Véronique Daigle a offert un survol de la musique à travers les siècles à son public
Allemagne, Pologne, Russie, France et Québec : Un concert à saveur historique et internationale. Voilà à quoi ont eu droit les amateurs de musique le 14 octobre, à la chapelle du Centre culturel Marie-Fitzbach, alors que la jeune pianiste beauceronne, Véronique Daigle, présentait un concert de haut calibre devant une salle comble.
Quatre siècles de courant musicaux, de la 1re à la 3e vague
La musicienne a tenu son public en haleine du début à la fin du récital, passant de la fugue de Jean-Sébastien Bach aux « clusters » de la musique moderne d’André Lamarche, devant qui elle a eu l’honneur d’interpréter l’une de ses pièces. « Tout un défi », selon le réputé musicien et enseignant Edmour Bélanger, qui préfère de loin le courant classique aux « effets musicaux » des compositeurs de musique moderne.
Qu’à cela ne tienne : la pianiste aura fait parcourir à son public de nombreux pays et plus de quatre siècles d’histoire musicale en quelques minutes. Au programme : Bach, Haendel, Chopin, Liszt, Scriabin, Debussy, Kapustin et Lamarche, avec des pièces allant de la 1re vague, celle du classique, à la deuxième, celle du jazz, en terminant avec la troisième, celle qui mélange habilement les deux styles en ajoutant des sons parfois des plus originaux, des « clusters ».
Grâce, agilité, rythme, mouvement, harmonie…
Habile et concentrée, Véronique laissait échapper un grand sourire à la fin de chacune de ses pièces, signe qu’elle avait bien livré l’interprétation musicale de chacune d’elle. Après avoir présenté le rythme et l’écriture stricte de Bach, puis le rythme libre du récitatif de Haendel, elle a démontré tout son talent en jouant une pièce très difficile de Chopin, avec les touches noires seulement et presque uniquement avec la main droite. Un défi que Véronique a relevé avec brio. Par la suite, c’est la musique romantique de Liszt qu’a livrée la jeune musicienne avec sa main gauche, parfois en solo, parfois en accompagnement, sur un rythme rapide puis saccadé, et d’autres fois tout en douceur.
Pour continuer le voyage, la pianiste a entraîné son public vers les accords complexes et les dissonances de Scriabin, compositeur russe qui nous a guidés vers une musique plus audacieuse et contemporaine. A suivi une œuvre du courant impressionniste, celle de Debussy, influencée par l’Orient et se traduisant en images. Puis, c’est vers la 3e vague musicale que nous a menée Véronique, avec une pièce du compositeur russe, Kapustin, mélange parfait du classique et du moderne. En conclusion, l’artiste beauceronne a interprété avec tout autant d’habileté « Les variations pour piano » d’André Lamarche, un compositeur montréalais qui utilise des techniques audacieuses et les « clusters », qu’a si bien justifiés M. Bélanger.
Le parcours musical de l’artiste beauceronne
Véronique Daigle a entrepris l’étude du piano à l’âge de 10 ans, a remporté une médaille d’argent lors d’un concours provincial, puis est entrée au Conservatoire de musique de Québec à 15 ans. Après ses études en musique au Cégep de Sainte-Foy, où elle a été récipiendaire du 1er prix du concours « Prix d’expression musicale », elle obtient une bourse d’études à l’Université Laval pour l’excellence de son dossier scolaire. Elle complète actuellement sa 2e année universitaire dans le cadre d’un baccalauréat en éducation musicale et en interprétation classique.
Véronique qui participe à de nombreux concerts et concours de musique au piano a déjà remporté plusieurs prix, notamment le premier prix de sa catégorie et le « prix Clermont Pépin » attribué lors du concours du même nom. Cette année, elle a été choisie pour participer à une classe de maître donnée à Montréal par le pianiste de renommée internationale, Gary Graffman. Bref, un cheminement et une performance dignes des plus grands.
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