Il a été exproprié, mais toujours pas payé
Le 15 novembre dernier, Michel Maheux de Beauceville a installé une pancarte à cinq heures du matin intitulée Exproprié, mais toujours pas payé. Il a réalisé celle-ci pour saluer le gratin ministériel réuni à l’occasion de l’inauguration du nouveau tronçon de l’autoroute 73 Saint-Joseph et Beauceville. Il fait partie des 18 dossiers non réglés au Ministère. Questionnée à ce sujet lors de l’inauguration, la ministre des Transports, Julie Boulet, n’a pas hésité à dire que le cas de M. Maheux était au tribunal de l’expropriation. Toutefois, après vérification auprès de ce dernier, la ministre était dans l’erreur.
« C’est totalement faux ce qu’a rapporté la ministre Boulet à la conférence de presse. Je ne suis pas au Tribunal de l’expropriation. Cette réponse a étouffé ma pancarte. Je m’en doute qu’elle ne l’a pas aimé. Je ne suis pas chialeux, c’est parce qu’ils ne me paient pas », indique-t-elle.
M. Maheux pense avoir agi de la bonne manière pour faire valoir sa cause. « Le matin qu’ils ont vu ma pancarte, c’était le scoop de la journée, ça fessait autant que l’autoroute. J’ai mis cela le matin de l’ouverture. Je voulais que les ministres soient conscients qu’ils ne m’avaient pas payé », croit le résident de Beauceville », raconte-t-il.
Le producteur agricole affirme qu’il n’a reçu qu’un acompte du Ministère pour ses 9 acres de cultures et 4 acres de boisés. « Ils ont donné seulement 70 % de ce qu’ils pensent que ça vaut pour prendre possession des terres pour effectuer les travaux. Nous avons rencontré le ministère des Transports deux fois et c’est le huissier qui est arrivé le 1er août 2006. Je ne les ai rencontrés que deux fois soit en septembre 2006 et en avril 2007. Je ne les ai rappelés en août, septembre et une semaine avant novembre puis aucune réponse », déplore le producteur agricole. Par la suite, des agents l’ont contacté pour s’informer de son cas, mais rien ne bouge.
Puisqu’il n’a pas été payé entièrement par le Ministère, il n’a pu terminer les travaux de défrichements de sa terre. Cette année, il a même dû acheter du foin pour nourrir son cheptel de 120 têtes. « ll me reste zéro dollar et mon terrain n’est pas prêt. S’il m’avait payé le printemps passé, j’aurais été prêt à semer », indique M. Maheux Il espère seulement qu’il sera payé avant la fin du prolongement de l’autoroute 73 à Saint-Georges.
Dédommagements ridicules
Le Ministère a aussi pris possession d’une parcelle de terrain entre sa maison et l’artère afin de compléter la route du Golf menant à l’autoroute. « Pour la résidence, ils ont évalué que nous étions à 98 pieds de l’asphalte, maintenant c’est à 71 pieds de la maison. Le trafic s’est rapproché beaucoup. J’aurais aimé qu’ils me paient un montant qui a de l’allure pour arranger ma cour. Ils m’ont offert que 4300 $ pour des dommages de rapprochement. Ils payent jusqu’au petit bout de clôture puis même le 75 $ de concassé. Ils sont prêts à payer tout, mais juste des cennes », a précisé M. Maheux.
Un impact sur la circulation
Le trafic à l’intersection de la route du golf et de la route 173 est passé de 800 à quelque 8000 véhicules par jour. « Se rapprocher avec le même trafic OK, mais là avec l’augmentation. C’est énorme. Il y a les camions avec les freins Jacob », souligne-t-il. Le trafic diminuera lorsque le tronçon de l’autoroute sera complété jusqu’à Saint-Georges.
Il semble que le dossier de M. Maheux ne sera pas réglé de sitôt. Il devra patienter encore après le Ministère puisqu’une étude de bruits doit se compléter au printemps prochain. « Le directeur des transports, Michel Labrie, m’a dit qu’il faut attendre les résultats de l’étude de bruits. Ce sera qu’au printemps prochain qu’ils reviendront faire l’étude de bruits. Le temps de compiler les études au mois de mai et contactez pour prendre un rendez-vous, le mois d’août, ils sont en vacances d’habitude. Ce ne sera pas avant la fin de l’année prochaine », croit-il.
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