Hugues Voyer au Musée Marius-Barbeau
Par Pierre-Luc Lafrance, Rédacteur en chef
C’est le samedi 3 mai qu’a eu lieu le lancement de l’exposition « Hugues Voyer, artiste de métier » au Musée Marius-Barbeau de Saint-Joseph-de-Beauce. Monsieur Voyer, qui habite actuellement Beauceville, a mis au point la technique de révélation du grain de bois par la juxtaposition de peinture à l’huile et de jeu de couleur.
Isabelle Larocque, la commissaire invitée pour cette exposition et directrice artistique de la Galerie L’Art Toqué, présente l’artiste comme un peintre historien spécialisé dans la transparence sur bois, une technique qu’il est le seul au monde à maîtriser. Né en 1948 à Saint-Romuald dans une famille d’artiste, monsieur Voyer vit en Beauce depuis 1985. Il a exposé des œuvres à travers le Québec, mais aussi un peu partout dans le monde. Il a amassé de nombreux prix et a eu droit à plusieurs publications.
Cette exposition qui regroupe des peintures et des meubles peints, est une présentation de la Galerie L’Art Toqué, une galerie virtuelle (http://www.galerielarttoque.com) qui compose aussi des expositions en partenariat avec des musées. Pour Isabelle Laroque, c’est une façon d’innover et de rendre l’art plus accessible pour le public. « L’interprétation des œuvres, ça passe par le cœur », dira-t-elle.
Pour cette exposition, trois thèmes ont été retenus : l’environnement rural, l’environnement historique et les grands bâtisseurs. Il s’agit de trois thèmes récurrents dans l’œuvre de l’artiste. Plusieurs de ces œuvres ont rarement été vues, car elles sont tirées de collections privées. Dans la série historique, on peut, entre autres, voir une série inspirée de « La belle époque du chemin de fer en Beauce ». L’artiste montre son influence de l’histoire patrimoniale de la Beauce, mais aussi québécoise, canadienne et européenne.
La partie qui m’a semblé la plus impressionnante de l’exposition est celle tirée de la collaboration avec l’ébéniste Robert Lefebvre de l’École des métiers d’art de Drummondville. Avec son savoir-faire, monsieur Lefebvre a choisi le bois pour sa qualité et a fabriqué des meubles au cachet d’antan. Ensuite, avec sa technique de transparence, Hugues Voyer a ajouté des peintures aux meubles. Selon l’artiste, pour cette technique particulière, il faut « sentir le bois, prendre le « feeling » du matériau, le mouvement du meuble grâce aux grains forts et aux grains cachés du bois ». Il prend ensuite le temps de voir apparaître les personnages qu’il a précédemment décidé de représenter sur sa pièce. Lire et regarder le bois peuvent s’étendre sur un certain temps. Ce n’est donc pas le bois qui décide de l’œuvre qui en résultera. Une œuvre peut comporter de 15 à 25 transparences de peinture. L’artiste les superpose jusqu’à ce qu’il obtienne l’effet désiré. Plus il y a de couches, plus le travail de transparence sur bois est raffiné et le degré de difficulté est augmenté.
1 commentaires
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.