Explosion du 17 décembre 2007 : La CSST blâme les Aciers Rémi Latulippe
Une méthode de travail jugée «dangereuse» consistant à redémarrer une unité de chauffage est l'une des trois causes de l'explosion qui a entraîné des blessures à quatre travailleurs et à un client, chez l'entreprise Les Aciers Rémi Latulippe de Vallée-Jonction, le 17 décembre dernier. Le rapport de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a été émis le 30 juillet dernier.
La CSST considère que «l'employeur, Les Aciers Rémi Latulippe, a agi de manière à compromettre la sécurité des travailleurs». Elle a donc reçu un constat d'infraction. Pour cette infraction, l'amende peut varier de 5000 $ à 20 000 $ pour une première offense ou de 10 000 $ à 50 000 $ en cas de récidive.
La Commission rappelle aux fournisseurs ainsi qu'aux employeurs qui utilisent des systèmes de chauffage alimentés en gaz propane de s'assurer que les méthodes pour effectuer le redémarrage des équipements sont sécuritaires. De plus, les travailleurs affectés à ces tâches doivent avoir les connaissances ainsi que les habiletés nécessaires pour les effectuer. Elle souligne que de 2002 à 2007,19 explosions impliquant du gaz propane sont survenues en milieu de travail au Québec, dont cinq dans la région de la Chaudière-Appalaches.
Une forte accumulation
Le jour de l'accident, un travailleur des Aciers Rémi Latulippe a tenté de redémarrer l'unité de chauffage d'un local d'entreposage, mais n'a pas réussi. Il a purgé alors la ligne d'alimentation en gaz propane. Cette méthode de travail dit inappropriée a entraîné une fuite de gaz à l'intérieur du bâtiment, ce qui a provoqué une explosion. L’incident a blessé quatre travailleurs et un client.
La bâtisse s’est littéralement effondrée à la suite de cette déflagration causée par une fuite de propane. Les pompiers de Saints-Anges et de Vallée-Jonction sont intervenus lors de cette tragédie. Près de 2500 familles avaient été privées d’électricité pendant près d’une heure.
Trois causes
L'enquête de la CSST a permis d’identifier trois causes expliquant l'accident. Tout d'abord, la méthode utilisée pour redémarrer l'unité de chauffage entraîne une accumulation de gaz propane dans le local d'entreposage. Ensuite, le travailleur possède des connaissances insuffisantes
pour redémarrer l'unité de chauffage de façon sécuritaire. Finalement, la gestion de la santé et de la sécurité du travail en lien avec les équipements de gaz propane est déficiente.
La CSST interdit l'accès au bâtiment
Afin d'assurer la sécurité des travailleurs et de toute autre personne, la CSST a interdit d'accès au bâtiment dès le jour de l'accident. La CSST a également interdit à l'employeur de faire intervenir ses travailleurs sur les nouvelles installations de gaz propane tant qu'ils n'auront pas les compétences requises. L'employeur a dû s'assurer que ses travailleurs respectent les instructions du fabricant du système de chauffage et procèdent aux travaux conformément aux dispositions prévues au Code d'installation du gaz naturel et propane. Finalement, la CSST exige que l'employeur élabore et applique un plan d'évacuation en cas d'urgence incluant les fuites de gaz propane.
Éviter une tragédie
Pour éviter qu'un tel accident ne se reproduise, la CSST exigera à la Régie du bâtiment du Québec et à l'Association québécoise du propane d'informer les entreprises oeuvrant dans la fourniture ou l'entretien des équipements au gaz propane des conclusions de l'enquête. Ces dernières devront s'assurer d'utiliser des méthodes sécuritaires pour redémarrer les installations et de respecter, notamment, les exigences du Code d'installation du gaz naturel et propane.
Pour plus de photos sur l’événement, consultez le site www.zone911.com.
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