La population devra se méfier des inondations
Par Keven Boutin, Journaliste
Chaque printemps, le niveau d’eau de la rivière Chaudière augmente avec la fonte des glaces et de la neige. Plus souvent qu’autrement, un embâcle des glaces se produit, poussant la rivière à sortir de son lit et ainsi inonder les terrains, bâtiments et rues se trouvant à ses abords. Cette année, avec la quantité de neige impressionnante qui s’est accumulée, et le sol qui n’est pas totalement gelé, les risques d’une débâcle seront extrêmement élevés lorsque la température se réchauffera suffisamment. Daniel Roy, chef des pompiers et directeur général du Comité des mesures d'urgences de Beauceville, explique ce phénomène et comment s’y préparer.
Facteurs de risque élevés
Tout d’abord, M. Roy tient à mentionner que cette année, les facteurs de risque qu’une débâcle ait lieu sont très élevés. D’une part, l’accumulation d’une grande quantité de neige sur la rivière n’a rien de rassurant. D’autre part, le fait que le climat tarde à se réchauffer cette année est également inquiétant. « Plus on tarde dans la saison d’avoir une fonte de glace, plus la fonte se produira rapidement lorsqu’elle aura lieu », explique M. Roy. Il ajoute que lorsque la première fonte de glace se produit en avril, ce qui sera apparemment le cas cette année, le niveau de risque est à son plus haut tant qu’à l’intensité de la débâcle et son importance.
Sainte-Marie et Beauceville, municipalités les plus à risque
Comme toujours, ce sont les municipalités de Beauceville et de Sainte-Marie qui sont les plus susceptibles de voir la rivière inonder ses territoires. Le cas de Beauceville en est un particulièrement sujet aux inondations. « Beauceville a quelques caractéristiques qui augmentent considérablement la possibilité d’embâcle et d’inondation de son secteur de la rivière Chaudière », remarque M. Roy. Les méandres dans la rivière Chaudière au niveau de Beauceville sont très prononcés, l’arrêt de la glace ou du moins son ralentissement en est donc favorisé. Aussi, la vitesse du courant de la rivière Chaudière à Beauceville est une des plus élevées de la région. De plus, son chenal est étroit et ses berges, incapables d’absorber une grande quantité d’eau.
Assurer la sécurité
Le rôle de M. Roy et du Comité des mesures d'urgences de Beauceville est avant tout d’assurer la sécurité des citoyens de Beauceville. « On s’assure que les gens coupent les services tels le gaz naturel ou encore l’électricité. Aussi, on trouve et offre des refuges aux gens qui en ont besoin en plus de gérer, conjointement avec le Ministère du Transport et la Sécurité du Québec, la circulation, la fermeture des routes » souligne-t-il. Cette année, le Comité testera également un projet-pilote connu sous le nom de « Géoconférence ». Il s’agit en fait, aux dires de M.Roy, d’un programme informatique permettant à toute la région d’indiquer quel secteur est touché par l’inondation sur une carte informatique que toutes les municipalités consultent et mettent à jour.
Prévention active
À partir du 25 mars, le Comité des mesures d'urgences de Beauceville effectueront des tâches afin de prévenir la débâcle. Les principaux travaux se feront en aval du pont de Beauceville, au niveau du bâtiment des Pavages de Beauce, secteur le plus enclin à causer un embâcle. « Il y aura des travaux préventifs sur la partie nord, en aval du pont. On va y faire « des patrons de trous », c’est-à-dire qu’on perce des trous ronds dans la glace. Il y a ainsi un effet tourbillon qui accélère l’érosion de la glace et qui fait en sorte que la fonte de glace soit plus rapide dans le secteur. Le but est de dégager le chenal principal pour assurer ou favoriser écoulement d’eau», explique M. Roy. Il nous informe également que suite à l’inondation du 9 janvier dernier, tout le plan d’urgence en cas d’inondation a été révisé et amélioré.
L’affaire de tous
Finalement, M. Roy insiste pour que les gens y mettent du sien afin d’aider à la sécurité de tous. Il demande tout simplement aux gens de ne pas se déplacer pour observer la débâcle de plus près. « Cela cause beaucoup de circulation, et c’est ce qui devient le plus lourd à gérer » termine M. Roy.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.