Dominique Anglade, estime que le mal est fait
Jour 12 de la campagne électorale: Legault hanté par ses propos sur l'immigration
Par La Presse Canadienne
Ses propos controversés tenus la veille sur l'immigration sont revenus hanter le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, jeudi, en ce 12e jour de campagne électorale.
Sur la défensive, le premier ministre sortant a dû s'expliquer, corriger le tir, cherchant à ne pas donner l'image d'un chef politique considérant l'immigration comme une menace à la paix sociale.
Invité par les médias à préciser sa pensée, jeudi, à Roberval, le chef caquiste a réaffirmé que l'intégration des immigrants était un «défi», mais a dit regretter d'avoir parlé de «valeurs».
La veille, il avait fait bondir ses adversaires, en faisant un amalgame entre l'immigration, la violence et l'extrémisme.
«Les Québécois sont pacifiques, ils n'aiment pas la chicane, ils n'aiment pas les extrémistes, ils n'aiment pas la violence. Il faut s'assurer qu'on garde ça comme c'est là actuellement», avait déclaré M. Legault, mercredi, à propos des seuils d'immigration à privilégier.
Devant le tollé suscité par sa déclaration, il s'était montré désolé sur les réseaux sociaux en début de soirée, si ses propos avaient entraîné de la confusion, affirmant que l'immigration était une richesse.
«Il ne faut pas nommer quelles valeurs, parce que ça pourrait créer un amalgame, donc effectivement, je n'aurais pas dû nommer de valeurs», a-t-il affirmé jeudi matin.
Mais la cheffe libérale, Dominique Anglade, estime que le mal est fait. Elle est plutôt d'avis que M. Legault a vraiment livré le fond de sa pensée mercredi, ne faisant que tenter depuis de réparer les pots cassés en constatant que ses propos ne passaient pas.
«Ce qu'il a livré hier (mercredi), c'est le fond de sa pensée», est persuadée Mme Anglade, qui donnait une conférence de presse jeudi matin devant une école de Laval.
Du message initial du premier ministre sortant, elle retient que cela revient à dire que «l'autre, qui n'est pas comme nous, peut être dangereux. (...) Il fait une équation entre l'immigration et la violence. On alimente les préjugés en faisant ça. On fait comme si l'autre, c'est le méchant».
Mme Anglade était à Laval pour annoncer qu'un gouvernement libéral offrirait la gratuité du service de garde à l'école, le midi.
De son côté, à Sherbrooke, où la lutte s'annonce serrée entre Québec solidaire (QS) et la CAQ, le porte-parole solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a promis de construire 25 000 logements sociaux dans un éventuel premier mandat et a dit viser un total de 50 000 logements à plus long terme. Il s’agirait là d’un engagement de 3,2 milliards $ pour un premier mandat.
À Québec, devant le parlement, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a plaidé pour sa part pour une plus grande liberté de parole à accorder aux députés.
Il a proposé une série de mesures visant à rééquilibrer le partage de pouvoirs entre le premier ministre et les simples députés.
Il veut notamment renforcer les contre-pouvoirs en créant la fonction de directeur parlementaire du budget et en doublant les budgets et les ressources du Vérificateur général.
À Montréal, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, devait prononcer une allocution devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, avant de se rendre rencontrer, comme ses quatre autres adversaires, les dirigeants de l'Union des producteurs agricoles (UPA) à Longueuil, en fin d'après-midi.
Jocelyne Richer, La Presse Canadienne
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