Lutte aux changements climatiques
Plan pour une économie verte: Québec annonce 6,7 milliards de dollars sur 5 ans
Le premier ministre François Legault et le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, ont dévoilé « Le plan pour une économie verte » du gouvernement du Québec lundi avant-midi.
« On est en train de lancer un grand chantier qui va faire partie de l’histoire du Québec. Un chantier bon pour la planète, mais qui va aussi changer la face de notre économie », lance François Legault.
Le plan nommé « Moins de GES, plus de richesse » est qualifié de pragmatique, chiffré, et concret par le premier ministre. L’enveloppe de 6,7 milliards de $, distribuée sur cinq ans, représente ainsi 1,34 milliard annuellement.
« C’est un devoir envers les prochaines générations. Le Québec a le devoir de faire sa part »,
Si François Legault avoue qu'il n'y a aucune chance que le Québec ne réussisse à atteindre sa cible de réduction de gaz à effet de serre de 2020, c’est-à-dire, une réduction de 20% par rapport à 1990, celui-ci est optimiste que l’objectif d’une diminution de 37,5% des GES pour 2035 est atteignable.
Il indique que 42% des moyens ont déjà été identifiés afin d’atteindre les objectifs dans ce nouveau plan. Il se fit sur développement technologique des prochaines années afin de permettre l’identification des moyens restants. François Legault a également clairement indiqué qu’il s’attendait à une contribution plus importante de la part du gouvernement fédéral.
« J’ai des attentes au niveau du gouvernement fédéral », explique le premier ministre. François Legault indique que les « beaux discours » de la part d’Ottawa vont devoir conduire à des gestes concrets.
Le plan d’action du gouvernement s’attaque à quatre principaux enjeux: l’électrification du Québec (notamment le secteur du transport), l’efficacité énergétique, l’investissement dans les filières vertes et l’adaptation aux changements climatiques.
Transport
Le secteur du transport est le plus gros morceau de ce nouveau plan. En effet, 3,6 milliards de dollars sont uniquement réservés à ce secteur, indique le ministre de l'Environnement Benoît Charette. Rappelons que ce secteur représente 43% des émissions de GES du Québec.
Plus précisément, le premier ministre mentionne, entre autres, les projets de trains ou de tramways, la prolongation de Ligne bleue à Montréal, l’électrification des moyens de transport: autobus scolaires et urbains, camions de la société d’État et des taxis.
Le premier ministre a également annoncé que plus de financement incitatif serait disponible pour les entreprises et les citoyens afin de favoriser l'électrification du monde automobile: reconduction du rabais à l'acquisition ou à la location d'un véhicule électrique et un rehaussement des exigences de la norme sur les véhicules zéro émission pour inciter les constructeurs automobiles.
Celui-ci a également rappelé l’intention de Québec d'interdire la vente de petits véhicules à essence neufs à partir de 2035.
Le ministre de l’Environnement a aussi indiqué que ces investissements viendront aider Hydro-Québec à compléter son réseau électrique et à augmenter le nombre de bornes électriques partout dans la province.
Efficacité énergétique
Dans le cadre du programme ÉcoPerformance, 113 millions de dollars serviront à soutenir des projets de conversion et d'efficacité énergétique dans les bâtiments commerciaux et institutionnels.
Le ministre de l’Environnement a indiqué que le gouvernement souhaitait une diminution de 50% des émissions de GES émis par les bâtiments des entreprises. Il évoque notamment par la conversion à l’alimentation électrique, la bioénergie et le gaz naturel renouvelable.
Adaptation aux changements climatiques
Le plan du gouvernement consacrera aussi plus de 384 millions de dollars à l'adaptation aux impacts des changements climatiques au cours des cinq prochaines années. Cette aide sera principalement versée aux municipalités.
Investissements dans les technologies vertes
Dans les cinq prochaines années, 401 millions de dollars serviront à la mise en œuvre d'un ensemble de stratégies visant à favoriser l'émergence de nouvelles entreprises dans des domaines d’innovations vertes, notamment dans la filière des batteries.
Le gouvernement a décidé d’écarter toutes taxes « malus » qui viendraient plus sévèrement taxer certains produits ou substances polluantes dans l'ensemble de leur plan d’action.
« Certains ont fait le pari du pessimisme et de l’alarmisme. Nous, on fait le pari du pragmatisme », a conclu le ministre de l’Environnement.
Rappelons que depuis 2017, le Québec n’a enregistré qu’une baisse de 9% en GES par rapport aux données de 1990 et avait même connu une augmentation de ces émissions de 2015 à 2017.
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