Sur le secteur automobile
Le Canada riposte aux tarifs douaniers de Trump avec des contre-mesures ciblées
Le président américain Donald Trump a annoncé, ce mercredi 2 avril, l’imposition de droits de douane de 25 % sur les automobiles et les pièces automobiles importées aux États-Unis — une mesure qui touche directement l’industrie canadienne.
Jusqu’à maintenant, les produits canadiens exemptés par l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) échappaient à de tels tarifs. Les produits non couverts par l’ACEUM étaient déjà soumis à des droits de douane de 25 %, tout comme l’aluminium et l’acier canadiens. Une taxe de 10 % est également appliquée sur certains produits comme la potasse et l’énergie.
En réaction, le premier ministre du Canada, Mark Carney, a annoncé ce jeudi 3 avril une riposte équivalente pour le secteur automobile.
« Nous sommes un pays souverain. Nous allons nous battre contre ces tarifs jusqu’à ce qu’ils soient annulés », a affirmé Mark Carney en conférence de presse. Le gouvernement canadien mettra en place des contre-tarifs de 25 % sur les automobiles importées des États-Unis, mais ces nouvelles taxes n’affecteront ni les pièces automobiles ni les véhicules provenant du Mexique. Certaines exemptions seront aussi prévues pour les entreprises canadiennes qui maintiennent leurs investissements au pays.
Selon M. Carney, cette mesure pourrait générer environ 8 milliards $ qui serviront à soutenir les travailleurs affectés. « Ce sont des tarifs injustifiés et inappropriés (...). Le moment est venu de renégocier en profondeur notre partenariat économique et de sécurité », a-t-il ajouté, en évoquant la nécessité de « former de nouvelles alliances » dans un contexte mondial instable.
Un Québec relativement épargné, mais prudent
Le premier ministre du Québec, François Legault, a lui aussi pris la parole jeudi, rappelant que la province semble « un peu épargnée, surtout au Québec », mais appelant à la vigilance. « J’ai plaidé pour avoir des contre-tarifs ciblés. Il faudra essayer d’avoir une entente globale avec les États-Unis. Je ne souhaite pas des négociations à la pièce », a-t-il déclaré.
François Legault a aussi insisté sur l’importance de réduire la dépendance économique du Québec envers les États-Unis. « Il faut se rapprocher de l’Europe. Ce sont des amis et des alliés fiables. Les Européens sont prêts à faire front commun avec le Canada et le Québec contre la politique de Trump. »
Le premier ministre québécois a encouragé la population à adopter un réflexe d’achat local. « Ça devient plus important que jamais d’acheter québécois. Il faut aussi profiter de cette crise. Il y a une opportunité d’accélérer la transformation de l’économie du Québec. On en ressortira plus fort, même s’il va y avoir une période de transition difficile. »
Plus localement, le député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, a indiqué vouloir prendre le temps d'analyser en détails les nouveaux décrets : « Les nombreux propos de Donald Trump envers le Canada et les nouveaux tarifs envers plusieurs pays, amènent toujours de l'incertitude et de l'instabilité pour notre économie. C'est déjà très difficile pour de nombreuses entreprises en Beauce. Nous allons aussi surveiller la réaction du gouvernement du Canada et l'impact pour nos entreprises de chez nous ».
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