Dépôt de l'étude sur le marché de la vente au détail
Québec propose de mettre fin au prix plancher de l'essence
Alors qu'il étudiera la possibilité d'abroger l'article 67 de la Loi sur les produits pétroliers, qui fixe un prix plancher pour les essenceries, le gouvernement du Québec n'imposera pas des marges de profit encadrées aux détaillants en établissant un prix plafond.
« Ce n'est pas notre rôle », a signifié en conférence de presse aujourd'hui le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, en rendant publique l'étude qu'il avait commandée en septembre dernier, sur le marché de la vente au détail de l'essence au Québec.
Cette dernière a été déposée le 28 mars par son auteur, Robert Clark, professeur d'économie à l'Université Queen's et professeur affilié au Département d'économie appliquée de HEC Montréal. Le document d'une centaine de pages propose plusieurs recommandations pour favoriser un marché plus compétitif, tout en protégeant les intérêts des consommateurs.
Outre l'abrogation de la loi, le ministre Fitzgibbon a indiqué qu'il poussera une 2e recommandation émise dans l'étude, soit de mettre en place un régime de transparence des prix du carburant. Ce régime obligerait les stations-service à transmettre leurs modifications de prix, affichés à la pompe quotidiennement à la Régie de l'énergie, qui diffuserait clairement ces prix liés aux diverses régions afin de bien informer et outiller les consommateurs.
Cet outil plus convivial d'accès devrait être développé au cours de la période estivale, alors que le projet de modification législatif sera vraisemblablement inscrit au programme de la session parlementaire d'automne.
« On va agir pour améliorer la situation. [À l'heure actuelle] c'est le mieux que l'on peut faire », a conclu le ministre.
Un marché compétitif
Lors de la conférence de presse, Pierre Fitzgibbon était accompagné du député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, qui s'est impliqué activement dans le dossier depuis sa demande d'enquête adressée au Bureau de la concurrence du Canada, en juin 2023, concernant le prix de l’essence sur le territoire de Saint-Georges.
« On essaie de créer le meilleur climat pour qu'il puisse y avoir de la compétition, souhaitons vers le bas (prix), a indiqué l'élu en entretien téléphonique avec EnBeauce.com, après le point de presse. C'est le pari des consommateurs que l'on prend aujourd'hui. C'est pas le pari des grosses bannières ».
Rappelons que des avis de la Régie de l’énergie ont montré au cours des derniers mois que les prix du carburant étaient plus élevés dans certaines régions du Québec, dont la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches. En Beauce, les écarts sont souvent très importants entre les municipalités. Ainsi, en février dernier, il en coûtait 14 sous le litre moins cher de faire le plein à Beauceville qu'à Saint-Georges. La semaine dernière, la différence entre ces deux localités était de 4 cents/l.
S'il reconnaît que ce n'est pas «encore parfait», il indique que les actions entreprises depuis un an ont permis de «faire bouger» le dossier.
Quant à la possibilité qu'il y ait une collusion entre les essenceries pour fixer simultanément tous le même prix à la pompe, le député de Beauce-Sud estime qu'il « appartient au fédéral de faire ces enquêtes-là » pour déterminer si tel est le cas.
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