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Une nouvelle trousse est disponible pour contrer l’abus des aînés

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19 avril 2010
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L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées (AQDR) et préretraitées et le Réseau québécois pour contrer les abus envers les aînés ont conjointement lancé en janvier une nouvelle Trousse SOS-Abus. Jeudi dernier au Confort Inn de Saint-Georges, la section régionale de l’Association a présenté cette trousse aux médias dans le cadre d’une journée de formation. Ainsi, une trentaine d’intervenants du milieu sont désormais mieux outillés pour sensibiliser la population et bien sûr lutter contre ce phénomène présent et très difficile à détecter.

La trousse comprend des outils pour mieux dépister les abus ainsi que des pistes d'intervention et de prévention mises au point par différents acteurs et intervenants, y compris dans les communautés ethnoculturelles ou en milieu autochtone. La trousse offre à tous les intervenants et aux aînés une sélection de plus de 80 outils répertoriés au Québec et au Canada, produits par des groupes sociaux et professionnels pour contrer l’abus. Elle comprend une mallette dans laquelle on retrouve un cartable contenant divers documents, une clé USB, DVD et leurs fiches descriptives.

Au total, 450 trousses seront distribuées à travers le Québec dont 100 en anglais. Elles seront accessibles pour consultation et reproduction au sein d'une dizaine d'organismes dans les dix-huit régions administratives : sections de l'AQDR, Tables régionales de concertation des aînés et d'autres regroupements concernés par les abus envers les aînés, dont les Agences de santé et de services sociaux. Depuis février, 30 formateurs présentent la trousse partout au Québec. Plus de 1500 personnes ont été formées jusqu’à présent. Cette tournée s’achèvera en juin.

Ce projet financé au coût de 392 135 $ par la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais. « En étant mieux informés et formés, les intervenants pourront agir de façon plus efficace dans les cas de maltraitance », a indiqué la ministre souhaitant que les aînés puissent enfin vivre dans le respect dans une vidéo présentée aux médias.

Un phénomène présent
Lors de la conférence de presse, Sylvie Morin, formatrice pour le projet de Trousse SOS-Abus, a insisté sur l’importance d’un tel outil pour contrer un phénomène malheureusement bien présent dans notre société. Selon les données, de 4 à 10 % des quelque 60 000 personnes de 65 ans et plus seront victimes d’une forme quelconque d’abus dans leur vie. « Cela veut dire que 2500 à 6000 personnes vont être victimes d’un acte ici en Chaudière-Appalaches. Cela démontre toute l’importance de la mise en place et la concertation entre toutes les régions en lien avec la formation de la maltraitance », indique Mme Morin.

« C’est un très bon pas dans la bonne direction puisqu’il est grandement temps que l’on s’occupe et se préoccupe de la maltraitance en lien avec les aînés », ajoute la formatrice.

En émergence
Le lieutenant, Daniel Desmarais directeur du poste de la MRC Beauce-Sartigan était heureux de voir la réalisation d’un tel outil de travail. Ce lancement coïncidait malheureusement avec la séquestration d’une vieille dame à Saint-Martin jeudi dernier. « C’est le type de crime qui nous préoccupe énormément dans la région. C’est une de nos priorités d’action. De plus, nous sommes très actifs au sein de la table de concertation des aînés. Nous avons un programme qui tourne présentement avec les partenaires du milieu où nous rencontrons les regroupements de personnes âgées sur l’ensemble du territoire en relation avec la Sûreté municipale », confirme M. Desmarais.

Ce nouvel outil sera très utile selon M. Desmarais. « Nous avons une population très vieillissante dans les années à venir, c’est une très grande préoccupation pour la SQ et les corps policiers », indique M. Desmarais.
Les commentaires du directeur adjoint du Service de police de Saint-Georges, Rémi Tardif, abondaient également dans le même sens que le lieutenant Desmarais. « Nous sommes aussi très sensibles envers les aînés », commente ce dernier.

Au cours de la dernière année, quatre personnes ont été victimes de violence. « Souvent comme les personnes âgées n’ont pas tendance à dévoiler ce genre de crimes, il est très difficile de les détecter. Souvent, il s’agit d’un proche, un parent, un enfant, un neveu et un ami de la famille. Bien que peu de cas nous sont rapportés, nous sommes conscients qu’il s’agit d’un phénomène en émergence avec le vieillissement de la population et de rester aux aguets et travailler en partenariat avec le milieu de la santé et des services sociaux. Cet outil-là va venir s’ajouter à nos outils que nous avons développés. Il est essentiel et complémentaire. »

Deux autres cas
M. Tardif a cité deux autres cas de maltraitance. Le premier est une vieille dame abordée par une jeune femme au centre commercial. Elle prétend être dans le besoin et sans un sou. La dame la prend en pitié et l’amène chez elle pour lui venir en aide. Au fil des jours, la jeune femme a réussi à prendre le contrôle de l’appartement, du véhicule et de l’argent de la dame. Au moment où la police a pris le dossier sous son aile, la vieille dame couchait par terre alors que la suspecte et son ami de cœur occupait la chambre de la dame. Les deux individus ont été arrêtés et accusés dans ce dossier.

Puis M. Tardif a cité un deuxième cas, cette fois, lié à la famille. Une dame âgée résidant dans un centre d’hébergement se faisait harcelée par son fils. « Il avait des problèmes de consommation de drogue et la harcelait pour obtenir de l’argent. Il allait la voir régulièrement. Le personnel était aux aguets. Ils nous ont informés de la situation et nous sommes intervenus pour procéder à l’arrestation de l’individu et déposer des accusations », souligne M. Tardif.
« Par conséquent, nous avons établi un programme de sensibilisation sur le phénomène. Chaque année, des rencontres en groupe avec un policier sont planifiées avec les associations et les maisons d’hébergements. On veut que ce genre de phénomène soit dénoncé puis éliminé », conclut M. Tardif.
L’ancien policier, Serge Thomassin également primaire de Ville de Saint-Georges a souligné que la Ville était sensibilisée à ce phénomène. Il a réitéré que la Ville appuierait toute initiative pour aider ces gens vulnérables.

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