le gouvernement n’agit pas sur les causes qui exacerbent la pénurie en refusant d’entreprendre le processus de négociation pour le renouvellement de l’entente de travail des pharmaciens d’établissement, qui est échue depuis près de deux ans», a rappelé, par voie de communiqué de presse, Julie Racicot, pharmacienne et présidente de l’A.P.E.S.
Pour la porte-parole, l’insuffisance de pharmaciens dans le réseau de la santé est «alarmante», puisqu'elle a comme conséquences importantes, l’allongement des temps de visites et du temps d’attente, l’augmentation des risques d’incidents et d’accidents médicamenteux, les risques d’effets indésirables et l’augmentation de la durée moyenne des hospitalisations.
Méthodologie
L’enquête de l’A.P.E.S. est menée auprès des départements de pharmacie des établissements de santé du Québec. Sur 43 départements, 40 ont participé à cette enquête en 2024, soit un taux de réponse de 93 %. L’enquête couvre l’exercice budgétaire des établissements de santé allant du 1er avril 2023 au 31 mars 2024. Les besoins en pharmaciens pour offrir des soins pharmaceutiques dans les secteurs ciblés ont été calculés à partir de ratios émanant soit de l’A.P.E.S., soit du ministère de la Santé et des Services sociaux.
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