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Université d'Ottawa

Une étude trace une association entre la pollution de l'air et la paralysie cérébrale

durée 12h00
1 août 2024
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Par La Presse Canadienne

Une exposition à la pollution atmosphérique avant la naissance pourrait augmenter le risque de paralysie cérébrale pour le bébé, prévient une étude réalisée à l'Université d'Ottawa.

Le risque était légèrement plus élevé pour les garçons que pour les filles, mais sans que l'écart ne soit important d'un point de vue statistique, soulignent les auteurs.

Plus précisément, les bébés garçons présentaient un risque de paralysie cérébrale plus élevé s'ils avaient été exposés à des concentrations importantes de particules fines PM2,5 pendant le premier et le deuxième trimestre, et les bébés filles pendant le troisième trimestre.

Les particules PM2,5 sont si fines qu'elles peuvent se loger au plus creux des poumons et même entrer dans la circulation sanguine, et devenir une source chronique d'inflammation.

«On a observé que l'exposition à la pollution de l'air, particulièrement aux particules 2,5 durant environ le deuxième trimestre de grossesse, pourrait augmenter le risque d'avoir un enfant qui va être diagnostiqué avec une paralysie cérébrale avant l'âge de dix-huit ans», a résumé l'auteur de l'étude, le professeur adjoint Éric Lavigne de l'École d'épidémiologie et de santé publique de l'Université d'Ottawa.

Seules les particules fines PM2,5 ont été associées à une augmentation du risque de paralysie cérébrale. Aucune association du genre n'a été constatée, dans le cadre de la nouvelle étude, avec les particules de dioxyde d'azote ou d'ozone.

Les particules PM2,5 peuvent avoir une origine naturelle (comme les feux de forêt) ou humaine (comme la combustion des usines ou des moteurs).

Cette étude, rappellent les auteurs, s'inscrit dans la lignée de travaux précédents qui ont trouvé une association entre une exposition à la pollution atmosphérique et un risque plus important de troubles neurodéveloppementaux comme les troubles du spectre de l'autisme et le trouble du déficit de l'attention avec/sans hyperactivité (TDAH).

D'autres études ont aussi constaté une prévalence plus importante des problèmes neurodéveloppementaux chez les garçons que chez les filles, ce qui correspond aux données de la nouvelle étude.

Cette différence entre les garçons et les filles reste encore à élucider, admettent les auteurs de l'étude.

«Le mécanisme sous-jacent de cette prédominance masculine et la différence sexospécifique dans les fenêtres de susceptibilité justifient des recherches pour comprendre l'influence des facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux», écrivent-ils.

Les chercheurs émettent toutefois l'hypothèse que les garçons et les filles puissent être plus susceptibles de développer différentes formes de paralysie cérébrale, ce qui pourrait correspondre à «des périodes de vulnérabilité différentes in utero».

La pollution atmosphérique, précisent-ils, pourrait interférer avec le développement du cerveau à un moment crucial.

«La myélinisation, qui commence au cours du premier trimestre et qui est étroitement liée aux troubles de la substance blanche tels que la paralysie cérébrale, s'avère être la plus susceptible d'être endommagée par la pollution particulaire», soulignent-ils parmi leurs hypothèses.

De plus, a rappelé M. Lavigne, des expériences animales ont montré qu'une exposition à la pollution atmosphérique peut entraîner une inflammation des systèmes neurologiques.

On peut aussi envisager une cause épigénétique, a-t-il ajouté, à savoir une influence de l'environnement sur la manière dont les gènes s'expriment.

«C'est l'accumulation des évidences scientifiques qui vient pointer un peu dans la même direction, a dit M. Lavigne. C'est intéressant de voir que, dans les études qui portent sur l'autisme et le TDAH, on voit parfois des périodes durant la grossesse qui sont différentes de ce que nous avons observé pour la paralysie cérébrale, donc on voit que ça peut être lié à différentes périodes de développement du cerveau.»

En bout de compte, a-t-il ajouté, on constate que «l'exposition prénatale à la pollution atmosphérique peut clairement avoir des impacts à long terme».

Ces nouvelles données pourraient inciter les médecins à conseiller à leurs patientes enceintes de faire attention à la qualité de l'air quand elles doivent sortir, a dit M. Lavigne.

Et d'un point de vue réglementaire, a-t-il conclu, accumuler des preuves scientifiques pourrait éventuellement mener à une application «plus restrictive de la réglementation sur les émissions de pollution de l'air».

Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical JAMA Network Open.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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