Maxime Bernier claque la porte du Parti conservateur pour former son propre parti
Le député fédéral de Beauce, élu depuis 12 ans sous la bannière du Parti conservateur du Canada (PCC), se retire du parti pour mettre sur pied sa propre formation politique. Pour l'instant, il siégera comme député indépendant à la Chambre des communes.
Lire aussi : « Maxime Bernier brise le tabou du multiculturalisme » ; « Le maire de St-Georges critique Maxime Bernier dans les médias » et « Bernier se fait montrer la porte du cabinet fantôme des conservateurs »
En politique, il n'y a pas de fumée sans feu. Les rumeurs au sujet de l'avenir politique de Maxime Bernier se répandaient depuis quelques jours dans de nombreux cercles. Il faut dire que les nombreuses déclarations qu'il a faites ici et là lui ont attiré toute l'attention médiatique. Selon les informations qu'EnBeauce.com a recueillies, le chef de la formation politique, Andrew Scheer, lui aurait demandé de s'en tenir à la ligne du parti ou de le quitter.
Le hasard de l'histoire fait en sorte qu'il a annoncé son retrait du PCC le jour même du déclenchement électoral au Québec, soit aujourd'hui. Stratégie ou coïncidence ? Dans un texte argumenté, intitulé « Pourquoi je quitte le Parti conservateur du Canada », celui qu'on surnomme « Mad Max » s'explique dans le détail.
Maxime Bernier ne cesse pas d'être conservateur, au contraire : c'est parce qu'il adhère à des idées conservatrices précises, articulées autour d'une philosophie politique fondée sur la liberté et le libre marché, qu'il a fait ce choix. Selon lui, « le Parti conservateur a abandonné les conservateurs. Il ne les représente plus. Et il n’a rien de substantiel à offrir aux Canadiens à la recherche d’une solution de rechange politique ».
La politique des identités
Il serait réducteur de penser que le seul point de discorde entre lui et son chef concerne le multiculturalisme. Toujours est-il que le député de Beauce s'est érigé récemment en tant que défenseur du politique et de l'unité du peuple.
Il veut promouvoir une politique qui s'articule autour des ressemblances au lieu des dissemblances ; il mise sur l'évidence de l'histoire accumulée plutôt que sur les hasards de la diversité sans frein. Ce que nous appelons l'histoire accumulée est un puissant moteur d'intégration, un réservoir de valeurs.
Sans s'opposer à la diversité culturelle, qui semble être devenue une vraie religion politique, Maxime Bernier se bat contre la politique identitaire, celle qui, sous couvert de promettre une intégration toujours plus réussie, se focalise uniquement sur les identités particulières. À trop élargir la définition d'une collectivité, on finit par l'étioler complètement.
« Le multiculturalisme extrême et le culte de la diversité de Trudeau vont nous diviser en petites tribus qui ont de moins en moins en commun, à part leur dépendance envers le gouvernement. Des clientèles politiques qu’on achète avec de l’argent des contribuables et des privilèges », affirmait Maxime Bernier dans un tweet récent.
Ce décentrement de l'action politique mène à ce que le sociologue Jacques Beauchemin nomme la « fragmentation du sujet politique ». Car c'est bien la fragmentation de la société que M. Bernier craint quand il rappelle l'importance de la cohésion sociale.
« Voulons-nous souligner nos différences ethniques et religieuses et les exploiter pour acheter des votes, comme le font les libéraux? Ou insister sur ce qui nous unit et sur les valeurs qui garantissent la cohésion sociale? »
- Maxime Bernier, député de Beauce
Ce que Bernier fustige dans le « multiculturalisme extrême » de Trudeau est cette propension à séduire toujours davantage les minorités et à leur promettre monts et merveilles au lieu de gouverner en fonction de l'ensemble de la société. Pour Bernier, il n'est pas question de tourner le dos aux droits de l'homme, mais il ne faut pas opposer ces droits privés de l'individu à l'intérêt général. Il y a une différence entre la reconnaissance des droits de l'homme et l'élaboration complète de la politique sur ceux-ci.
Il y a 20 ans, le philosophe politique Marcel Gauchet écrivait : la politique des droits de l’homme « […] échoue en ce qu’elle contribue à produire une société dont le dessein global échappe à ses membres. Elle peut bien élargir les prérogatives de l’individu dans la société ; plus elle y parvient, plus la figure d’ensemble de la société des individus se dérobe dans sa cohérence ; moins elle est intelligible et gouvernable ».
Enfin, selon le député beauceron, ses collègues conservateurs et Andrew Scheer, le chef, ont peur de la gauche et veulent à tout prix éviter la création de tollés.
« Ils [les conservateurs de Scheer] ont tellement peur des critiques de la gauche et des médias qu’ils préfèrent laisser tomber des millions de partisans conservateurs à travers le pays qui voudraient que nous nous attaquions à ce problème. »
- Maxime Bernier
Pas la seule raison
Maxime Bernier quitte aussi le Parti conservateur pour des raisons économiques. Selon lui, le Parti conservateur ne fait pas suffisamment la promotion de la liberté économique. La gestion de l'offre est pour lui un « cartel ». Un parti vraiment conservateur devrait s'y opposer au nom du libre marché : « Je n’arrive toujours pas à comprendre comment un parti censé défendre le libre marché appuie un petit cartel qui fait augmenter artificiellement le prix du lait, du poulet et des œufs pour des millions de consommateurs canadiens. »
De plus, le député originaire de Saint-Georges en a assez que les contribuables canadiens subventionnent grassement les entreprises, ce qu'il appelle le « b.s. d'entreprises ».
18 commentaires
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Il est venu en Beauce pour se tremper vous savez quoi au Camping Gagnon pour nous faire accroire qu'il est l'homme qui représente la Beauce au Fédéral. Je m'excuse, mais il connait très mal les Beaucerons Monsieur BERNIER.
Bravo Bernier, vous donné la victoire assurée à Trudeau.
honte à la Beauce
J'arrive de Toronto et nous faisions rire de nous
En espérant qu'il va avoir un qui a une tête sur les épaules
Continuer à dire tout haut ce que vos VRAIS ÉLECTEURS pensent tout bas, votre carrière ne fait que débuter avec une COLONNE VERTÉBRALE
Il divise le parti par son orgueil trop élevé
Et il donne une chance à Trudeau d'être réélu
PAS TRÈS FORT !!!!!!!!!!!!
Le monde qui s'en prend à vous personnellement ne connaisse souvent rien à la politique, et sont à cours d'arguments.
LA CAGE A MAXIME