Une véritable saga administrative
Estacades à Beauceville: un «remake» des 12 travaux d'Astérix
« Quand on regarde le dossier, j'ai l'impression d'être dans “ Les 12 travaux d'Astérix” avec le laissez-passer A-38 ». C'est en ces termes colorés de référence à la bande dessinée du célèbre Gaulois que le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, a commenté le projet d'installation d'estacades dans la rivière Chaudière à Beauceville comme mesure d'atténuation de la débâcle.
Le député est à nouveau intervenu hier (25 novembre) dans cette saga administrative, qui a cours depuis l'annonce publique du projet faite le 15 octobre auprès de la population, par l'envoi d'un courriel aux hautes instances du ministère de la Sécurité publique (MSP), exigeant notamment que la pose d'ancrage « soit faite cette semaine ».
Cette intervention est venue à la demande de la Ville de Beauceville qui a reçu lundi un courriel du chargé de projet et responsable scientifique, Brian Morse, mandaté par le MSP pour superviser l'ensemble des opérations avec la firme d'experts Géniglace. Une communication qui a brisé un silence radio d'une dizaine de jours entre les deux parties.
Dans ce courriel du 25 novembre, M. Morse indique avoir reçu le feu vert (Environnement) pour l'installation de l'estacade Nord, aux pieds des Rapides-du-Diable. Par contre, il avertit, toujours dans ce message, qu'il ne pourra procéder pour l'estacade Sud, tant et aussi longtemps que la Ville de Beauceville n'aura pas formellement rencontré les autorités administratives de Notre-Dame-des-Pins pour expliquer «les effets anticipés sur le territoire » de la municipalité de la mise en place de ce dispositif.
Rappelons que le conseil municipal de la localité voisine a adopté une résolution le 4 novembre qui signifie « que les élus de Notre-Dame-des-Pins sont présentement contre l'installation d'une estacade en amont des rapides du Diable ».
Cette obligation de rencontre entre les deux municipalités, qui est « préalable à l'installation effective des estacades sur le territoire de la Ville de Beauceville », provient d'une directive courriel envoyée le 18 novembre par Jean-Philippe Baril Boyer, conseiller en gestion de risques au ministère de la Sécurité publique.
Ces deux courriels de MM. Baril Boyer et Morse ont motivé l'Hôtel-de-ville beaucevillois à s'en remettre au député provincial.
Pas à genoux
Dans la lettre qu'il a fait parvenir en début de soirée hier (25 novembre) aux hauts fonctionnaires du MSP, Luc Provençal invoque la Loi 122, qui définit les gouvernements de proximité, pour expliquer que la Ville de Beauceville n'a pas à se soumettre à cette rencontre.
« Beauceville n'a pas à se mettre à genoux devant Notre-Dame-des-Pins pour agir. Elle a pleine autonomie sur son territoire », de confier l'élu en entretien avec EnBeauce.com.
Toujours dans cette missive, il précise que la distance entre l'estacade Sud et la limite du territoire notredamois est trop importante pour avoir un effet négatif sur ce dernier, « une excuse de Brian Morse pour ne pas agir ».
Le député de Beauce-Nord exige aussi dans son courriel que le chargé de projet, Brian Morse, et son équipe d'experts, procèdent « dès cette semaine » au forage des berges pour fixer les ancrages qui vont retenir les câbles du dispositif. M. Provençal veut obtenir un échéancier précis d'installation de l'ensemble des estacades ainsi qu'une preuve que les câbles de nylon ont bel et bien été commandés. Ces derniers proviendraient des Pays-Bas.
Outre le fait qu'il y a « fluidité totale dans l'échange d'informations » entre lui et le maire François Veilleux, le député a tenu a souligné le « très bon support » de la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest ainsi que l'ouverture manifestée par le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, dans le plan d'action que Québec et les élus de la région veulent se donner pour réduire les impacts des débâcles annuelles de la rivière Chaudière.
Pour sa part, le maire de Beauceville, François Veilleux, a été peu loquace sur la teneur des discussions du caucus de son conseil municipal, qui a lieu hier soir (lundi), dont le principal point à l'ordre du jour a été celui de l'installation des estacades.
Il s'est contenté de dire que son administration avait fait appel au député de Beauce-Nord, Luc Provençal, pour favoriser un déblocage du côté des ministères impliqués mais surtout auprès du chargé de projet Brian Morse. Malgré les nombreuses tentatives du premier magistrat de joindre M. Morse et aussi le ministère de l'Environnement, « personne ne nous a rappelé ». M. Veilleux a aussi indiqué que son administration explorait « les avenues juridiques » de la question.
9 commentaires
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Le comportement des élus de Robert-Cliche serait drôlement différent s'il devait affronter Ville de St-Georges...
Comportement stupide, déclarations débiles des élus de Beauceville.
Il ne s'agit pas des 12 travaux d'Astérix, mais des dieux qui vous sont tombés sur la tête.
La bêtise humaine dans toute sa splendeur.. Bravo !