COVID-19
L'armée canadienne prêtera main forte aux communautés autochtones et nordiques
Par Salle des nouvelles
Justin Trudeau a passé le pas, lors de sa conférence de presse quotidienne. À la demande de la province du Québec, les Rangers canadiens seront déployés dans le Nord de la province. Il en a profité pour confirmer un octroi de 100 millions de dollars aux organismes alimentaires. De l'équipement médical sera également livré, grâce à une entente convenue avec Amazon Canada.
L'intervention des forces armées est un sujet brûlant depuis le début de la crise. Justin Trudeau y a répondu, pressé par le gouvernement québécois. Déployée dans le Nord, l'armée canadienne prêtera ainsi main forte aux communautés nordiques, autochtones et isolées.
Au Nunavik, son action consistera à aider à installer des tentes et des infrastructures médicales. « Les Rangers seront toujours présents, pour les Québécois comme pour les Canadiens », a glissé Justin Trudeau, comme pour entrouvrir la porte aux autres provinces.
100 millions de dollars pour nourrir les plus vulnérables
Reconnaissant que le crise du Coronavirus s'avère plus difficile à traverser pour certaines familles que d'autres en termes financiers, le premier ministre du Canada a souhaité « répondre aux besoins alimentaires urgents [...] incluant les communautés nordiques et autochtones ». Une enveloppe de 100 M$ est octroyée aux banques alimentaires pour les aider à acheter et livrer les aliments.
Reconnaissant au passage que ces organismes de bienfaisance ont un travail monstre sur la planche, accru par le manque criant de bénévoles dans les circonstances de la crise et une baisse drastique des dons, M. Trudeau a appelé les Canadiens à aider un organisme local, dans la mesure du possible. Les bénévoles ont eu droit à un remerciement chaleureux de sa part: « Vous faites un travail essentiel; vous montrez ce que c'est d'être Canadien et d'être là pour les autres », a-t-il souligné.
Amazon Canada au premier plan pour livrer l'équipement médical
L''autre annonce du jour concerne l'entente signée entre le gouvernement canadien et Amazon Canada. L'entreprise est chargée d'acheminer le matériel médical aux provinces et territoires, dans les endroits où le besoin est le plus fort.
Une autre question de pénurie a été soulevée: celle des médicaments. Posée par un journaliste, elle a été rapidement balayée par M. Trudeau : « Nous avons une industrie pharmaceutique robuste. Nous avons passé des messages pour produire davantage et nous travaillons toujours avec la communauté internationale pour éviter ces pénuries, chez nous comme ailleurs. »
« Une erreur » de la part de la Maison Blanche ?
Face à la pénurie, l'administration Trump a demandé à la compagnie 3M de cesser d'exporter des masques N95 au Canada et Amérique Latine. M. Trudeau a expliqué qu'il avait expliqué à la Maison Blanche « ce que nous savons déjà. Ce serait une erreur pour nos deux pays de limiter l'accès sur les produits et les services nécessaires ».
Il en a profité pour rappeler, que des milliers d'infirmières traversent le pont à Windsor en Ontario, pour se rendre à Détroit dans le Michigan et travailler dans le système de santé américain. « Les échanges entre le Canada et les États-Unis vont dans les deux sens, particulièrement pour le personnel médical et les bien essentiels ».
Un partage des données à deux vitesses
Les journalistes ont également insisté, comme hier, sur le partage des données: quand est-ce que le gouvernement fédéral va-t-il dévoiler les chiffres et les analyses qui les accompagnent ?
La rencontre d'hier soir entre les différents premiers ministres ont débouché, selon M Trudeau, sur une « bonne nouvelle. On teste beaucoup plus de gens car les experts se basent sur de nouvelles données. Les provinces et territoires sont en train de mettre les leurs à jour. On travaille de notre côté pour vérifier les derniers chiffres et les mettre en ligne [accessibles sur le site canada.ca/coronavirus] ».
Une réponse qui n'a visiblement pas satisfait. En effet, il a été annoncé que l'Ontario rendra ses chiffres publics d'ici quelques heures. Le Québec suivra.
Exhorté d'évoquer « les pires scénarios », le premier ministre a assuré que les chiffres étaient bel et bien accessibles, tous les jours, sur le site canada.ca. Il s'est contenté de rappelé que le traitement de ces données viendrait, mais que les vérifications et l'uniformisation prenait du temps.
« Il faut que l'on s'assure que les chiffres sont fondés sur des informations précises, meilleures que celles que nous avons maintenant. Nous travaillons avec les provinces pour déboucher sur un modèle robuste », a-t-il martelé.
Cela, avant de glisser: « Je ne veux pas voler la vedette à M. Ford. Nous avons hâte de partager les projections nationales d'ici quelques jours. Certaines font peur mais elles souligneront certainement l'importance des mesures déjà prises pour lutter contre la propagation du virus.»
Invitation dominicale aux jeunes et aux enfants
Les jeunes et les enfants peuvent envoyer des questions à Justin Trudeau sur le site de radiocanada Jeunesse avant la fin de la journée. Il a assuré qu'il y répondrait dimanche, lors d'une vidéoconférence.
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