Liaison St-Georges-Québec : la balle est dans le camp de la MRC de Robert-Cliche
En septembre dernier, les Beaucerons ont appris à regret que l'entreprise Autobus Breton était contrainte de mettre un terme à la liaison entre Saint-Georges et Québec à partir du 1er janvier 2019. La raison : l'entreprise essuie des pertes financières depuis de nombreuses années. Si les trois MRC de la Beauce avaient décidé de ne pas renouveler leur aide financière de 36 950 $, les MRC de Beauce-Sartigan et de La Nouvelle-Beauce, elles, ont changé leur fusil d'épaule.
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Lors du Conseil des maires du 17 octobre dernier, la MRC de Beauce-Sartigan a décidé de renouveler son aide annuelle de 20 000 $ pour une période de trois ans.
En 2018, les trois MRC qui composent la Beauce avaient accepté, pour la première fois, d'aider Autobus Breton sur le plan financier, précisément pour la liaison entre Saint-Georges et Québec. Les MRC de La Nouvelle-Beauce et de Robert-Cliche avaient octroyé respectivement 9 950 $ et 7000 $.
Aujourd'hui, Autobus Breton peut donc compter sur la position commune des préfets de Beauce-Sartigan et de La Nouvelle-Beauce, MM. Normand Roy et Gaétan Vachon, qui décident de soutenir à nouveau le transporteur.
Cela n'est pas négligeable, puisqu'Autobus Breton est prêt à maintenir le service s'il dispose du soutien financier des trois MRC. Les regards se tournent donc vers la MRC de Robert-Cliche, qui n'a toujours pas confirmé sa participation financière.
Par voie de communiqué, le préfet de la MRC de La Nouvelle-Beauce, Gaétan Vachon, a exprimé le souhait que l'État mette en place « un programme équitable, reflétant les investissements annoncés dans la Capitale-Nationale et dans la métropole ».
Un programme à améliorer
Fait à noter, le Programme d'aide au développement du transport collectif (Volet II - Aide financière au transport collectif régional - Transport interurbain par autobus), parrainé par le ministère québécois des Transports, avait triplé la somme totale qu'avait fournie les trois MRC. La contribution initiale de 36 950 $ est passée à 110 850 $ en raison du soutien gouvernemental.
Rejoint par EnBeauce.com, le directeur général de la MRC de Beauce-Sartigan, Éric Paquet, souhaite que le programme ministériel soit modifié afin que les transporteurs interurbains disposent d'un soutien plus fort.
« Quand on regarde les investissements qui ont été annoncés dans la Capitale-Nationale et dans la métropole en matière de transport collectif ; quand on entend que le gouvernement va payer l'ensemble de la facture [pour certains projets, NDLR], on pense que, par équité, le programme devrait financer la totalité des déficits des transporteurs interurbains. »
- Éric Paquet, directeur général de la MRC de Beauce-Sartigan
M. Paquet trouve déplorable qu'il y ait de l'hésitation pour une somme frôlant les 1000 $ alors que, dans les grands centres, des projets de plusieurs milliards sont en cours.
Claude Morin contre la réduction des services
Contacté par EnBeauce.com, le maire de Saint-Georges, Claude Morin, ne veut pas que les services aux citoyens soient amoindris. Au moment où les trois MRC avaient refusé de renouveler leur aide financière, l'ancien militaire avait déploré l'attitude des trois préfets. Ceux-ci avaient pris cette décision sans avoir rencontré Pierre Breton, le propriétaire d'Autobus Breton. Le maire affirme ne pas avoir apprécié cette approche, mais il est confiant que la MRC de Robert-Cliche se joigne au mouvement.
« Écoutez, c'est un service à la population. Si j'avais cette attitude, je fermerais l'aréna, qui coûte à la Ville un million de dollars par année ; je fermerais le Centre culturel Marie-Fitzbach, qui coûte aussi un million par année ; je fermerais Taxi Bus, qui coûte 500 000 $ par année. »
- Claude Morin, le maire de Saint-Georges
Il est de bon ton de vanter la Beauce comme une région entrepreneuriale, et M. Morin soutient que l'arrêt de la liaison entre Saint-Georges et Québec ne ferait pas honneur à cette réputation.
Une citoyenne lance une pétition en ligne
Une citoyenne du nom d'Amélie Carrier, et qui n'a aucun lien de parenté avec la journaliste du même nom, a lancé une pétition il y a un mois. Elle souhaite que le service soit « non seulement maintenu, mais aussi amélioré, afin d’en assurer la pérennité ». Au moment d'écrire ces lignes, 659 signatures ont été recueillies. « J'aimerais me rendre à 1000 signatures », nous a-t-elle confié.
Après avoir complété des études à l'Université Laval (Québec) entre 2011 et 2016, Mme Carrier a décidé de retourner vivre en Beauce. Elle détient un baccalauréat intégré en Langue française et rédaction professionnelle, en plus d'un certificat en création littéraire. La jeune femme, qui est atteinte d'un handicap visuel avancé, n'est pas apte à conduire. C'est pourquoi elle tient à ce service qu'elle qualifie d'essentiel.
Bien qu'elle dispose d'un contrat permanent à temps partiel avec le Cégep Beauce-Appalaches, elle est aussi pigiste entre la Beauce et Québec. Elle dit avoir grand besoin des services d'Autobus Breton, ne serait-ce que pour se rendre à ses rendez-vous médicaux obligatoires à l’Institut de réadaptation en déficience physique du Québec (IRDPQ).
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L'an passé, quelque 13 000 passagers ont utilisé les services d'Autobus Breton pour faire le trajet entre Saint-Georges et Québec.
Cet avant-midi, EnBeauce.com n'a pas été en mesure de s'entretenir avec les responsables de la MRC de Robert-Cliche.
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