Jour 3
Procès de Marco Rodrigue: la scène de crime détaillée par les experts
Les témoignages se poursuivent dans le cadre du procès de Marco Rodrigue, accusé de tentative de meurtre sur une policière, au palais de justice de Saint-Joseph-de-Beauce.
La procédure se fait devant le juge Louis Dionne de la Cour supérieure du Québec et 13 jurés. Elle fait suite à un événement survenu le 18 août 2021, sur l’autoroute 73 à Sainte-Marie.
La troisième journée a repris avec le témoignage de Caroline Girard, technicienne en identité judiciaire avec Me Harbour, procureure de la Couronne. Après avoir présenté des albums photo sur le véhicule de la policière impliquée, sur les traces laissées par les coups de feu et sur la voiture du suspect la veille, elle a repris où elle s’était arrêtée avec les détails des armes et des objets retrouvés dans la voiture du suspect. Elle a expliqué, entre autres, que 71 cartouches ont été retrouvées dans le sac à dos du suspect.
Par la suite, Caroline Girard a montré deux autres albums photo de la victime (Catherine Giroux), l’un sur son uniforme, l’autre où l’on voit ses blessures. On remarque que les vêtements sont abîmés et déchirés au niveau du col et de l’épaule et qu’il y a plusieurs taches de sang présumé. On voit également que le visage de Catherine Giroux a beaucoup d’abrasions, son oreille et son épaule sont blessées et elle a une ecchymose à l'œil droit. Sa main gauche est dans un bandage.
Au moment du contre-interrogatoire, Me Cozak, avocat de la défense pour Marco Rodrigue, a surtout évoqué la météo le jour des faits.
Chef d’orchestre de la scène de crime
Philippe Bureau a été le prochain témoin appelé à la barre ce jeudi. Au moment des faits, il était enquêteur à la division des crimes majeurs à la Sûreté du Québec depuis moins d’un an. Il a rappelé le rôle de l'enquêteur de scène qui doit s’occuper de chapeauter les opérations. « C’est un peu comme le chef d’orchestre de la scène de crime », a-t-il imagé devant le juge Louis Dionne, de la Cour supérieure du Québec.
Le policier a détaillé le cheminement des pièces à conviction et leur gestion suite à un événement criminel et a précisé que très peu de personnes y ont accès. Il est aussi revenu sur ses tâches lorsqu’il travaille sur une scène de crime.
Toujours durant son interrogatoire, monsieur Bureau a présenté plusieurs objets qui ont été saisis durant l’opération; les deux armes longues qui se trouvaient dans le véhicule du suspect, une balle qui était dans la chambre de l’une de ces armes, deux douilles percutées trouvées sur le siège passager avant du véhicule et à terre du côté passager, les vêtements (tee-shirt vert sans motif ou inscription et un pantalon avec motif camouflage) que le suspect portait sur lui lors de l’événement et qu’ils lui ont enlevés le lendemain de l’événement.
Pour finir, l’enquêteur a précisé à la cour comment se passe la saisie des pièces à conviction étape par étape et a mentionné que c’était la première fois qu’il en avait autant à gérer alors il a demandé de l’aide à un collègue.
En contre-interrogatoire, Me Cozak lui a demandé de revenir sur comment ça s’est passé ce jour-là, d’où il est parti pour se rendre sur place, etc. Le policier a confirmé la présence de l’agent Vachon et de l’agent Giroux. Il a quitté les lieux vers 22h10.
Père de Marco Rodrigue
Benoit Rodrigue, le père de l’accusé, a été interrogé à son tour par la procureure. Durant son témoignage, il a mentionné que Marco Rodrigue demeurait chez lui, à Saint-Zacharie, à l’époque de l’événement, depuis environ un an après avoir été hospitalisé pour un problème de santé. Il a précisé que son fils est passé par l’organisme Au Bercail à Saint-Georges, entre sa sortie de l’hôpital et la maison de ses parents. Il dit qu’il a travaillé en tant que soudeur à Saint-Georges et a confirmé reconnaître le véhicule du suspect comme étant bien celui de Marco Rodrigue.
Il a raconté que l’accusé se préparait pour aller à la pêche dans le Nord et qu’il avait l'habitude de chasser et pêcher. Ça faisait deux semaines et demie qu’il avait quitté la maison de ses parents. Benoit Rodrigue a confirmé que Marco lui avait demandé son arme et qu’il lui a donné sans savoir de quelle arme il s’agissait exactement. Selon lui, tout allait très bien avant son départ, mais ils ne se croisaient pas souvent dû à leurs horaires de travail.
Me Cozak a ensuite contre interrogé le père et a cherché à savoir si Marco Rodrigue avait des problèmes avec des voisins ou avec des policiers, ce que le père réfute. Il a souligné que son fils avait une bonne bande de chums et qu’il n’avait pas de problème particulier. Ils reviennent ensuite un peu sur son enfance. Avant de partir de chez ses parents, son père indique qu’il l’a trouvé contrarié, mais sans plus. Il pensait que son fils allait repartir dans son camp.
La journée s’est terminée sur la fin du témoignage de Benoit Rodrigue.
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