De père en fille
Le métier d'horloger se perpétue à la Bijouterie Saint-Georges
À gauche, les soeurs Geneviève et Valérie Poulin. Au centre, Alain Poulin. À droite, les propriétaires de la bijouterie et conjoints Dany Valcourt et Geneviève Poulin.
Photo de gauche: Alain Poulin qui polie un bijou, avant de le remettre à un client. Photo de droite: réparation conventionnelle d'une montre.
Méthodes de réparations contemporaines, avec à gauche, une soudeuse à bijou électrique et à droite, un mécanisme de montre d'aujourd'hui.
Quelques livres de la formation d'horloger suivie par Alain Poulin.
Inventaire détaillé de pièce pour réparer des montres et des bijoux, notamment.
Mercury 1953, un projet personnel d'Alain Poulin, qui a travaillé la mécanique, la structure et les cadrans du véhicule.
Quelques cadrans à l'intérieur de la Mercury 1953, indiquant le niveau d'essence, le niveau d'huile, le voltage, le RPM, etc.
Autre cadran à l'intérieur de la Mercury 1953, indiquant la vitesse et le kilométrage du véhicule.
Comment il est possible de nos jours de faire réparer une montre ou une horloge qui brise, considérant que l'expertise pour un tel travail se fait rare? En Beauce, la famille Poulin s'est chargée de garder ce service d'horloger au sein de sa bijouterie qu'elle opère à Saint-Georges depuis plus de 40 ans.
Cette histoire du métier d'horloger a commencé avec Alain Poulin, un Beauceron qui s'est toujours passionné pour la mécanique puisqu'il avait été élevé dans un garage automobile que possédait son père. Mais sa condition physique était un obstacle de taille pour prendre la relève. C'est alors qu'il s'est tourné vers la micromécanique pour devenir un des seuls horlogers de la région.
Dans les années 1980, il achète la Bijouterie Saint-Georges, avec sa femme Carole Robert, qu'ils ont opéré pendant plus de 30 ans. M. Poulin est décédé en septembre 2021 à l'âge de 64 ans. Son travail et son commerce demeurent des héritages marquants qu'il a pu laisser à sa famille, mais aussi à la population. Sa descendance chez les Poulin s'est également chargée de la suite du commerce.
Quand la relève se met de la partie
Le couple de Saint-Georges a élevé deux filles, Valérie et Geneviève, qui ont avec le temps pris la relève. En bon professeur, Alain Poulin a su transmettre cette passion et ce métier à ses enfants, en plus de son gendre Dany Valcourt.
Le commerce local assure toujours le métier, avec bien des différences à l'appui. Effectivement, la demande n'est plus la même, alors qu'aujourd'hui, la conception des horloges et des montres est bien différente, de sorte que la réparation l'est tout autant.
Il s'agit aujourd'hui d'une pièce qui n'attend qu'à être remplacée dans un cas où elle ne fonctionne plus. La Bijouterie Saint-Georges offre encore la réparation d'horloge au quartz en plus des horloges mécaniques.
La formation qu'avait suivi Alain à l'époque n'est simplement plus disponible désormais, alors que la dernière école de Québec a fermé ses portes, par manque d'inscription. La seule manière de garder le savoir est de la transmettre d'un horloger à un autre.
Si les conceptions des montres et des horloges d'aujourd'hui ont changé, il y aurait cependant encore de la demande pour réparer notamment des antiquités ou des montres et horloges de valeur.
Horloger: un métier qui se perd
« Il y a des métiers qui se perdent et celui-là en fait partie », a témoigné Carole Robert, l'épouse d'Alain Poulin. C'est au coût de 1000 $ que le Beauceron avait suivi sa formation chez lui, il y a près de 45 ans.
S'il a appris à l'aide de livres fournis par sa formation, il n'a fait appel à aucune expertise pour apprendre le métier, lui qui a fait la lecture et l'apprentissage des structures d'une horloge dans ses livres, en solo, raconte la dame.
C'est par la suite qu'il a été embauché à une bijouterie à Saint-Georges, dont il est devenu plus tard propriétaire. Il a par la suite élargi ses compétences en tant que bijoutier, où il a fait carrière dans la vente et la réparation d'innombrables bijoux de la population locale.
Des gens venaient de partout pour faire appel à ses services, lui qui a réparé, nettoyé, recréé et conçu de multiples montres et horloges.
Alain Poulin était copropriétaire avec sa femme de la bijouterie qui est aujourd'hui le plus vieux commerce existant au Carrefour de Saint-Georges.
Les deux filles d'Alain ont appris de son savoir et la cadette Geneviève a pris la tête du commerce, en compagnie de son conjoint Dany Valcourt.
Des projets personnels, devenus des oeuvres d'art
Passionné également du domaine de l'automobile, Monsieur Poulin a travaillé sur plusieurs projets dans ses passe-temps, notamment un camion antique, qu'il a presque reconstruit dans son entièreté. Il s'agit d'une Mercury 1953, qui fonctionne encore parfaitement.
Des heures passées à réaliser ce travail qu'il avait tant à coeur. Il a fabriqué chacun des cadrans, affichant la vitesse, le RPM, l'essence et l'huile, notamment. Il a également conçu la mécanique et la carcasse du véhicule de A à Z. C'est là un héritage qu'il laisse aujourd'hui à sa famille.
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