Le ministre était de passage à Notre-Dame-des-Pins
Entretien sur la laïcité et l'immigration avec Simon Jolin-Barrette
Le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, était de passage hier à Notre-Dame-des-Pins, une semaine seulement après avoir déposé le controversé projet de loi sur la laïcité. EnBeauce.com s’est entretenu avec lui et le député Samuel Poulin sur l’immigration dans la région et bien sûr, sur le projet de loi 21.
Une complicité était visible entre les deux hommes politiques : le ministre dit se reconnaître à travers Samuel Poulin qui a été élu au même âge que lui. Tous les deux se sont présentés comme deux amis en plus d’être des collègues. M. Jolin-Barrette était de passage dans la région afin d’assister au premier cocktail du député de Beauce-Sud ; un événement partisan.
Projet de loi sur la laïcité
Le ministre Jolin-Barrette a tenu à revenir sur le projet de loi 21 qui établira des limites quant au port de signe religieux en position d’autorité. Il a réitéré que le gouvernement caquiste avait l’appui de la population sur cet épineux dossier.
« On sait ce que la population québécoise souhaite, c’est qu’on légifère sur ce dossier-là et qu’on puisse tourner la page. »
Le député Samuel Poulin a lui aussi tenu à préciser que les citoyens de sa circonscription étaient favorables au projet de loi sur la laïcité. « Ce projet de loi est très important pour les Beaucerons. Pour nous, le respect des valeurs québécoises c’est quelque chose d’hyper important. »
L’adjoint parlementaire du premier ministre ne croit pas cependant qu’il soit monnaie courante que des personnes en position d’autorité portent des signes religieux dans la Beauce. « Je n’en ai pas eu connaissance. », a-t-il précisé. « Peut-être y en a-t-il. Ce qui est sûr et certain c’est que ce projet de loi met des balises à compter de maintenant. »
M. Jolin-Barrette a ajouté que le projet sera adopté d’ici le 15 juin. Sur le fond, le député de Borduas n’entend pas effectuer bien de changements : « Nous avons déjà fait des compromis. »
Pénurie de main-d’œuvre
Selon M. Jolin-Barrette, le projet de loi 9 qui réforme les critères de sélection aidera les entreprises régionales à combler leurs besoins de main-d’œuvre. Ils seront basés sur les besoins du marché du travail.
« Il faut venir les combler, mais il faut qu’il y ait un match entre les deux.»
Il est présentement en négociation avec le gouvernement fédéral pour assouplir le programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). « Si la personne a un contrat, veut apprendre le français et connaît les valeurs québécoises, il pourra rester », explique le ministre.
D’ailleurs, chacun des nouveaux arrivants aurait un parcours personnalisé « pour que les gens soient mieux intégrés dans les différentes régions du Québec » ajoute le ministre de 32 ans.
Selon M. Jolin-Barrette, une grande majorité des immigrants permanents vont s’installer dans les grandes villes. Pour pallier ce problème, le nouveau système de sélection pourrait inciter les étrangers à s’installer en région.
« S’il a une offre d’emploi validée en région, on peut l’inviter plus rapidement à venir au Québec et le passer en priorité. Les travailleurs temporaires eux peuvent être obligés de venir en région, car l’offre d’emploi est attachée avec un employeur. »
Simon Jolin-Barrette rappelle que l’immigration n’est pas la seule solution pour contrer la pénurie de main-d’œuvre. Par exemple, « il y a l’automatisation , l’investissement dans les entreprises, la formation, le maintien des travailleurs d’expérience au travail ».
Avec la collaboration de Maude Ouellet