Mesures d'atténuation des inondations
Les estacades à Beauceville: c'est à l'eau ou presque!
À moins d'un revirement spectaculaire de la météo et de déblocages administratifs rapides des divers ministères impliqués, la Ville de Beauceville devra mettre une croix sur l'installation prochaine d'estacades en aval et en amont des Rapides-du-Diable comme mesure d'atténuation d'une potentielle débâcle de la rivière Chaudière le printemps prochain.
C'est le constat accablant fait par le maire, François Veilleux, lorsqu'interrogé par le journaliste d'EnBeauce.com sur l'avancement du dossier des inondations dans cette municipalité.
Se disant plus «fâché» par la situation que «découragé», le premier magistrat et son administration, qui se démènent depuis des mois pour trouver des solutions aux multiples problèmes créés par la crue des eaux, font face à ce qu'il a qualifié de «jambettes» venues de toutes parts, qui empêchent de franchir des nouvelles étapes dans la mise en place de ces estacades.
Au premier chef, l'arrivée hâtive de l'hiver avec des neiges abondantes et un froid digne du mois de février qui ont débuté la formation de frasil dans la rivière. Or, l'installation des barrières doit se faire avant l'apparition de cette «soupe de glace» pour justement la retenir en place. Il serait surprenant que Dame Nature décide de ramener le temps chaud.
D'autre part, la municipalité de Notre-Dame-des-Pins s'oppose à l'installation de cette barrière en amont des rapides. Les élus de l'endroit ont même adopté une résolution en ce sens lors de leur séance du conseil du 4 novembre qui stipule que la localité ne peut appuyer « un projet pour lequel ils (les élus) ne possèdent aucune information de l'impact sur leur territoire ».
Le conseil de Notre-Dame-des-Pins demande même à la Ville de Beauceville de fournir des informations techniques écrites sur l'effet de la mise en place d'une estacade en aval du territoire de la localité « dont, au minimum, une modélisation avec ou sans couvert de glace ».
Cette décision de la municipalité voisine, le maire Veilleux ne l'a pas vu venir, d'autant plus qu'il avait pris la peine de rencontrer son homologue, la mairesse Lyne Bourque, avant l'adoption de la résolution. « Tout semblait correct », a simplement dit le maire au sujet du tête-à-tête.
Il a été impossible d'obtenir des commentaires de la part de Mme Bourque qui est présentement en voyage, a fait savoir la directrice générale de Notre-Dame-des-Pins, Dominique Lamarre.
Lenteurs administratives
François Veilleux avoue qu'il est exaspéré par la lenteur des procédures administratives avec tous les ministères impliqués qui sont rarement sur la même longueur d'onde ou en diapason l'un envers l'autre. « C'est aberrant », a-t-il confessé.
Ainsi, les estacades ne sont toujours pas commandées, une responsabilité de la Sécurité publique qui assume la totalité des coûts d'achat et d'installation.
Demain (19 novembre), il sera à Québec avec tous les maires de la Beauce, dont Claude Morin (Saint-Georges) et Gaétan Vachon (Sainte-Marie), dont les municipalités sont affectées par les crues de la Chaudière, pour une rencontre avec des hauts fonctionnaires du ministère de la Sécurité publique, des Affaires municipales et de l'Environnement afin de faire le point du dossier.
Une rencontre qu'il souhaite « décisive et décisionnelle» avant que l'eau ne se remette à monter.