Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Un billet de Sylvio Morin

Serge Fiori, le fragile géant

durée 18h00
25 juin 2025
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
Sylvio Morin
email
Par Sylvio Morin, Chef des nouvelles

Pendant les quelques mois où j'ai été morning man à la station radiophonique communautaire CHGA-FM de Maniwaki, voilà fort longtemps, j'ouvrais immanquablement l'émission en faisant tourner la chanson Dixie du groupe Harmonium.

À 5 h du matin, je trouvais qu'elle donnait du pep pour partir la journée! Avec des arrangements de piano à la honky tonk, de la clarinette jazzée perçant dans l'aigu, et de la guitare bien pincée, c'était un mélange en contretemps qui avait de quoi faire bouger son homme.

«Dis-moé c'est quoi ta toune/Qui m'revient dans les oreilles tout le temps», que chantait Serge Fiori. À ce moment-là, assis dans le studio, le son de sa voix me ramenait infailliblement dans le sous-sol chez les Bolduc, qui habitaient directement en face du cimetière à Beauceville, où l'on jeunessait Jean, Paul, Gérard et moi — des fois, il y avait aussi Tioui — à écouter cette musique québécoise si particulière et distincte, entre That's the way, de KC and the Sunshine Band, et Whole Lotta Love, de Led Zeppelin. Notre discographie était très hétéroclite.

Plus tard dans mon adolescence, lorsque j'étais presqu'en âge de fréquenter les bars (!), je me retrouvais attablé tous les samedis soir avec Jeff, Dennis, Jean-Pierre et Jean (pas le même que le premier) au Vieux Saint-Georges (maintenant le Shaker) à entendre l'album expérimental Fiori-Séguin, à travers les volutes de fumée de cigarettes et l'alignement des grosses bières  — on buvait de la Black Label pour faire différent des autres.

La mort de Serge Fiori représente pour ma génération ce que le départ de Karl Tremblay l'a été pour la sienne. Comme je l'ai écrit hier, un grand pan de mon adolescence est parti avec lui. J'avais déjà perdu Gerry, ça m'avait pas mal magané. Il ne me reste que Plume sur qui me raccrocher.

Dans les faits, sa production d'albums ne se compte que sur les doigts d'une seule main, mais son impact passé, présent, et à venir est incalculable. Son petit physique et ses airs fragiles ne l'ont pas empêché de livrer une oeuvre de géant, qui est venue quelque part le rattraper dans sa personnalité d'homme humble et effacé.

J'espère que sa famille acceptera qu'on lui fasse des funérailles nationales. Lui ne l'aurait probablement pas voulu. Mais ce musicien pas comme les autres les méritent comme jamais.

Merci Serge Fiori!

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié à 6h00

Quoi faire en Beauce en fin de semaine?

Voici quelques suggestions d'activités communautaires, culturelles, récréatives et sportives qui se tiendront en Beauce au cours de cette fin de semaine. Samedi 28 juin Exposition Les Îles Nulle Part Des artistes Sylvain Rivard, et Louis-Daniel Vallée. Où: Marius B. Musée — Saint-Joseph-de-Beauce Quand: jusqu'au 14 septembre Exposition ...

Publié hier à 18h00

Meurtre ou accident ? Devenez juré dans l’affaire Maggie Smith

Plongez au cœur d’une enquête judiciaire dans le tout nouveau théâtre immersif présenté sur le site historique de Cumberland, Le procès dans l’affaire Maggie Smith, écrit et mis en scène par Yvan Poulin.  Tous les vendredis soirs de juillet et août, découvrez la véritable histoire de Maggie Smith et endossez le rôle de juré pour faire la lumière ...

Publié hier à 12h00

Une toute première politique culturelle pour la Nouvelle-Beauce

Commencés en 2021, les travaux pour réaliser la toute première politique culturelle de la MRC de La Nouvelle-Beauce ont connu leur aboutissement, hier soir, avec le dévoilement du document final. Le tout s'est effectué à l’Espace culture Frampton, en présence de Gaétan Vachon, préfet de la MRC et du comité de pilotage de l'organisme ...

app-store-badge google-play-badge