Près de 304 démissions en Beauce-Etchemin
Violence en milieu scolaire : le personnel de soutien pousse un cri d’alarme
De passage dans la Beauce, la Fédération du personnel de soutien scolaire (CSQ) a dressé un triste constat concernant l'augmentation des violences au Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE).
Ces chiffres, qui confirment une nette augmentation de la violence, révèlent également un nombre important de démissions du personnel de soutien scolaire au CSSBE au cours des cinq dernières années.
« Au bureau local, c'est chaque semaine que nous recevons des appels de personnel de soutien scolaire qui sont victimes de violence. Il y a de la violence physique et psychologique. Quand il y a des chaises qui sont lancées dans la classe, quand il y a des mots qui sont extrêmes, il faut comprendre que pour le travailleur qui vit ça quotidiennement, ça devient lourd », a expliqué Anne Boily, présidente du Syndicat du personnel de soutien scolaire de la Beauce-Etchemin (SPSS-CSQ).
Plusieurs chiffres viennent appuyer leurs propos car sur le territoire de la Beauce-Etchemin, ce n'est pas moins de 40 % des répondants qui ont subi de la violence physique, 49 % de la violence autre que physique et 68 % ont subi au moins deux types de violence distincts.
« On sait que la tâche est déjà lourde car on a une pénurie de personnel, et donc on a besoin de tout le monde. Plusieurs ne prennent pas de pause car ils doivent être aux côtés des élèves et qu'il y a des feux à éteindre. La charge est lourde et si on ajoute de la violence, ça devient très inquiétant pour nos salariés. »
Dans les cinq dernières années, la région Chaudière-Appalaches a vu près de 1 806 personnes démissionner de leurs postes. Au CSSBE, ce sont 304 démissions qui ont été déposées, excluant les départs à la retraite.
« Nous assistons à une crise importante en éducation. Ces démissions massives ont un impact sur la charge de travail des personnes qui restent en poste et sur la qualité des services que nous offrons », a ajouté Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ).
De plus, la violence n'est qu'un facteur aggravant de ces nombreuses démissions, pour des professions qui souffrent dans plusieurs autres domaines. « Le manque de reconnaissance, les conditions de travail précaires, le manque de ressources et la surcharge de travail sont autant de facteurs qui poussent le personnel de soutien scolaire à prendre la décision difficile de quitter leur emploi dans le domaine de l'éducation », a confirmé Anne Boily.
Lors de la Journée sur la prévention de la violence et de l'intimidation dans les écoles qui se déroulera le 24 mai, les différents syndicats seront reçus par le ministre Drainville pour faire le point sur la situation dans la province. Un moment que la fédération attend avec impatience.
« Je vais avoir beaucoup de solutions à présenter au ministre de l’Éducation lors de cette journée. Je ne comprends pas pourquoi M. Drainville n’a pas déjà agi immédiatement pour que les violences cessent », a conclu le président.
Parmi les pistes de solutions proposées par le syndicat, on peut retrouver l'instauration d'une politique de tolérance zéro, l'amélioration de la prévention et l'offre d'une formation sur la prévention de la violence pour le personnel.
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