Éric Lapointe : un rocker avec attitude
Par Pierre-Luc Lafrance, Rédacteur en chef
On entend parfois qu’Éric Lapointe est le seul vrai rocker au Québec. Il a fait honneur à sa réputation le 24 mai lors de son passage à la salle Méchatigan. Je n’ai jamais vu un chanteur québécois qui avait autant d’attitude. Sur scène, il boit – il a des bouteilles de bière cachées partout –, il fait prendre des douches de bière à son guitariste et il fume. Tous les clichés du rock y étaient… même le soutien-gorge qui est apparu sur sa guitare à un certain moment.
Dans la salle, c’était le délire. Le public plutôt tranquille de Sainte-Marie s’est déchaîné. Dès la troisième chanson, tout le monde était debout. Les gens sortaient à tout moment pour se servir une autre bière et les fans – les femmes surtout – se massaient contre la scène pour toucher le populaire chanteur. Par moment, on se serait cru au Centre Bell.
Et la musique là-dedans ? Comme il s’agit de la tournée consécutive à la sortie de l’album « Ma peau », les chansons de cet album étaient à l’honneur, mais il a aussi fait plaisir à son public pendant toute la soirée en plaçant presque tous ses plus grands succès – il a même chanté « N’importe quoi » lors de son deuxième rappel. Sur scène, il n’est pas reposant. Il court partout, sauf quand il prend la peine de s’agenouiller pour chanter une chanson d’amour à des spectatrices… quand ce n’est pas pour prendre les mots doux qui lui étaient adressées. Il a même pris une jeune spectatrice sur ses genoux pour lui chanter la fin de « Mon ange ».
Un des moments-forts de la soirée a été le superbe duo avec Rick Hugues qui remplaçait Dennis De Young dans la chanson « 100 years ». En fait, la voix de Hugues est si impressionnante que je me demande si je ne préfère pas cette version à l’originale.
Pendant toute la soirée, le public a participé à plusieurs des chansons en prenant le relai du chanteur qui dit préférer chanter avec le monde que pour le monde. Le spectacle – qui a commencé avec vingt minutes de retard – a duré pendant près de deux heures, sans entracte, et le chanteur s’est montré très énergique, comme un lion qui vient de sortir de sa cage. Efficace lorsque vient le temps de faire sentir les différentes nuances d’émotion – colère, douleur, mais aussi tendresse. Un show plein de décibels et de testostérone avec un chanteur qui semble dans son élément sur scène. Oui, son rôle de rocker est parfois lourd, mais il a charmé la foule.
Qu’on aime le personnage ou non, qu’on aime le chanteur ou non, on ne peut faire autrement que de reconnaître qu’il offre une prestation exceptionnelle. Une amie qui était avec moi lors du spectacle et qui m’affirme qu’elle a peine a supporter Lapointe à la radio m’a avoué après le show qu’elle avait « trippé ». Elle n’est pas encore prête à s’acheter les albums du chanteur… mais elle ne changera plus de poste à la radio.
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