Par la FSE-CSQ et l’APEQ
Premier mouvement de grève des enseignants le 14 avril
La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) ont annoncé un premier mouvement de grève légale pour les enseignants qu’elles représentent, le 14 avril 2021 entre 00 h 01 et 9 h 30.
Sonia Éthier, présidente de la CSQ, les accompagnait pour faire cette annonce, suite à l’absence de résultats satisfaisants aux tables de négociation et à la fermeture du gouvernement aux priorités exprimées par les enseignants.
Ainsi, la FSE-CSQ et l’APEQ innovent en lançant pour la toute première fois le principe des grèves de courte durée en éducation. Cette façon de faire a comme objectif de perturber l’administration scolaire, tout en minimisant les répercussions sur les services éducatifs.
Cet exercice est appelé à se reproduire plus souvent et à se combiner ou à alterner avec les grèves pouvant être exercées par les autres fédérations de la CSQ. Rappelons que celles-ci sont toutes détentrices d’un mandat de grève, pouvant aller jusqu’à l’équivalent de cinq jours, à être exercé au moment jugé opportun.
Parmi les 58 centres de services et commissions scolaires concernés par ce premier mouvement de grève des enseignants ainsi que les syndicats qui les représentent on retrouve notamment celui de Beauce-Etchemin.
« Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous parlons de grève aujourd’hui. C’est parce que les enseignants attendent des changements significatifs à leurs conditions de travail, qui sont par ailleurs directement liées aux conditions d’apprentissage des élèves. Or, le peu offert après des années de sous-investissement ne permet pas d’atteindre cet objectif », a expliqué Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Elle a ajouté qu'il est souvent dit que ce n’est pas le bon moment pour faire la grève, mais malheureusement, la coupe est plus que pleine pour ces professionnels en crise. « Le gouvernement saupoudre des mesures sans véritables moyens, alors qu’il y a un coup de barre à donner, devenu encore plus nécessaire depuis la pandémie. Ça va nous prendre un signal pas mal plus clair que celui qui nous est envoyé. »
Rappelons que les enseignantes et enseignants du Québec sont sans contrat de travail depuis plus d’un an. Ils réclament des améliorations significatives dans leur quotidien, notamment par une meilleure composition des classes et des ajouts de services, un allègement de la tâche, de meilleurs salaires et moins de précarité.
« Les enseignants lancent un cri du cœur et que le gouvernement ne veut juste pas les entendre. Ils sont surchargés, épuisés et abandonnent la profession. Après les promesses non tenues de faire de l’éducation une priorité, qu’on ne se surprenne pas de la colère et de la détermination des enseignants qui s’expriment aujourd’hui », a précisé la présidente de l’APEQ, Heidi Yetman.
La présidente de la CSQ, Sonia Éthier, a tenu à rappeler que l’enseignement est une profession à prédominance féminine et que les enseignantes et enseignants québécois sont toujours les moins bien payés au Canada.
« La pandémie a mis en lumière à quel point les emplois au service des personnes, les petits, les élèves, les malades et les ainés, sont essentiels et font toute la différence. Il serait temps qu’on leur accorde une véritable reconnaissance en améliorant leurs conditions de travail et leur salaire », de dire madame Éthier.
Effectivement, c’est le gouvernement qui a voulu négocier durant la pandémie au lieu de reporter les pourparlers comme cela leur avait été proposé. « La balle est maintenant dans son camp et il doit répondre aux principales demandes des enseignants. Si l’éducation est une véritable priorité, il passera de la parole aux actes parce que les enseignants, au bout du rouleau, ne le croient plus », a-t-elle conclu.
Pour célébrer le 1er avril avec humour, la FSE-CSQ a par ailleurs produit une banderole et des publicités qui disent : « L’éducation, LA priorité du gouvernement Legault. Poisson d’avril. »
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