Paulin Bouchard, Fédération des Oeufs du Québec
Industrie des oeufs: comment elle peut être alliée de l'économie circulaire?
L'objectif de carboneutralité dans les exploitations agricoles du pays fait de plus en plus de chemin. L'innovation de multiples manières est adoptée pour permettre aux producteurs agricoles de réduire leur empreinte écologique, pour ainsi assurer une activité alimentaire durable.
L'industrie des oeufs au Québec est un milieu qui ne cesse de prendre de l'expansion. Les poules pondeuses ont avec elles de multiples possibilités de régénération, pour adopter l'initiative de l'économie circulaire.
Il s'agit là notamment de réutiliser certains déchets pour d'autres usages, dans le but d'économiser de l'énergie ou de nouvelles matières premières. Ce concept de l'économie peut permettre de réduire certaines dépenses, mais aussi d'améliorer les bénéfices pour l'environnement.
Sur le sujet, le Président beauceron de la Fédération des oeufs du Québec Paulin Bouchard a apporté des explications à EnBeauce.com, par entretien téléphonique.
« Les organisations présentement, que ce soit le lait, les oeufs ou la volaille, ont toutes fait des engagements de durabilité. Et il y a un lien entre cette recherche de durabilité et l'initiative de l'économie circulaire », a commencé par expliquer le propriétaire de la ferme Gédésoeufs, installée à Saint-Gédéon.
La Fédération québécoise va adopter des initiatives à l'intérieur de ses activités, mais va aussi venir en aide à des projets extérieurs.
C'est notamment le cas avec un projet d'économie circulaire à Haïti, dont l'Union des Producteurs agricoles au Développement international (UPADI) est à l'origine.
L'idée est d'inciter financièrement des producteurs haïtiens à mettre en place des projets de capital naturel. Un levier axé sur la production de café, tout en amenant l'ajout de parcelles forestières.
Ensuite, les producteurs d'oeufs du Québec investissent temps et argent pour réduire année après année leur empreinte écologique. C'est le cas dans la recherche de nouvelles options, mais aussi dans l'approche de pratiques déjà acquises.
« Même si on paie pour ça, on va toujours envoyer nos oiseaux pour récupérer le maximum. [...] La viande est réutilisée, mais ils ont aussi les plumes, les fumiers solides, facilement manipulables et exportables. »
L'idée est de ne rien gaspiller chez les poules pondeuses. Le fumier de poulet étant un excellent fertilisant, la recherche pour le récupérer est toujours en constante évolution.
« Il y a les fumiers séchés en bâtiment et transportables. Mais au-delà de ça, des producteurs innovent pour le sécher et le cuire adéquatement pour permettre ensuite la vente en commerces, pour des jardins notamment. »
Il faudra cependant être patient, lorsqu'il est question de carboneutralité. Bien des défis restent à relever en ce sens.
« Dans la carboneutralité, on reste encore dans le début du processus. Un outil est en développement pour situer les producteurs où ils en sont dans leur travail de durabilité. »
Là où les oeufs peuvent en faire plus
Un déchet important dans l'industrie des oeufs demeure sa coquille. Bien qu'elle soit compostable, elle ne se décompose pas comme les autres matières. Il y a cependant de nombreuses utilités que l'on peut faire à partir de ces déchets naturels.
Notamment, la coquille d'oeuf est un constituant très bénéfique pour la terre, alors qu'elle va aider à nourrir le sol et éloigner les insectes, notamment.
De plus, un article de Québec Science rapporte que ces coquilles peuvent servir d'atout pour les imprimantes 3D. De nouvelles créations dans ces imprimantes pourraient être faites à partir de la membrane ovale, le tout à un prix plus abordable et un produit plus solide.
En ce sens, plusieurs recherches sont menées auprès de l'Université de la Saskatchewan et l’École de technologie supérieure de Montréal.
C'est là que l'industrie des oeufs peut devenir un véritable allié du principe de l'économie circulaire, que ce soit avec les plumes, le fumier ou les coquilles d'oeufs. L'apport de l'industrie a le potentiel de s'étaler au-delà du bénéfice alimentaire.
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