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Autobus Lapointe ltée

Fin de parcours pour Normand Lapointe après 35 ans de service

durée 18h00
28 août 2024
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Léa Arnaud
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Par Léa Arnaud, Journaliste

Après 35 ans d'aventure chez Autobus Lapointe ltée, Normand Lapointe a finalement pris sa retraite en cédant l’entreprise familiale à sa fille Catherine et son gendre Janic. 

« Faire ça pendant 35 ans, c’est sûr que c’est parce que t’aimes ça! À 60 ans, c'est peut-être un peu jeune pour se retirer, mais j’ai fait mon temps et la relève est là », a-t-il confié en rencontre avec EnBeauce.com. L’entreprise de Sainte-Justine est désormais dans les mains de la quatrième génération des Lapointe.

En effet, c’est le grand-père de Normand, Alphonse, qui s’est lancé dans cette voie au début du transport scolaire, dans les années 60. Il a travaillé seul pendant plusieurs années, suivi par son fils Yvon, qui avait également ses propres autobus. C’est seulement en 1972 qu’ils se sont associés pour former Autobus Lapointe ltée. Cependant, pour fonder une entreprise ‘Limitée’ il fallait être trois personnes. C’est ainsi que Normand a fait partie de l’aventure à seulement 9 ans. « Je n’avais pas une grande influence, mais il fallait trois noms alors les conditions étaient remplies », a-t-il raconté avec humour. Deux à trois ans plus tard, ils ont acheté les parcours de Saint-Cyprien. 

Puis, Normand a pris la relève en s’associant à sa mère et sa sœur en 1998. Dix-sept ans plus tard, ils poursuivent leur développement et achètent la compagnie Transport Leclerc à Sainte-Lucie. Ils ont ainsi franchi une grosse étape en doublant leur flotte d’autobus. En même temps, ils ont décroché cinq contrats scolaires et un contrat de services adaptés avec la MRC de Montmagny. Petit à petit, ils ont acheté de nouveaux parcours. À ce jour, ils ont tous les contrats du transport collectif et adapté de la MRC Montmagny et 17 parcours scolaires. 

Pour la perpétuité, ils ont également trois nouveaux autobus scolaires électriques, bientôt quatre, et tout un système associé. Le tout pour un investissement de deux millions de dollars.

C’est après avoir passé 30 ans sur le terrain que Normand a pris la décision de se retirer. Durant les cinq dernières années, il a donc formé sa fille et son gendre pour prendre la relève. Son départ a été officialisé en juin dernier. Pourtant, il n’est jamais très loin. « On vient pour s’amuser, donner un coup de main, faire un petit voyage de temps en temps. » Il a trouvé difficile de s’arrêter lui qui aimait tant son métier qui l’amenait autant à faire de la gestion que de la mécanique ou de la route. « Ce qui me plaisait le plus c’étaient les trajets parce que tu t’évades, tu es dehors, avec du monde autre, donc tu peux jaser d’autres choses et tu vois des choses que tu ne verrais pas en passant ton temps dans le garage. Si je n’aimais pas ça, je n’en referais pas aujourd’hui. J’aime aussi les employés, on est rendu à 30 et ce n'est pas juste à cause de nous, c’est les employés qui font la job. » 

Gérer des situations de disciplines

Lorsqu’on lui a demandé ce qui a changé depuis ses débuts dans le milieu du transport scolaire, Normand a mentionné tout de suite les situations de discipline avec les enfants. « On se souvient surtout des situations de discipline avec des élèves parce que des fois ça peut être très intense. »

Autrefois, les situations d’intimidation ou des bagarres étaient bien plus faciles à déceler et à régler qu’aujourd’hui selon lui. « Dans les années 70-80, ça se bagarrait directement dans l'autobus. Ce n’était pas dans tous les véhicules, mais il y avait toujours une couple de parcours comme ça. Ils se battaient et le lendemain c’était réglé. Aujourd’hui ce n’est plus comme ça. T’es enregistré, t’es filmé, les parents s’en mêlent, les écoles s’en mêlent et c’est plus difficile à régler. Mais il n’y a plus de bagarres! C’est plus discret, plus hypocrite, c’est plus dur à déceler. Dans le temps, quelqu’un qui se lève et qui mettait une claque c’était assez évident, aujourd’hui le chauffeur en avant n’entend pas ce qui se passe et pour celui qui se fait intimider en arrière c’est pas marrant », s’est désolé le chauffeur à la retraite.

En ce sens, il a remarqué notamment un changement dans la mentalité des parents. « C’est rendu très difficile! Ils sont beaucoup moins tolérants, l’enfant est roi. Tu ne peux plus dire ce que tu veux ou asseoir les élèves où tu veux. (...) Dans un autobus, c’est le chauffeur qui a l’autorité, s’il décide que tu t’assois ici, c’est là que tu t’assois et t’as pas un mot à dire. Aujourd’hui, il faut négocier. Certains acceptent et ça va, mais quand les parents s’en mêlent, c’est compliqué. »

Faire face à l’hiver

Il est inévitable de se questionner sur les difficultés que peuvent rencontrer les chauffeurs durant l’hiver. On sait que la météo peut parfois être traître, alors comment gérer ces situations quand on a la responsabilité de plusieurs enfants? « On n’a pas le choix, on fait ce qu’on peut! Oui il y a des retards, oui il y a des bouts de rangs qu’on ne peut pas faire, mais on fait le maximum qu’on peut. Les centres de services scolaires sont très compréhensifs », a répondu Normand qui admet également que les hivers étaient plus difficiles dans les années 80-90. 

Il se souvient d’une sortie, il y a quelques années, où lui et un de ses collègues conduisaient chacun un autobus, l’un derrière l’autre. Les deux autobus ont dérapé. « Sur le coup tu es trop concentré, mais c’est quand tout est arrêté et que tout est correct que là le shake te pogne. C’est la glace noire qui nous a surpris! » Heureusement, tout s’est bien terminé.

Parfois certains chauffeurs prennent la décision de se rendre à un endroit en pensant que ça ira bien, mais une fois sur place, cela s’avère être une mauvaise décision car les conditions ont changé. « Quand tu es engagé dans le rang, tu ne peux pas virer où tu veux donc il faut que tu continues. (...) C’est arrivé une coupe de fois où le chauffeur m’a appelé en panique pour que j’aille le chercher. Il était au bout du rang sans pouvoir se virer ou alors le rang était bleu comme un miroir. (...) Des situations comme ça il y en a tous les ans, mais généralement ça a bien été. »

Malheureusement, l’entreprise a connu une tragédie. L’autobus avait été reconduire des élèves lors d’un transfert puis en revenant, le chauffeur était seul et une voiture a dérapé et frappé l'autobus de face. Les deux personnes qui se trouvaient alors dans la voiture sont décédées. « Ça s’est difficile! », s’est remémoré Normand. « Ce conducteur conduit encore aujourd’hui et il s’en rappelle! On ne peut pas oublier ça. »

Le soutien infaillible de sa femme

Pour conclure cette rencontre, Normand a tenu à souligner le soutien infaillible de sa femme avec qui il est marié depuis près de 40 ans.

« Elle s’est arrangée souvent toute seule, avec quatre enfants. (...) Elle donnait le bain, elle faisait les leçons, elle les couchait. Elle a très très rarement chialer! Elle a son mérite, parce que ce ne sont pas toutes les femmes qui auraient accepté ça. La maison c’est son domaine et elle le gère très bien. Elle est très importante dans tout ça. Sûrement que si mon père était encore là, il dirait la même chose de ma mère. »

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