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Selon un rapport d'inspection

Piste cyclable à Beauceville: 10 des 14 ponceaux de la phase No 1 devront être reconstruits

durée 08h00
20 décembre 2022
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Sylvio Morin
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Par Sylvio Morin, Chef des nouvelles

Un rapport d'inspection, qui vient d'être remis à la MRC Beauce-Centre, révèle que 70% des ponceaux situés sous la piste cyclable, dans le tronçon du parc des Rapides-du-Diable de Beauceville jusqu'à la limite municipale de Notre-Dame-de-Pins, sont en «mauvais état». Et ils devront être reconstruits.

Le document, qui a été rendu public mercredi dernier à la séance du conseil des maires de la MRC, et dont EnBeauce.com vient d'obtenir copie, comprend les données d'inspection des ponceaux faite par Consultant S. Dufour ainsi que par la firme Maxxum en juin 2022.

Il en ressort que des 14 ponceaux sur ce tracé de 2,3 km, 10 sont en mauvais état, nécessitant une reconstruction; un ponceau doit être nettoyé alors que deux ponceaux sont neufs et en bon état.  De plus, le remplacement de deux ponceaux doubles n’a pas été fait.

Au sujet des structures en mauvais état « leur durée de vie est largement dépassée et ils risquent même de s’effondrer, entraînant ainsi le remblai de la piste cyclable. Leur réfection est recommandée, peut-on lire dans le rapport. Cependant, étant donné que la piste cyclable est déjà construite, les coûts de réfection des ponceaux seront beaucoup plus élevés en comparaison d’une réfection qui aurait dû se faire au même moment que l’aménagement de la piste cyclable.»

En effet, explique la firme, il faudra excaver la piste aux 10 endroits nécessitant des ponceaux neufs, remblayer la fondation granulaire, refaire le pavage de surface et selon le cas, réinstaller les clôtures. De plus, les contraintes d’accès à l'ouvrage risquent grandement d’endommager la piste cyclable. La facture sera aussi beaucoup plus élevée avec l'augmentation généralisée du coût des travaux de génie civil qui s'observe depuis quelques années. Sans compter l'inflation des derniers mois.

Enfin, les devis du projet prévoyaient la mise en place de dispositifs de retenue en bois aux endroits des ponceaux. Sur le site, aucun dispositif de retenue n’a été relevé lors des investigations.

Largeur insuffisante et clôtures trop rapprochées
Les défectuosités de la piste ne se limitent pas aux seuls ponceaux, peut-on constater à la lecture du rapport. L'inspection révèle à plusieurs endroits une absence d’accotement du pavage et aussi une distance très faible entre les clôtures et le pavage.

Il semble que la largeur originale de la plateforme de l’ancienne voie ferrée était insuffisante pour y implanter une piste cyclable de trois mètres de largeur avec des accotements de 300 mm et des clôtures.

Les auteurs du rapport estiment qu'il aurait été préférable de prévoir aux plans des ajustements, comme de réduire la largeur du pavage à 2,75 mètres (les normes du MTQ le permettant) ou encore élargir la plateforme, par exemple avec de l’empierrement dans certains secteurs, afin d’éviter l’empiétement dans les zones inondables. « Malgré ces ajustements, l’espace disponible sur la plateforme n’aurait probablement pas permis d’implanter une piste cyclable avec tous les accessoires requis et en conformité avec les normes », fait-on remarquer dans le document.

Aussi, les clôtures de type maille de chaîne (qui ont été installées à certains endroits où on retrouve des pentes abruptes et/ou la rivière Chaudière est située à proximité) ont été implantées à une faible distance du bord du pavage de la piste cyclable. Les distances mesurées varient de 11 à 30 cm. « Cette proximité des clôtures par rapport à la voie cyclable constitue une problématique pour les usagers et peut même entraîner des accidents advenant que le guidon du vélo heurte la clôture », indique le document. À noter que les normes de construction de pistes cyclables spécifient un dégagement horizontal d’un mètre de tout obstacle par rapport au bord du pavage.

Par ailleurs, même s'il n’était pas prévu d’aborder le sujet, le rapport fait brièvement référence à la zone de glissement de terrain qui a emporté en 2019, en raison des inondations, une partie des remblais de la piste, en amont du parc des Rapides-du-Diable. « Il est important de souligner qu’un tronçon de la piste cyclable en est affecté et il présente une situation dangereuse pour les usagers », conclut le document.

L'affaissement avait été réparé de manière temporaire pour assurer une circulation sécuritaire, mais il faudrait éventuellement qu'une mise à niveau permanente soit effectuée, même si l'ouvrage, qui est inspecté régulièrement et méthodiquement, n'a pas bronché depuis trois ans, selon les dirigeants de la MRC Beauce-Centre.

Cependant, ce dossier d'éboulement de la voie cyclable fait présentement l'objet d'un litige entre la MRC (locataire de la piste) et le ministère des Transports du Québec (propriétaire de la voie cyclable): la première serait prête à faire les travaux pour un montant d'environ 600 000 $ (une évaluation datant d'avant la pandémie) alors que le MTQ croit qu'il faudrait investir trois fois plus pour respecter ses normes de construction.

Plans et devis pas suivis
Pour bien comprendre comment s'est réalisée la piste cyclable, il faut savoir que:

— le ministère des Transports du Québec est propriétaire du terrain qui est une ancienne voie ferroviaire;
— la MRC Beauce-Centre (comme les deux autres MRC du territoire) est locataire de la piste; c'est elle qui administre les fonds reçus pour la réalisation des travaux et verse les sommes après l'approbation finale de ceux-ci suite à un rapport d'inspection positif;
— chaque ville et chaque municipalité dans laquelle traverse la piste agit comme sous-locataire; elle assure le rôle «d'entrepreneur des travaux» soit par contrat, soit en régie interne pour l'exécution. Dans le cas qui nous intéresse ici, c'est donc la Ville de Beauceville qui a agi comme «entrepreneur».

Le consultant qui a rédigé le rapport d'inspection a indiqué qu'il n'avait pas été possible d’obtenir tous les documents à jour relativement à la construction du tronçon de la phase 1 de la piste cyclable, notamment le contrat de l’entrepreneur, soit la Ville de Beauceville, plus de cinq ans après l'ouverture officielle de ce tronçon qui s'est effectuée le 17 septembre 2017 sous la gouverne du maire de l'époque, Luc Provençal, aujourd'hui député de Beauce-Nord. Il a dû s'en remettre à un devis de soumission, datant du 10 juin 2016, fourni par la MRC.

« À savoir si les travaux ont été réalisés selon les plans et devis, on doit conclure que non. Les travaux ont été réalisés selon les plans et devis que partiellement. (...) Considérant les éléments constatés et décrits plus haut, il n’est pas recommandé de procéder à la réception définitive des travaux », a écrit l'ingénieur Serge Dufour en conclusion.

C'est pourquoi, mercredi dernier, le conseil des maires de la MRC Beauce-Centre a refusé la réception définitive des travaux.

Présent à la séance, le maire suppléant de la Ville de Beauceville, Patrick Mathieu, a reçu le rapport en même temps que ses confrères. Il a indiqué qu'il allait prendre connaissance du document complet et essayer de comprendre ce qu'il s'était passé sur la question des ponceaux et collaborer avec la MRC pour voir quelle suite sera donnée.

Lors de la séance du 14 décembre, le directeur général de la MRC Beauce-Centre, Jacques Bussières, a fait savoir qu'un «plan de match» serait élaboré avec la Ville de Beauceville pour que les travaux puissent se faire et rendre le tronçon conforme.

Quant aux coûts, personne de la MRC n'était en mesure mercredi soir de les chiffrer mais le préfet, Jonathan V. Bolduc, a voulu se faire rassurant en disant que les fonds étaient disponibles «puisqu'ils n'ont pas été versés» par son administration.

Rappelons que sur le territoire de la MRC Beauce-Centre, près de 12 M $ ont été dépensés jusqu'ici pour la construction de la piste cyclable qui fait vingt kilomètres.

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