Un Yves Lambert renouvelé de passage à Saint-Georges avec son Bébert Orchestra
L’ancien pilier de la Bottine Souriante, Yves Lambert, sera en spectacle ce soir dès 20h à l’auditorium du Cégep Beauce-Appalaches. Les Amants de la scène présentent cet artiste jeune de cœur accompagné de son dynamique Bébert Orchestra. Ceux-ci offriront leur tout nouveau spectacle pour égayer les Beaucerons à l’arrivée du temps des Fêtes.
Passionné de la musique traditionnelle, Yves Lambert a effectué un changement de cap dans sa carrière artistique. En 2003, il quitte après 26 ans d’association avec « La Bottine Souriante » pour former un an plus tard le Bébert Orchestra. Il est composé de jeunes bien ouverts d’esprit et dynamiques : Tommy Gauthier, Simon Lepage, Christian Godin, Olivier Rondeau et Nicolas Pellerin, le frère de Fred. Ils insufflent chez Lambert une nouvelle énergie. « J’ai une poussée créatrice ces temps-ci. Je n’ai jamais aimé autant la musique qu’aujourd’hui. Je pratique aussi beaucoup », confie l’artiste après 30 ans de carrière.
« Ces jeunes-là m’inspirent. En plus d’être des virtuoses, ils me poussent à aller plus loin. De toute façon, je m’entends mieux avec des jeunes et je suis toujours jeune de cœur. J’aime leur ouverture d’esprit, mais ils ne savent pas que suis plus fou qu’eux autres par exemple », partage M. Lambert.
Ce soir, il présentera un spectacle dynamique avec des réels thérapeutiques et des chansons traditionnelles actualisées de ses deux derniers albums, Récidive et Le Monde à Lambert paru récemment. « Venez me voir, d’habitude, je suis bien recevant », invite l’artiste.
Ce dernier album selon ce dernier est le meilleur qu’il n’a jamais réalisé après toutes ces années. « C’est un bon album, plus moderne, identitaire et plus équilibré », commente l’auteur, compositeur et interprète de musique traditionnelle. Onze chansons composent cet album dont une chanson de la bête politique inspiré de l’auteur, Gérald Godin.
Un Québec en crise identitaire
M. Lambert a ses opinions bien à lui lorsqu’on parle de politique ou même du Québec. Selon l’artiste, la province est en pleine crise identitaire. La commission Bouchard-Taylor en est la preuve. Mais il identifie cette crise propre aux baby-boomers. « Ils prennent beaucoup trop de place. Cette période nostalgique que vit le Québec nuit énormément à l’avancement, et ce, dans plusieurs domaines », pense-t-il.
Selon lui, on assiste à plusieurs phénomènes nostalgiques. « Ce n’est pas pour rien que les DVD de passe-partout se vendent comme cela », cite-t-il en exemple.
La musique traditionnelle vit la même situation alors que la conservation du patrimoine se confond à la nostalgie. « Moi je ne suis pas nostalgique », pense l’artiste.
Dans son dernier album, M. Lambert dit s’être éloigné du conservatisme qui identifie le traditionnel. Sa musique évolue puisqu’il dit s’inspirer d'auteurs contemporains comme Raymond Lévesque, Gaston Miron ou même Gérald Godin et non seulement du patrimoine québécois.
Natif de Sainte-Mélanie près de Joliette, Yves Lambert soutient que la musique traditionnelle s’inspirait souvent de la ruralité. Aujourd’hui, avec plus de gens dans les villes, la musique traditionnelle doit s’identifier plus à l’urbanité.
Ce sont nos racines
Le traditionnel doit avoir une meilleure place selon lui puisque sa diffusion est une lacune au Québec. Pour le moment, ce style de musique se porte relativement bien. Toutefois, outre M. Lambert et son Bébert Orchestra, quelques autres formations tirent leur épingle du jeu. « Ce sont les mêmes qui tournent, insiste-t-il. Les Charbonniers de l’enfer, Mes Aïeux et la Volée de Castor pour nommer que ceux-ci ».
M. Lambert rappelle que les racines des Québécois se rattachent à la musique traditionnelle. Victime de préjugée médiatique, ce dernier croit que l’on accorde trop de place à la musique populaire. « Il n’y a pas que la pop, mais ce problème existe pour toute autre forme musicale », croit-il.
« Le Québec est un peuple créatif. Il y a plein de nouveaux jeunes et bons musiciens tous très talentueux. Il y a beaucoup d’offres culturelles, mais il faudrait donner la chance à ceux-ci d’avoir leur place. La « game » est dure présentement », conclut M. Lambert.
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