Le devoir de mémoire pour éviter l’ignorance collective de notre histoire militaire
Historien de formation et chef de division au développement culturel, Carl Pépin dénonce l’ignorance collective des Québécois en ce qui concerne l’histoire militaire de leurs ancêtres. « Le Québec francophone fait figure de parent pauvre en comparaison avec le Canada anglais, la France, l’Angleterre et les États-Unis. Un trop grand nombre de nos soldats ignorent l’histoire de notre régiment, ses traditions, ses façons de vivre et de se comporter. Nous devons à nos ancêtres le devoir de mémoire. »
Par Maude Gilbert
Un vide dans nos manuels d’histoire québécois
Cette ignorance des Québécois en matière d’histoire remonte, selon lui, à l’enseignement favorisé dans les années 60, par la montée du mouvement national du Parti Québécois, qui a écarté l’histoire militaire des manuels du milieu scolaire. « L’histoire des Canadiens français a été davantage enseignée dans les années 50, a-t-il mentionné. Puis des choix collectifs de société ont écarté l’histoire de nos militaires des volumes historiques pour concentrer l’information sur l’histoire socioéconomique du Québec. » Selon lui, il faut non seulement s’arrêter sur les faits historiques, mais également sur le contexte social dans lequel l’histoire de nos vétérans s’inscrit. C’est du moins l’essentiel à retenir de la conférence que le chef de division a présentée le 28 septembre, à la chapelle du Centre culturel Marie-Fitzbach à Saint-Georges.
Que savons-nous du vécu de nos soldats?
Aux dires de M. Pépin, les conflits militaires auxquels participent nos soldats sont souvent oubliés, alors que nous devrions en tirer des leçons. « Qu’est-ce qu’on sait exactement de notre passé militaire? Peu de gens savent que des Beaucerons sont morts lors de la bataille de la Courcelette, au nord de la France, en 1916, qui a fait plus de 600 morts. Un autre massacre a eu lieu lors du raid de Dieppe en août 1942 et de la bataille de Normandie en juin 1944… », rappelle l’historien
Originaire de Saint-Georges et fils de Claude Pépin, le jeune historien termine un doctorat dans son domaine d’études à l’Université Laval. Sa thèse porte sur les relations franco-québécoises pendant la Grande Guerre. Son mémoire de maîtrise achevé en 2003 a pour titre « Les artistes d’avant-garde au combat : Évolution et redéfinition de la pratique de l’art pendant la Grande Guerre (1914-1918) ». Il a aussi participé comme figurant du 22e bataillon pour le film-documentaire paru sur les ondes de Radio-Canada en 2007. Aux enseignants d’histoire dans les écoles secondaires, il conseille d’inviter nos vétérans pour témoigner de leur vécu dans les classes de nos jeunes élèves.
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